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Hawa Binttina Soumah sur la compétition interpréfectorale : « à la fin c’est la Guinée qui gagne »

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Depuis la France où elle réside depuis plusieurs années, Hawa Binttina Soumah est toujours attachée à son pays d’origine, la République de la Guinée. Entrepreneure, co-fondatrice de la marque de vêtements Soumah-Vêt’nik, cette mère de deux filles fait de son mieux pour faire connaitre la Guinée à l’international. Elle a fondé un groupe Facebook dénommée « Culture et Fiertés Guinéennes (CuFiG) ».

Depuis son lancement, cette plateforme connait un important essor. Elle est devenue la ruée des internautes épris des débats intellectuels sur la Guinée. Récemment, le groupe a lancé un concours concernant les différentes préfectures de la Guinée. Beaucoup y voient l’un des moyens pour les citoyens de découvrir davantage leur pays.

Cette semaine, cette femme modèle a accepté de s’exprimer sur Verite224.com. Au menu de l’entretien, Hawa Binttina Soumah se prononce sur le groupe CuFiG, le concours, la culture guinéenne, le patriotisme, l’importance de promouvoir la lecture, le débats d’idées, … Lisez.

Verite224.com : vous êtes fondatrice et l’une des administrateurs de Culture et fierté guinéennes. Qu’est-ce qui vous a motivé à créer ce groupe ?

Hawa Binttina Soumah : l’amour de mon pays d’abord. Ensuite j’ai fait le constat de l’abandon total de notre culture surtout par ma génération et la jeune génération lors de mes séjours en Guinée. J’ai eu à rencontrer des enfants sont nés en Guinée qui y grandissent et qui ne parlent aucune langue de chez nous. Ce que j’ai trouvé déplorable.

Il y a une multitude des groupes sur Facebook. Votre groupe est l’un des plus suivis et qui intéressent beaucoup plus les internautes. Dites-nous, quelle est la particularité du groupe Culture et fierté guinéennes ?

Je pense qu’il est le seul parmi tous ces groupes qui enseigne la culture de la Guinée entière. Un groupe dans lequel notre diversité est vue comme une richesse. C’est le seul groupe où les Guinéens parlent d’une même voix, ont un seul idéal et qui les réunit tous.  Une véritable « académie » comme l’a surnommé le doyen Cheick Sylla membre du jury de la compétition inter préfectorale où les Guinéens retrouvent la Guinée qu’ils ont toujours rêvée c’est-à-dire débarrassée d’ethnocentrisme et des guéguerres inutiles.

J’imagine que vous avez souvent des difficultés notamment pour faire comprendre à certains membres que les publications doivent être apolitiques. Quelles sont vos principales difficultés ?

À part cette difficulté qui n’en est plus tout à fait une, c’est le manque de courtoisie et de respect de quelques personnes. Mais elles sont très vite ramenées à la raison par la dynamique et solidaire administration du groupe qui est composée que des passionnés de la Guinée. Aussi il faut se dire la vérité. Certains Guinéens n’aiment pas lire les longs textes. Nous avons tout fait pour les réconcilier avec la lecture. Mais ce combat n’est pas encore gagné. Ils oublient que ces longs textes sont de véritables joyaux intellectuels. Comme nous sommes tous des guerriers dans l’administration nous ferons en sorte que cette difficulté soit un lointain souvenir.

Aussi une difficulté récente et temporaire. Nous l’espérons. Celle de convaincre les Guinéens qu’il n’y aura ni perdants ni gagnants que c’est la Guinée qui gagnera à la fin. Que ce n’est qu’un jeu

Hawa Binttina Soumah
Hawa Binttina Soumah

Depuis quelques jours votre groupe a lancé une compétition inter-préfectures sur la géographie, l’économie, l’histoire, gastronomie. Parlez-nous du concept de cette compétition ?

Cette compétition oppose les 33 préfectures de la Guinée plus la zone spéciale de Conakry. Elles doivent compétir dans trois (3) domaines : le social c’est-à-dire les modes de vie de chaque préfecture, les rites, les traditions etc…, la culture qui regroupe les artisans, les artistes, les auteurs, les danses et costumes du Terroir et les ressortissants de ces préfectures ayant marqués l’histoire de notre pays etc. Et enfin l’économie.  Je veux parler de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, des musées, de sites touristiques etc…  Ces préfectures ont été réparties dans 7 groupes. Du groupe A au groupe G. Il y’a 3 passages pour chaque groupe. Ces trois passages concernent l’exposé dans les trois (3) domaines. La compétition a débuté le 10 juillet et la fin avant la demie finale est prévue pour le 22 juillet date à laquelle les préfectures devant allées en demi-finale seront connues. À la fin il y’aura une préfecture gagnante. Un comité de jurés a été mis en place composé de vrais patriotes qui sont totalement impartiaux.  L’idée est de faire connaître chaque préfecture dans sa profondeur et de créer l’émulation dans le groupe. Cette compétition est un vrai bonheur. Elle fait voyager à travers la Guinée sans quitter sa chaise faisant du groupe une vraie mine d’or

Vous êtes en train révolutionner l’utilisation de l’internet par les Guinéens. Quel message lancez-vous aux jeunes pour une utilisation efficiente de cet outil ?

Mon message est que les jeunes doivent comprendre qu’ils ont beaucoup de chances d’être nés à l’époque de l’Internet. C’est une chance énorme qu’ils doivent saisir pour se former et se cultiver et non pour s’adonner à des futilités. Ils doivent comprendre que leurs aînés qui ont l’excellent niveau aujourd’hui n’ont pas connu cet outil. Beaucoup parmi eux ont terminé leurs études sans avoir un seul livre. Ça sera vraiment dommage qu’ils ne se servent de cet outil que pour le m’as-tu-vu ou se lancer des injures comme c’est le cas de nombreux parmi eux.

Votre mot de la fin.

Je tiens à ce que tous les membres sachent que c’est un simple jeu. Un jeu intellectuel mais un jeu quand même pour les pousser à faire des recherches sur leurs préfectures. À la fin de cette compétition c’est la Guinée qui gagnera.

Aussi je voudrais remercier tous mes collaborateurs (les administrateurs et modérateurs) pour leurs contributions inestimables pour le rayonnement de ce groupe « cette académie ». Un grand Merci pour les membres du jury qui abattent un travail de titan tous les jours. Leur patriotisme est à saluer. Je vous remercie aussi de m’avoir donné la parole pour parler de ce bijou qui me tient tant à cœur qui n’est rien d’autre que cette école  » CULTURE ET FIERTÉS GUINÉENNES « . À bientôt

Entretien réalisé par Alpha Oumar Diallo

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