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Abdoulaye Kaba dit Sama Kaba à Verite224 : « beaucoup des pays vont s’inspirer de ce qui s’est passé en Guinée »

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Au cours d’un entretien qu’il a accordé dans la journée du mercredi 23 décembre à Verite224, Abdoulaye Kaba, Sama Kaba pour les intimes, membre de la cellule de communication de la Fédération du RPG France est revenu sur les raisons de sa présence depuis quelques jours en Guinée. Sama Kaba, aussi spécialiste des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) s’est également exprimé sur le déroulement de la cérémonie de prestation du serment du Président Alpha Condé, son bilan des dix ans de gestion à la tête de la Guinée mais aussi les perspectives des six prochaines années.

Lisez l’intégralité de l’interview !          

Verite224.com : vous êtes très actif sur les réseaux sociaux et vous êtes à Conakry, pouvez-vous nous dire la raison ou bien les raisons de votre venue ?

Abdoulaye Kaba : je suis là dans le cadre de l’investiture parce que j’ai été invité à prendre part à l’investiture du chef de l’Etat. Je suis arrivé à Conakry exactement le mardi 15 décembre le matin, et directement je suis allé vers le Palais du peuple où se tenait le rassemblement. Du Palais du peuple, on est allé faire l’investiture et ensuite on est revenu. Ce que j’ai constaté ce jour-là, c’était une activité très bien organisée. De l’accueil des gens à la vérification des différents documents notamment les cartes d’invitation, les tests Covid-19 et puis la prise en charge du Palais du peuple au Palais Mohamed V. Là-bas aussi il y’avait un deuxième contrôle et puis il y a un dispositif sécuritaire assez impressionnant, assez conséquent parce qu’on avait quand même 11 chefs d’Etat plus 31 délégations qui ont effectué le déplacement sur Conakry. Donc, il était important d’avoir aussi un dispositif sécuritaire conséquent et sans oublier aussi les mesures d’hygiène et les gestes barrières pour le Covid. Dans la salle, non seulement il y avait de la prise de température mais aussi des kits sanitaires qui étaient disponible composés des solutions hydro alcooliques, des masques et des mouchoirs. Donc, au niveau de l’organisation franchement c’est une réussite et je pense que beaucoup de pays vont s’inspirer de ce qui s’est passé en Guinée.

Le Président Alpha Condé entame un troisième mandat très controversé, d’aucuns disent qu’il n’a pas fait grande chose, quel bilan retenez-vous du Président Alpha Condé ?

Alors, ceux qui disent qu’il n’a pas fait grande chose, je pense qu’ils n’ont pas une bonne lecture de la situation même si j’ai beaucoup de respect à ces personnes-là, si vous prenez par exemple le domaine de l’électricité. Quand il est arrivé au pouvoir, il a trouvé une capitale plongée dans le noir. Les quartiers de Conakry pouvaient faire 5 à 6 jours sans courant, à Conakry même on avait des zones qui n’avaient pas de courant fournis par l’Etat. Aujourd’hui, on est passé d’une capitale qui avait le courant une ou deux fois par semaine à pratiquement 24 heures sur 24. Aujourd’hui quand y a coupure de courant un jour, deux jours, les gens manifestent, alors qu’avant, on restait des semaines voire des mois dans l’obscurité. C’était devenu en fait la normalité à l’époque, donc, je pense qu’il y a beaucoup de choses qui ont été faites. Mais après, on reste quand même des êtres humains, donc, insatisfait par nature, on est exigent envers le Président de la République, sinon, il a beaucoup fait au niveau de l’énergie et des infrastructures parce qu’on a pas mal des routes aujourd’hui qui poussent un peu partout à travers le pays. Il  n’y a pas mal des préfectures aujourd’hui qui ont leurs voiries urbaines bitumées. Je pense que toutes les 33 préfectures de l’intérieur du pays aujourd’hui ont leurs réseaux internes avec des poteaux que ça soit à Labé, Mamou, Pita, N’zérékoré, Kankan, Faranah, toutes ces préfectures là aujourd’hui ont des poteaux qui permettront un fois l’arrivée du courant de Kaléta et Souapiti dans ces zones-là d’avoir le courant disponible pour les populations. Donc, beaucoup de choses ont été faites, tout n’a pas été fait, tout n’a pas  réussi mais il y a eu des efforts qui ont été fournis.

Dans le domaine de l’énergie dont vous vous êtes accentué, malgré les investissements colossaux sur Kaléta, Souapiti, jusqu’à présent certains quartiers ont du mal à avoir de l’électricité, qu’est ce qui explique cela ?

Il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer cela. Si vous prenez par exemple le quartier de Baïlobayah, le quartier n’était pas relié aux réseaux du courant de Kaléta. Il y a en fait un héritage qui fait que même si le courant de Kaléta est disponible, y a des gens qui n’auront pas parce que soit y a pas de réseaux de distribution, ou alors ces réseaux sont tellement vétustes que même le courant a du mal à transiter dessus. Ce qui a fait que depuis qu’Alpha Condé est là, il y a beaucoup des communes dont les réseaux internes de distribution ont été revus, comme à Kaloum, à Matam, même à Ratoma. Chaque fois, on a été obligé de mettre à jour les réseaux pour éviter les courts-circuits dans les maisons causant des dommages parfois des morts d’hommes.

Le Chef de l’Etat lors de sa prestation de serment a promis de gouverner autrement, que signifie selon vous ce concept ?

Vous savez le Président de la République durant ses deux mandats a engagé une lutte féroce notamment contre la corruption en faisant en sorte que nous dépensons que sur la base de la caisse et ensuite en essayant d’arrêter certaines personnes soupçonnées de détournement. C’est le cas de Paul Moussa Diawara, de Chérif Aïdara de la LONAGUI, de Sékou Camara de l’Agence guinéenne de Chargeur, donc, tout çà ce sont des signaux que le Président a envoyé pour lutter efficacement contre la corruption. Seulement, il a constaté comme il a dit dans son discours que certaines personnes ont essayé de passer par les failles, vous savez quand vous mettez en place un système de sécurité, il y a toujours des petites failles qui peuvent exister que certaines personnes vont essayer d’exploiter. Le Président avait interdit aux Ministres, aux hauts cadres de soumissionner dans les marchés publics, sauf que les gens ils ont été malhonnêtes. Ils ont envoyé leurs femmes, leurs enfants pour créer des entreprises afin de soumissionner. Après, ils favorisent ces entreprises-là. C’est un peu comme l’exigence que le Président avait fait à tous les organismes étatiques pour dire que chaque fois qu’il y a un appel d’offres, il faut publier dans les journaux, mais qu’est-ce que les gens font, ils vont publier dans les sites que personne ne connait, c’est comme si ils n’ont pas publié parce que si vous publiez quelque chose sur un site que personne ne visite c’est comme si vous n’avez pas publié, sauf que juridiquement, ils ont publié. Donc, gouverner autrement va permettre de tirer les leçons de ces failles-là, de les corriger et d’amplifier la lutte contre la corruption.

Alors, qu’est-ce qu’on peut s’attendre de ces six prochaines années ?

Durant les six prochaines années, il y aura la lutte contre la corruption. Il y aura aussi comme nous l’avons dit le partage de la prospérité qui a déjà commencé avec l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale. Il y aura un partage de l’argent que nous gagnons grâce à nos mines, c’est-à-dire, la bauxite, l’or et le diamant. Beaucoup de régions aussi, pour ne pas dire toutes les préfectures de la Guinée vont avoir le courant, parce que Souapiti va finir bientôt et il y a les projets d’interconnexions. Un projet qui va quitter N’zérékoré pour aller jusqu’en Sanankoroba, en République du Mali en passant par Kérouané, Beyla, Kankan, Foumi, et il y a un deuxième projet qui va quitter Linsan pour aller jusqu’à Foumi aussi, donc, en alimentant avec une meilleure qualité de l’énergie les régions de Mamou, Labé, Faranah. En fait, le réseau de transport qu’on a en Guinée datte de longtemps. La haute tension s’arrête à Linssan. A partir de Linsan, on a une tension plus basse qui continue sur Pita pour faire la jonction avec le barrage de Kinkon. Du barrage de Kinkon, ça continue à Mamou et à Labé. Ce qui fait que, le courant de Garafiri n’arrive pas à Dinguiraye, parce que tout simplement le réseau de transport n’arrive pas à Dinguiraye.

Le Président actuel a 82 ans, dans six années il aura 88 ans, est-ce qu’on peut dire qu’il fera un quatrième mandat s’il est encore en vie ?

Pour l’instant, un quatrième mandat n’est  pas d’actualité. Je ne pense pas que le Président veut un quatrième mandat. Quand on prend un exemple de Wade, je pense que Wade quand il a fini son dernier mandat il avait 87 ans. Et quand vous regardez aujourd’hui les grandes réalisations au Sénégal, notamment l’aéroport Blaise Diagne, c’est Macky Sall qui a inauguré mais c’est Wad qui l’a fait. Quand vous regardez aussi le Palais de Sport, c’est aussi une œuvre de Wade. Quand vous regardez la nouvelle ville de Diamgniadho, c’est aussi une œuvre de Wade. La plupart de ces œuvres ont été réalisées quand Wade avait entre 82 et 87 ans. Donc, l’âge aussi peut permettre à un Président d’avoir une maturité politique. C’est pour vous dire que l’âge n’est pas forcément un handicap pour un Président de la République. Mais, je suis sûr qu’il ne fera pas un quatrième mandat.

Votre mot de la fin.

Grand merci de m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer dans un site Verite224 qui est très suivi par la communauté guinéenne, localement et de la diaspora. Merci beaucoup.

Entretien réalisé par Abdourahmane Diallo

 

 

 

 

 

 

 

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