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Alpha Saliou Wann met en garde les Guinéens : « notre indifférence est mortelle face à ces graves violations de nos droits »

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MES VOEUX POUR 2021.

Mes cher.es compatriotes,

Je vous présente mes Meilleurs Voeux pour 2021.
Nous venons de traverser l’une des années les plus difficiles de notre histoire sur tous les plans : politique, économique et sanitaire.
Malheureusement, au fil des décennies, nous nous sommes accoutumés à la violence d’Etat, à la misère et à la privation de nos droits et libertés.

Face à la pandémie du covid-19, nous sommes le seul pays où l’Etat a abandonné ses populations à elles-mêmes. En ce qui concerne par exemple le cas des populations fragiles visées par le plan de riposte contre le coronavirus, nous constatons que les aides prévues ne sont pas arrivées à destination de leurs bénéficiaires légitimes. Pourtant, selon le gouvernement, l’ANIES disposait de 45 millions de dollars pour la mise en œuvre du programme étalé sur trois mois, d’avril à juin 2020. La Banque mondiale a rajoutée 70 millions de dollars supplémentaires. Qui a vu des distributions d’aides alimentaires et de transferts monétaires à nos compatriotes affectés par la crise sanitaire comme c’était le cas au Sénégal et en Côte d’Ivoire pour ne citer que nos deux voisins? A ces catégories sociales défavorisées, il ne faut pas oublier aussi des milliers de nos compatriotes qui ont perdu leurs emplois en raison des failles des entreprises qui n’ont pas elles-mêmes bénéficiées des aides nécessaires pour la poursuite de leurs activités.

Sur le plan politique, Alpha CONDÉ a perpétré un coup d’Etat sanglant : des centaines de jeunes gens assassinés, des blessés, des femmes violées et des opposants embastillés.
Aujourd’hui, la nouvelle donne géopolitique internationale permet le retour des dictatures dures de l’ancien monde. Il ne s’en prive pas. La parenthèse démocratique est fermée : interdiction de fait de l’opposition. Le siège et les bureaux de l’UFDG, le seul parti de l’opposition qui lui tient tête, sont fermés, ses principaux cadres emprisonnés, son leader en liberté surveillée, sans possibilité de voyager.

Le durcissement du pouvoir va même au-delà du champ politique traditionnel pour frapper directement une communauté du pays à travers des mesures de rétorsions qui sont sans équivoque : les cas des opérateurs économiques Elhadj Ousmane Baldé et Elhadj Alseny Barry, l’interdiction de voyager d’un simple musicien, l’acharnement meurtrier contre les habitants de la commune de Ratoma pris pour des terroristes, la poursuite du programme ciblé de destruction des maisons, notamment après Kaporo-rails et Kipe 2, c’est au tour de Kouria, la fermeture des frontières avec le Sénégal, la Guinée Bissau et le Sierra Leone etc.

C’est clair que la dictature est en marche, arrogante et sûre de son impéritie. Qui peut nous dire dans ces conditions que nous sommes dans une République?
Non, on ne sert pas la République, mais un dictateur qui s’est imposé par la force.

Notre devoir naturel n’est pas de courber l’échine ou d’accepter l’esclavage avec le commode prétexte que des institutions inféodées au dictateur l’ont proclamé officiellement président, mais plutôt de le combattre farouchement pour détruire ce système infamant qui nous humilie depuis notre indépendance en 1958.

Nous devons éviter le piège de la division en refusant de s’identifier à des criminels qui n’agissent qu’en leurs propres noms et non pour le compte de leurs communautés. Ce sont eux que nous citons nommément pour dénoncer leurs crimes. Ils ont toujours utilisé le stratagème de l’appartenance ethnique pour couvrir leurs actes abominables et nous priver de nos droits inaliénables.
Alpha CONDÉ a violé son serment de respecter et de faire respecter notre Constitution. Selon nos valeurs ancestrales : la mort est préférable que de trahir sa parole. Trois jeunes gens du même clan CONDÉ comme lui se sont opposés vigoureusement à son parjure qui est un crime prévu par notre Constitution. Il s’agit de Souleymane CONDÉ, Ismael CONDÉ et Mamadi CONDÉ dit Madic sans frontières. Il les a tous arrêté et ils croupissent en prison en attendant leur condamnation par sa justice, son autre bras armé.
C’est la preuve que le combattre, c’est faire respecter nos valeurs communes et non s’attaquer à sa communauté. Ne nous y trompons pas, c’est le criminel Alpha CONDÉ et ses complices qui sont exclusivement visés.

En 2021, nous entamons une nouvelle décennie, faisons en sorte que par notre engagement citoyen, qu’elle ne soit pas dans le lot des six précédentes décennies perdues.

La dictature ne nous laisse pas d’autre choix que de la combattre, nous ne pouvons pas fêter dans l’allégresse le nouvel an, ni espérer au bonheur avec un tel régime. Ne nous voilons donc pas la face, nous sommes obligés de continuer à nous battre pour la démocratie et l’Etat de droit.

Mes cher.es compatriotes,

A l’exception de la petite minorité qui opprime, l’écrasante majorité est exposée à des souffrances indescriptibles. Le stress causé par la perspective de lendemains incertains tue silencieusement les Guinéens.
Mes pensées les plus émues vont à toutes celles et à tous ceux qui vivent cette situation dramatique. C’est pourquoi, nous voulons le changement.
N’oublions pas aussi les responsables politiques et de la société civile ainsi que des centaines de militants et simples citoyens anonymes qui survivent dans un environnement carcéral insalubre, car ils y risquent leurs vies comme cela a été le cas de notre regretté Roger Bamba.

Alpha Condé est un ancien de la maison centrale, il sait mieux que quiconque, que ce lieu n’est pas fait pour incarcérer dignement des être humains. La Croix rouge et certaines ambassades ont fait ce qu’ils peuvent pour améliorer la situation, mais cela n’arrête pas le flot de décès de prisonniers anonymes qui sont enterrés à la hâte sans que leurs parents soient informés. Il le sait très bien, et malheureusement, il n’a rien fait pour changer les traitements inhumains et dégradants que subissent ses compatriotes dans les prisons guinéennes. A Soronkoni, le camp transformé en lieu de détention secret et donc illégal, la situation doit être certainement plus catastrophique.
C’est surtout notre indifférence qui est mortelle face à ces graves violations de nos droits. Nous acceptons d’être pris pour des animaux à maltraiter selon le bon vouloir de nos bourreaux, d’ailleurs, ne fustigeons-nous pas les leaders politiques pour leur cynisme d’envoyer leurs militants à la boucherie? C’est évident que ceux qui le disent, considèrent les opposants comme du bétail à abattre. Ils tuent et jettent les corps des victimes dans des fosses communes. La torture et surtout le viol des femmes ne nous indignent pas. Nous avions perdu toute notre humanité. Voilà, le tour de force réussi par nos dirigeants depuis 62 ans.

Toutefois, en dépit de tout le mal qu’ils nous font, notre espérance ne mourra jamais.
Bonne Année à vous tous.

Que Dieu nous bénisse.

Alpha Saliou Wann
Président de l’AFD.

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