Toutes les infos en direct sur la Guinée

Bella Bah : « Alpha Condé sent un peu de fébrilité au niveau du FNDC mais … »

0

Président de la jeunesse citoyenne et membre du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) Abdourahmane Bella Bah est visiblement déterminé à se battre pour empêcher la tenue des élections et le référendum le 1er mars prochain.

Après avoir passé un peu plus de 10 jours, le jeune activiste continue de mener la lutte sur le terrain. Verite224 l’a rencontré à l’issue d’une réunion avec ses collègues. Il a accepté de répondre à nos questions. Lisez.

Verite224.com : vous venez de quitter la prison. Actuellement comment vous vous sentez ? Quel l’état de votre moral ?

Bella Bah : le moral est bon. J’ai été kidnappé le 25 janvier 2020 lors de la commémoration des évènements du camp Boiro. J’ai été envoyé à une destination inconnue. L’objectif de ce kidnapping était juste de casser le moral et de faire changer les idées dans la lutte que nous sommes en train de mener. Aujourd’hui nous sommes plus que jamais déterminer à agir pour permettre qu’il n’y ait pas d’élections le 1er mars à travers des actions citoyennes très fortes.

Le Président de la République est sourd face aux exigences du Front. Qu’en dites-vous ?

Il faut aujourd’hui avoir le courage de dire, le Président de la République bien qu’il soit dans une dynamique de violation de la constitution sent un peu de fébrilité au niveau du Front national pour la défense de la constitution (FNDC). Dès le début j’ai eu à dénoncer ce jumelage à la fois citoyen et politique. On est sur deux fronts : les élections législatives et le respect de la constitution de 7 mai 2010. Ce qui rend le combat beaucoup plus complexe et difficile. Ce qui donne aussi une certaine latitude d’évaluer et voir comment les choses se passent. Si vous avez constaté après les évènements du 14 octobre 2019, le pouvoir exécutif était vraiment très coincé, c’est après qu’ils ont glissé l’idée de recensement et des élections législatives. Bien évidemment ç’a eu un impact sur le combat du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) et par la suite les évènements se sont accélérés. Aujourd’hui bien que mal nous sommes débout mais il a eu le temps pour essayer de dérouler son programme. Mais cela ne change en rien qu’on ne peut en aucun cas accepter un coup d’Etat constitutionnel dans notre pays. Ce qui dit, il faut que les citoyens soient plus que jamais déterminés, engagés pour empêcher les élections le 1er mars à travers des actions citoyennes très fortes. Et c’est l’objectif de la Jeunesse citoyenne. On vient de finir une assemblée, on a envisagé de lancer une sensibilisation citoyenne très forte afin qu’au niveau de chaque quartier les jeunes puissent prendre leur responsabilité pour empêcher ces élections.

Depuis le début, la contestation se concentre sur une seule commune Ratoma. Est-ce que vous allez élargir votre champ d’action au niveau des autres communes ?

Bien évidemment, nous élargissons. Le jeudi j’étais sur les antennes de la radio GPP FM, j’ai eu à leur expliquer comment on peut faire réellement pour empêcher ces élections du 1er mars. On a presque un effectif de 20 mille agents de police et de gendarme. Ils ne pourront pas couvrir l’ensemble des bureaux de vote de Conakry à Yomou. Ce qui dit, si nous parvenons à sensibiliser les citoyens de façon très forte à ce que chacun puisse se lever dans son quartier et dire qu’il n’y aura pas d’élections car ces élections ne permettront qu’au Président de la République de rester président à vie, forcément nous allons gagner.

Donc, vous êtes optimiste à empêcher la tenue de ces élections ?

Oui nous sommes optimistes. Vous avez vu ce qui s’est passé à N’zérékoré, à Macenta, à Boké, Coyah, Forécariah et même à Kaloum. Aujourd’hui progressivement les citoyens sont en train de comprendre que ce chiffon qu’on est en train de nous présenter c’est pour uniquement permettre au Président Alpha Condé d’être président à vie. Et c’est un risque majeur que le peuple de Guinée court. Alpha Condé est un être humain ce qui veut dire qu’il est mortel. Demain c’est encore cette constitution qu’une autre personne va s’approprier pour être président à vie en Guinée.

Où en êtes-vous sur vos ennuis judiciaires ?

On a fait appel par rapport à la décision de la condamnation d’un an de prison avec sursis avec une amende de 20 millions. Les avocats sont en train de suivre le dossier au niveau de la Cour d’appel. Nous attendons cette décision de Cour d’appel pour annuler cette condamnation parce que c’est des faits qui ne sont pas là. C’est des faits que nous avons reconnu en partie. C’est des publications sur Facebook qu’on me reprochait. Bien évidemment certaines publications étaient choquantes, l’objectif était d’interpeller sur ce qui est en train de passer sur l’axe depuis 2010. Il y a plus de 135 morts, 99% sont des peulhs. Quand je dis qu’on tue des peulhs, l’objectif ce n’est pas qu’on tue des soussous ou des malinkés ou des forestiers. L’objectif qu’on arrête de tuer les peulhs qui ne sont pas d’abord avec le pouvoir en place, certains ne sont pas d’accord avec la gouvernance. Tout le monde ne peut pas être d’accord sur une gouvernance. C’est l’esprit même de la démocratie qu’il y ait le pouvoir ainsi que l’opposition.

Entretien réalisé par Ousmane Diallo

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite

Politique de confidentialité et de cookies
Partager