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Lettre ouverte à l’attention du vaillant peuple de Guinée

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Objet : Célébration de la Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains

Mesdames, Messieurs, Chers compatriotes

L’humanité célèbre ce 30 juillet 2020, pour la 7e année consécutive, la Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains. Placée sous le thème central de : « Mettre à l’honneur les personnes en première ligne », cette édition 2020 est pour nous, Volontaires du projet Migrants as Messengers (MaM), l’occasion de rendre un vibrant hommage à tous les travailleurs sociaux, salariés des structures étatiques et non gouvernementales, professionnels de la santé, membres de la société civile, agents des forces de l’ordre… qui œuvrent au quotidien partout en Guinée, pour la protection des personnes vulnérables. Ce sont en effet ces acteurs qui repèrent en toute humilité les victimes de traite, garantissent leur accès à la justice, à la santé, à l’assistance sociale et à la protection et empêchent toute nouvelle maltraitance et exploitation.

Nous nous réjouissons de certaines avancées enregistrées en Guinée ces dernières années en matière de lutte contre la traite d’êtres humains. C’est le cas notamment de la création du Comité National de Lutte contre la Traite des Personnes et Pratiques Assimilées (CNLTPPA). Nous nous félicitons également de l’implication active de certaines institutions internationales accréditées en Guinée comme l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), qui à travers le projet « Assistance au Gouvernement guinéen dans la lutte contre la traite », soutenu par les États-Unis d’Amérique, ne ménagent aucun effort pour venir à bout de ce fléau. La contribution de l’OIM à cette lutte se matérialise notamment par l’organisation de séances de formation sur la question de la traite des personnes, à l’intention des acteurs étatiques concernés par le combat. À cela s’ajoute la fourniture aux victimes de traite des personnes d’un abri, de soins de santé, de conseils, d’une assistance juridique, de plans de réinsertion adaptés, ainsi que des services éducatifs susceptibles de leur permettre de reconstruire leur vie et d’obtenir des moyens de subsistance durables.

S’il est vrai que des progrès ont été accomplis par l’État guinéen et ses partenaires contre le phénomène de traite d’êtres humains, nous constatons encore plusieurs défis à relever. En effet, nombreux sont les enfants guinéens qui au lieu d’aller à l’école, sont victimes de traite sur notre territoire, dans nos familles, nos écoles coraniques, nos marchés, nos rues… Les parents de ces enfants, souvent des paysans aspirant à un meilleur avenir pour leurs filles et fils, les confient à la mauvaise personne qui une fois à destination, les affecte à des tâches généralement inadaptées à leur état physique et psychique, dans un mépris total de leurs droits. C’est aussi le lieu d’avoir une pensée pour tous ces candidats à la migration irrégulière, victimes de tromperies par la faute de passeurs à la parole douce et pleine de faux espoirs, qui en réalité n’ont d’yeux que pour leurs modestes économies. Et que dire de toutes nos sœurs qui parties de leur localité d’origine avec l’espoir de travailler et de vivre mieux et dignement en ville, se retrouvent dans la rue, à la merci de proxénètes qui ne se soucient que de leurs intérêts financiers.

Nous, Volontaires du projet Migrants as Messengers, en collaboration avec l’Organisation Guinéenne pour la Lutte contre la Migration Irrégulière (OGLMI) sommes convaincus que seule une forte synergie d’action entre les différents acteurs susmentionnés permettra à notre pays de répondre de manière efficace à ces enjeux. Notre équipe, composée en grande majorité de migrants de retour, parmi lesquels des victimes de trafic de personnes le long de la route migratoire, accorde une importance particulière à cette lutte.

C’est pour cette raison que nous contribuons régulièrement à des productions médiatiques, des rencontres interpersonnelles, ou encore à des activités communautaires, dans l’objectifs de fournir aux populations guinéennes sur la base de nos parcours respectifs, des informations fiables sur les solutions pour éviter les pièges de la migration irrégulière, souvent à l’origine de la traite des personnes.

Cette démarche est en lien avec notre ferme détermination de contribuer à l’atteinte des objectifs 7, 9 et 10 du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières approuvé le 10 décembre 2018 à Marrakech au Maroc, par plus de 150 États dont la Guinée. Aussi, à travers cet engagement, nous répondons à la sollicitation de monsieur António Guterres, Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies, qui dans son message de célébration souligne que « Pour placer à nouveau la dignité de la personne et les droits humains au centre de l’action face au COVID-19 et de la reprise, il nous faut en faire davantage pour protéger les victimes de la traite et empêcher les personnes qui y sont exposées d’être exploitées par des criminels ».

Conscients que la lutte contre la traite des êtres humains va au-delà des cérémonies commémoratives, conscients également des responsabilités qui nous incombent dans cette lutte en tant qu’équipe de migrants retournés, nous réitérons notre engagement à faire de ce phénomène un lointain souvenir chez les guinéens.

Nous encourageons donc toute initiative allant dans le sens de la lutte contre la migration irrégulière et ses nombreuses conséquences néfastes. Nous invitons également tout migrant et toute personne morale ou physique désireux de contribuer à ce combat à se joindre à nous.

Les volontaires du projet Migrants As Messengers.

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