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Les dangers de l’étiquetage « labelling theory » (Œil de Sociologue)

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Je commence par: « les Peuls sont intelligents. » Je dis que c’est un gros mensonge. Un très gros mensonge. Mais le plus grand même. Il est aussi pire quand la cible l’accepte. Sinon, mettez un Peul et un autre dans les mêmes conditions, voyez par vous-même comment ils seront. Je suis sûr qu’ils auront le même niveau. Je ne suis pas d’accord personnellement que l’intelligence soit inné. Comme le disait Cicéron, même si l’esprit est fertile, il a besoin d’être cultivé. D’ailleurs, je crois humblement que tout le monde naît intelligent…c’est en grandissant que les parents abrutissent les enfants. C’est comme le sol, quelque soit sa fertilité, il a besoin d’être travaillé. C’est cela le premier mensonge. Mais comme on le sait tous, plus le mensonge est gros, plus il passe.

Allons sur un autre sujet. Les Peuls ont ceci, ils ont cela, ils ne méritent pas le pouvoir. Une étiquette qui se balade dans tous les débats actuellement. C’est le raccourci préféré des profanes. C’est devenu même une maladie cette façon de renvoyer le débat à un niveau très bas. C’est devenu une question d’ethnie. Personne ne veut vraiment réfléchir. Personne ne veut pousser aussi loin pour se hisser au-delà des préjugés afin de voir la réalité sociale plus claire. Certaines personnes tombent si bas dans des qualificatifs comme: ils sont comme ça. Ils ne sont pas bons. Ils sont mauvais. Ils sont rapide dans les généralisations. Il faut éviter les personnes nourries d’étiquettes creux qui mettent toute une ethnie dans le même panier. Il faut réfléchir.

Les Soussous ne sont pas décisifs. Ils sont facile à manipuler. Ce sont les faiseurs de rois. Je répète les étiquettes sont très dangereuses. On a fait de la société un gros supermarché dans lequel on colle des étiquettes sur chaque produit. Cette fois-ci, les produits sont bien des hommes auxquels on attribue tous les mauvais qualificatifs. Cela contribue à déchirer la société. C’est ce que nous vivons aujourd’hui. La société est fracturée par des adjectifs maudits…des adjectifs diviseurs. C’est déplorable qu’on continue à populariser ces choses monstrueuses.

Les Malinkés sont hautain, ils aiment trop le pouvoir. Une étiquette. Oui! Comme je l’ai dit précédemment, l’étiquetage se confirme quand la cible se plie à l’attente de celui/celle qui l’étiquette. Dire « tous » relève d’une grave généralisation. Mais aujourd’hui, tout le monde trouve trop facile de dire « les, vous, » pour indexer une seule personne. Comment le comportement d’un individu devrait-il être un échantillon représentatif de toute une communauté. Je pense que ceci est une erreur grossière que beaucoup de gens commettent. Les Malinkés aiment les femmes Peuls. Un autre gros mensonge. C’est juste un fait isolé que les gens généralisent. Avons-nous aussi vu combien d’homme Peuls ont épousé des femmes Malinkés. Pourquoi ne dit-on pas que les Peuls aiment les femmes Malinkés. Une étiquette.

Qu’est-ce qu’il faut pour éviter de diviser ? Pour éviter donc d’empirer ce mal (la division)? Je pense qu’on doit plutôt apprendre à arrêter de juger les gens et mieux les pratiquer. Être objectif: dire ce qu’on voit et éviter de tomber dans les légendes urbaines sur les communautés, qui souvent ne sont plus du Sanakhouya -une belle pratique culturelle qui est tuée de nos jours- mais augmente plus de malheurs à notre quotidien. Et si on apprenait à vivre sans étiquettes. Je vous donne un exemple: si un voleur fait la prison, si l’on continue à l’appeler voleur…il ne va pas changer d’attitude. Pour qu’il change de comportement, mieux vaut arrêter de lui coller des étiquettes. Les étiquettes maintiennent les gens dans leur position.

Elhadj Ousmane Baldé

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