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3e mandat, grève des enseignants, fraudes électorales : Halimatou Baldé met en garde Alpha Condé

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Le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) entame la troisième semaine de la résistance citoyenne active pour dénoncer la volonté d’Alpha Condé de briguer un 3e mandat. Les deux premières semaines ont connu des répressions meurtrières des manifestations des citoyens hostiles à une présidence à vie.

Au même moment, depuis le 9 janvier, les établissements d’enseignement public sont paralysés par un mouvement de grève. Les crises politique et sociale paralysent les activités économiques du pays. Verite224.com a interrogé Halimatou Baldé, vice-présidente du bureau national des jeunes du Bloc libéral. Cette étoile montante de la politique guinéenne s’est prononcée sur les principaux sujets d’actualité de notre pays. Lisez.

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Halimatou Baldé : Selon certains juristes, à la CENI pour qu’une action majeure soit adoptée il faut qu’il y ait au moins deux-tiers des membres de la CENI. Pourtant, parmi les 17 membres de la CENI, 7 se sont retirés. Cela veut dire que nous n’avons pas les 2/3. Cela veut dire que toutes les décisions prises actuellement par le Président de la CENI et les autres commissaires sont illégales. Du moment où la CENI n’évolue plus dans le cadre légal le processus est biaisé. Je crois que Me Kebé est en train tout juste de dilapider nos fonds. Il est en train d’amuser la galerie. C’est pourquoi il est en train de s’aventurer sur ça.

Le 3e mandat, vous êtes toujours opposé ?

Le Bloc libéral est foncièrement opposé au 3e mandat. Nous faisons partie des membres fondateurs du Front national pour la défense de la constitution (FNDC). Au-delà des manifestations, d’autres stratégies et d’autres pistes doivent être explorées. Il nous faut d’autres stratégies pour faire plier le Président de la République. Cela fait longtemps qu’on a fait de manifestations, s’il n’a pas changé d’avis. Je ne dis pas que cela ne l’effraie pas mais je crois qu’il est temps d’explorer d’autres stratégies.

La grève des enseignants se poursuit, vous êtes aussi enseignante qu’en dites-vous ?

Je suis à la fois enseignante et parent d’élève. La grève est un droit. Réclamer l’amélioration des conditions de vie et de travail est un droit pour tout un employé. Depuis la nuit de temps les gens se battent pour avoir des conditions de vie plus décentes. Il faut déplorer que depuis l’arrivée du Pr. Alpha Condé, chaque année nous sommes en situation de grève. Ce n’est pas normal.

Les 8 millions sont intenables non ?

Quand vous avez besoin d’obtenir quelque chose il faut placer la barre très haut, à la table de négociation vous pouvez obtenir quelque chose de raisonnable. Si vous voyez qu’on est toujours avec cette grève de 8 millions chaque année, c’est parce que le gouvernement refuse de trouver une solution définitive. Au lieu de trouver de solution définitive on essaie de prétendre faire de pièges pour repousser la grève. Il faut déplorer que le gouvernement n’ait pas la volonté de satisfaire les enseignants. Il ne se soucie pas aussi de l’éducation de nos enfants. Peut-être c’est parce que leurs enfants étudient dans des meilleures conditions en occident.

Quel regard portez-vous sur l’enseignement en Guinée ?

Je ne dis pas que tout est rose ou tout est noir mais il y a assez des couacs qu’il faut corriger à tous les niveaux. Quand on parle de l’enseignement, il y a trois aspects fondamentaux pour que ça marche. Il faut qu’il y ait un programme d’éducation, il faut qu’il y ait des infrastructures adéquates mais aussi il faut qu’il y ait un personnel qualifié. Le programme que nous avons dans les écoles doit être amendé, on doit le revoir, l’adapter en fonction de l’évolution. Il faut vraiment construire des infrastructures. Quand vous vous rendez dans les écoles, vous allez prendre votre tête. Vous aurez l’impression que vous assistez à des assemblées générales. Normalement il doit y avoir 24 à la rigueur 30 élèves mais vous voyez une classe qui a 120 à 150 élèves, c’est très dommage. L’Etat doit arrêter aussi de faire chômer les diplômés de l’ISSEG. Cet institut a été créé pour former les enseignants du secondaire et les professeurs des écoles normales. Les diplômés de l’ISSEG ne sont pas employés alors qu’il y a un déficit criard d’enseignants à l’intérieur du pays.

Je disais tout à l’heure que vous êtes enseignante. Comment vous conciliez le ménage, l’enseignement et la politique ?

C’est une chose qui n’est pas facile. Je m’en sors à travers deux faits. Je m’en sors à travers ma propre planification où je donne la priorité à mon travail. Je suis enseignante, j’estime qu’il y a beaucoup de personnes qui m’attendent tous les jours. Au-delà de ma planification personnelle, il y a l’appui de la famille. Le matin même si je me réveille tard, je n’arrive pas à faire le ménage, ma famille me comprend. Donc, je m’en sors grâce au soutien de la famille et ma propre planification.

Votre mot de la fin

J’invite tous les Guinéens à participer massivement à la résistance citoyenne active de demain mardi 28 et le mercredi 29 janvier pour dire non au Président Alpha Condé.

Entretien réalisé par Ousmane Diallo

 

 

 

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