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Badra Koné catégorique après son départ de l’UFR : « je n’irai pas à la mouvance »

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C’est désormais officiel, le secrétaire national à la jeunesse de l’Union des forces républicaines (UFR) quitte le navire. Badra Koné l’a fait savoir ce mardi matin 2 juin à travers une lettre de démission. En exclusivité, le nouveau démissionnaire a accordé un entretien au cours duquel il explique les raisons de son départ du parti de Sidya Touré.

Badra Koné explique entre autres avoir été combattu de l’intérieur par Saikou Yaya Barry, secrétaire exécutif et Ahmed Tidiane Sylla, responsable de la communication du parti. Le motif de sa démission, son avenir politique, Badra Koné se prononce en exclusivité sur Verite224.com. Lisez.

Verite224.com : qu’est-ce qui vous a motivé à démissionner de l’UFR ?

Badra Koné : je voudrais d’abord vous dire que depuis deux ans je gère notre parti avec fierté et dignement en tant que membre du bureau exécutif national en qualité du Secrétaire général de la jeunesse. Un sacerdoce auquel je n’ai jamais failli, je me suis efforcé d’assumer pleinement mes fonctions de responsable du parti. C’est clair ! J’ai rempli ma part de mission. Mais malheureusement la dure réalité du fonctionnement du parti et de sa gestion peu orthodoxe ont heurté mon sens d’équité et de justice. Au jour d’aujourd’hui moi ma conviction, un environnement politique pollué et infâme ne convient pas à ma conviction. Je ne peux pas me retourner dans un tel combat. Les responsables du parti entre autres Ahmed Tidiane Sylla et Saikou Yaya Barry ont mis en place une politique en contresens des engagements qui nous lient aux militants. Donc, nous ne partageons plus la même hiérarchie des valeurs. J’ai décidé de partir.

Vous avez parlé de la gestion peu orthodoxe. Comment cette manière de gestion s’est manifestée ?

Il y a un bureau exécutif qui est au parti dont moi je suis membre. Ce n’est pas normal que des personnes soient au-dessus des décisions du bureau exécutif ou au-dessus des cadres de la direction du parti. Ce n’est pas comme ça que ça devait se passer. Je suis secrétaire national de la jeunesse, entre temps une des personnes les plus importantes du parti, on me doit du respect et considération. Ce n’est pas un responsable de la communication qui va s’attaquer à ma personne par nos canaux officiels et que cela passe inaperçu au sein du parti. Ce n’est pas normal. Ils s’attaquent à moi, ils font croire que je vais à la mouvance. Je pense que ce n’est pas comme ça que ça devait se passer. Quand vous êtes du même camp, vous réglez le problème à l’interne vous n’exposez pas à l’externe. Maintenant Ils mentent sur moi, ils font croire que je rejoins la mouvance ce qui n’est pas vrai. Vous allez jusqu’à fomenter un coup pour dire que moi je cherche à renverser le Président Sidya Touré dans son parti qu’il préside depuis 20 ans. Je

C’est climat de malaise a commencé quand ?

Depuis ma sortie prison. Ça s’est manifesté par beaucoup d’actions. J’étais en prison pendant 44 jours. Sur les 44, pendant 19 jours j’étais sans affection de ma famille politique. Il a fallu que j’interpelle pour recevoir des gens. C’est des détails qui comptent pour une personne qui a été arrêtée comme dans mon cas. Combien ma famille a subi, combien moi-même j’ai subi, … Je vous dis en vérité je ne peux pas me retrouver dans une situation où je ne suis plus une lutte qui est à l’envers de ma conviction.

Sidya Touré était probablement là pour arbitrer. Comment il a géré ce malaise ?

J’ai vu le Président Sidya Touré pour l’exposer le problème il y a très longtemps. Il a promis de mettre un terme à cette situation, ça n’a pas été fait. J’ai été lors d’une réunion du bureau exécutif qui a été présidée par l’honorable Goyo Zoumanigui j’ai fait encore cas de la situation en présence de quelques vice-présidents et les deux concernés : Ahmed Tidiane et Saikou Yaya. On s’est expliqué et les manœuvres continuent. Toute cette semaine je n’ai reçu que des attaques pas des personnes extérieures du parti mais des personnes de mon propre parti. Je ne comprends pas et ce n’est pas comme ça que ça doit fonctionner. On peut dire qu’il y a trop des coups bas en politique mais dans votre parti vous vous cachez au moins pour faire ça. Voilà la méthode par laquelle ils sont passés. Je suis quelqu’un qui s’assume, je pars en harmonie avec moi.

Vous dites que vous êtes combattu par deux membres du bureau exécutif. Est-ce qu’on peut dire qu’il s’agit d’une guerre de succession au sein de l’UFR ?

Ce n’est pas possible dans la simple mesure que j’ai une base politique ces deux n’ont rien. Il y a un qui a été cinq ans député quelque part dont il n’a pas un seul carré avec lui. Il y a l’autre qui n’a jamais participé à une élection oui lui-même a été candidat. Il faut comprendre que je ne suis pas à l’UFR depuis la base. Je suis venu à l’UFR avec quelque chose. Donc, je n’ai pas de problème en tant que tel. Je ne vois pas si ce n’est une question de jalousie. Nous ne sommes pas des concurrents et sur le terrain ou vous voulez. On est loin d’être concurrents. Je suis quelqu’un qui avais voulu venir avec une force rajoutée à la force qu’avait l’UFR pour être plus grand et donner le pouvoir au Président Sidya Touré, c’était mon objectif. Ces deux-là c’est des gens qui passent leur matinée, leur journée, leur soirée dans le salon du Président Sidya Touré ou à son bureau pour aller le mentir et le mettre en mal avec tout le monde.

Certains de vos adversaires disent que depuis 2010, l’UFR a perdu progressivement de terrain au sein de la scène politique. Aujourd’hui peut-on dire que l’UFR est à l’agonie ?

Je ne vais pas dans ce sens. Je suis parti de l’UFR mais je garde encore l’amitié avec l’UFR. Il faut le préciser je n’ai pas de problème avec l’UFR. J’ai eu de problème avec deux individus de l’UFR qui ont occasionné mon départ du parti. Je n’ai aucun problème avec l’UFR. Je portes encore dans le cœur tous les militants de l’UFR. Je remercie le bureau exécutif qui a facilité plusieurs choses pour moi à l’UFR

Quel est votre avenir politique ?

J’ai décidé de partir pour être en harmonie avec moi-même, avec mes valeurs et conviction pour en éviter le renoncement. Le système politique guinéen actuel à de problèmes je m’inscris désormais dans une autre chose. On parlera de ça inchà Allah. Badra Koné ne va pas à la mouvance.

Qu’est-ce que vous répondez à ces gens qui disent que vous voulez rejoindre la mouvance ?

Je dirais jusqu’ils auront honte. Ils auront honte parce que Badra ne va pas à la mouvance. Ils vont passer des années ils ne me verront pas à la mouvance. En tout le cas je n’irai pas à la mouvance. C’est ce qu’ils attendent, ils n’auront pas cette occasion. Je suis au-dessus de ça, ma dignité est plus grande que la leur.

Est-ce qu’on peut s’attendre à ce que vous lanciez votre propre parti politique ?

Il n’est pas exclu. Je vous ai dit que je repartais pour être en harmonie avec moi-même, cela fait partie de mes convictions.

Et vous allez continuer à maintenir votre présence au sein du Front national pour la défense de la constitution ?

Incontestablement, ça je vous le rassure.

Entretien réalisé par Ousmane Diallo

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