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COVID-19 et transport en Commun à Conakry : deux calvaires qui se complètent

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Dans la capitale guinéenne, les jours se suivent et se ressemblent pour les usagers du transport en commun. Tous les matins, le même réflexe, mécanique : éveillés dès l’aube, ils doivent jouer des coudes pour espérer trouver une place dans un véhicule de transport en commun.  Des véhicules difficiles à trouver donc ! Mais surtout, des véhicules dont l’état de vétusté et de dangerosité laissent également à désirer.

Prendre des coups, se faire piétiner, voilà le lot quotidien du Guinéen lambda. Et c’est ainsi qu’est régit le quotidien de celui qui vit au jour le jour et qui, parallèlement à ce calvaire, doit supporter de lourdes charges familiales, sociales et de la cherté de vie, principalement à Conakry et dans les grandes villes de l’intérieur du pays.

Travailleurs, étudiants, élèves, commerçants, ouvriers, toutes les couches socioprofessionnelles se heurtent aux insolubles problèmes pour rallier leurs lieux de travail. Les mêmes problèmes pour regagner leurs domiciles.  Même la minorité des plus chanceux qui disposant de moyens de transport personnels ne sont pas épargnés. En effet, au même titre que les autres, ils doivent quant à eux composer avec les bouchons qui savent être terribles.

Personne n’est donc épargnée. A chacun sa place sur la chaîne ; pour les uns, le problème est donc en rapport avec les difficultés à se trouver un taxi ou un bus crasseux ;  pour les autres, le mal est en rapport avec le manque d’infrastructures routières ou avec la dégradation de celles qui existent : absence d’une réelle politique de transport en commun, étroitesse et dégradation des chaussées jumelées à des embouteillages interminables, le tout couronné par des pannes à répétitions de vieux véhicules et un système de circulation propre à la Guinée. Le cocktail est donc réuni pour une vie empreinte de stress et de pression permanente. Pas étonnant que la liste des hypertendus continue de s’allonger inexorablement.

Ce calvaire quotidien est tout aussi imputable à l’indiscipline des conducteurs, à la mauvaise gestion des carrefours par la police et aux passe-droits systématiquement concédés aux rutilants « VA ». Pourtant, il faut aussi mentionner les incessants déplacements du chef de l’Etat ou quand il reçoit ou raccompagne des officiels venus lui rendre visite. Dans ces moments-là, les rues de Conakry se transforment rapidement en une cocotte-minute prête à exploser à tout moment. Rajoutez enfin les sirènes stridentes des « petits » commis de l’Etat qui s’amusent à jouer aux importants. Vous avez alors une petite idée de l’enfer qu’est la vie à Conakry.

Face aux problèmes de transport que connaît Conakry, il est temps que les autorités prennent leurs responsabilités. Qu’elles s’assurent d’une bonne gestion de la seule société de transport public (Bus Albayrak) presqu’à l’agonie et dont le service est sélectif.  Dans une capitale d’environ 3 millions d’habitants, seulement une cinquantaine de bus offerts par la Turquie reste en activité pour un pays qui se dit souverain depuis 62 ans.

La solution pourrait venir du seul train Conakry Express.  Mais les pannes récurrentes, la mauvaise gestion, le manque d’entretien réduisent considérablement son impact.  Ceux qui profitent de cette pénurie sont les conducteurs de taxis, de « Magbanas »   et de clandos qui, aux heures de pointe, dictent souverainement leur loi. De la cacophonie qui caractérise les principaux carrefours de la capitale à ses heures de pointe, les badauds qui font office de rabatteurs profitent pour se livrer à leurs sales besognes : attouchements, vols de téléphones, de sacs, d’objets de valeur….

Les taxis motos, depuis quelques années, rivalisent avec les autres transporteurs. D’une capacité de deux personnes, ils transportent jusqu’à trois individus avec le risque que cela comporte au grand dam de la police.

En attendant une solution miracle, pour bien se déplacer à Conakry, il faut se lever tôt pour attraper les premiers véhicules, s’endetter pour s’offrir un véhicule personnel (quel qu’il soit), acheter une moto avec les risques que cela comporte, ou recourir aux déplacements onéreux de taxis surtout en cette période de COVID-19. Sinon, s’armer de patience et de courage pour espérer une place ou profiter de la bonne générosité d’un conducteur en auto-stop avec le risque que cela peut engendrer parfois. Vous comprendrez que le cauchemar est bien long.

 

Par IbOu Diallo,

Jeune MoDeL & Citoyen Modèle !

 

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