Jeunes de l’axe, vous vous battez pour un peuple qui ne le mérite pas
Je n’ai pas envie de vous appeler héros, encore moins braves soldats,
Je veux simplement vous dire que vous avez rempli votre part du contrat. Depuis 2006, vous êtes au front pour l’instauration d’un État démocratique en Guinée. Vous vous êtes battus. Comme des soldats au front, vous avez tout fait pour défendre la patrie.
Les morts de 2007, c’étaient les vôtres.
Ceux de 2009, encore parmi vous.
Depuis 2011, vos soldats tombent encore comme ci c’était à la bataille de Verdun. Vous vous battez sans relâche, sans hypocrisie et avec conviction. Vous croyez qu’une Guinée riche, démocratique est possible.
Pour cette cause, vous êtes humiliés, stigmatisés, chicotés, emprisonnés, affamés…, vos sœurs violées, vos frères déshabillés, vos parents insultés. Malgré tout, vous avez résisté jusqu’aujourd’hui.
Jeunes de l’axe, je vais vous dire, vous vous battez pour un peuple qui ne le mérite pas. Ce peuple est le plus fataliste du monde. Il accepte tout, pour ce peuple, tout ce qui l’arrive est un fait divin, donc il faut accepter. Comment pouvez vous continuer à perdre les vôtres pour un tel peuple ?
Il est clair que quelque soit le nombre de victimes dans vos rangs, ce projet aboutira. Monsieur Alpha condé mettra à exécution tout son agenda. Il n’aura aucune compassion pour les morts dans vos rangs. Monsieur Alpha condé et son gouvernement manifestent leur joie à chaque fois qu’un des vôtres tombe au champ de bataille. Beaucoup d’autres Guinéens se préoccupent très peu de votre sort, ils sont très rares à s’indigner d’un crime d’état contre les vôtres. Pour eux, c’est normal ce qui vous arrive.
Mais, chers soldats, combattants pour un État de droit, je vais vous dire qu’un jour vous serez au Panthéon de la liberté, comme Montesquieu, Rousseau, Voltaire, Samory Toure, Bocar Biro, …. Même de façon posthume, vous rentrerez au Panthéon. Tant votre lutte est juste mais incomprise par le peuple.
Chers jeunes de l’axe, même si 1000 parmi vous tombent cette nuit, rien n’empêchera ce régime de continuer sa marche.
Au début des années 2000, le régime Conté avait réussi à organiser un référendum, une élection législative et une présidentielle sans l’opposition. Mais lorsque le quotidien est devenu un enfer pour le peuple, chacun a compris que le bonheur du pays est une question nationale et non ethnique ou régionale. La réaction de 2007 et 2009 n’était que le rejet de cette gouvernance catastrophique qu’avait mis en place Lansana conté et son gouvernement.
Aujourd’hui, vous êtes seuls, demain vous serez assis quelque part et juger les Guinéens qui réclameront leurs biens volés, pillés, orienter à d’autre fin.
Ne vous faites plus tuer pour eux.
Par Robert Kamano
