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Lettre ouverte aux commissaires de la CENI et les membres de ses démembrements

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Mesdames et messieurs, je viens par la présente m’adresser patriotiquement à vous dans les lignes suivantes.

Mesdames et messieurs les commissaires de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ainsi que tous les membres de ses demembrements, je vous félicite tout d’abord pour vos désignations en tant que des représentants de vos structures respectives pour être des arbitres nationaux et locaux dans le processus de l’élection présidentielle du 18 octobre prochain à un moment décisif de notre histoire (après que les raccourcis ont faits et acceptés sur les dos de nos lois et institutions dans la politique ethnique et régionale du pays) et surtout que le futur paisible dans le développement socio-économique de notre cher pays dépendrait immanquablement des rôles collectifs et individuels que chacun de vous est appelé à jouer.

Mesdames et messieurs, personne n’a besoin de vous rappeler du rôle crucial de tout arbitre dans toute compétition entre les différents candidats. D’un côté, tout candidat veut naturellement être déclaré vainqueur et de l’autre côté, la plupart d’entre eux acceptent des erreurs ou tricheries d’arbitrage en leur faveur mais ne toléreraient jamais quand ça leur causerait de préjudice. En un mot, “je n’aimerais pas qu’on me triche mais ça ne me poserait aucun problème si l’arbitre peut tricher pour moi”, caractérisent généralement leurs positions.

Mesdames et messieurs , j’ai eu la chance de personnellement représenter un parti politique aux bureaux de vote lors des différentes élections à Kindia entre 2010 et 2013 et c’est exactement ce que nos formateurs nous disaient: “N’acceptez jamais qu’on nous vole mais si vous avez la chance d’aider notre parti ou vous voyez que les tricheries sont en notre faveur (en empruntant des raccourcis), vous fermez alors les yeux”. Il serait une erreur de ne pas penser que tous les autres étaient animés de ce même sentiment.

Mesdames et messieurs, vous n’êtes pas sans savoir que les plus grands partis dits politiques en Guinée et qui ont la plus grande probabilité de se retrouver éventuellement au deuxième tour et parmi lesquels le futur président de la république serait probablement issu, ne sont que des regroupements ethniques ou régionaux; et en conséquence vos rôles collectifs et individuels en tant que des arbitres deviennent encore plus vitaux pour la survie de notre nation.

Mesdames et messieurs, vos rôles en tant que des juges institutionnels dans cette élection sont beaucoup difficiles et sont aussi très faciles.

Ils sont très difficiles car les éventuels perdants n’apprécieraient peut-être pas vos arbitrages même s’ils étaient humainement justes et surtout que chaque œuvre humaine fait l’objet de critiques et imperfections. Cependant la bonne nouvelle est que contrairement à beaucoup de compétitions dans lesquelles il n’y a qu’un seul arbitre, vous êtes plusieurs et devraient donc naturellement vous compléter. Les uns doivent corriger les éventuelles erreurs, fautes et partialités des autres consciencieusement, juridiquement et patriotiquement vice-versa.

Ils sont très faciles dans la mesure où vous n’êtes juridiquement aux ordres de personne et vous n’y êtes là bas que pour servir la nation toute entière consciencieusement, juridiquement et patriotiquement. Vous avez aussi de la constitution et le code électoral qui régissent vos rôles d‘organiser les élections en Guinée; si vous les appliquez consciencieusement, juridiquement et patriotiquement, que certains soient contents ou pas, vous aurez les consciences tranquilles. Dans le cas contraire, vous seriez reponsables à cent pourcent de tout ce qui adviendrait devant l’histoire et Dieu.

Mesdames et messieurs, vous conviendrez avec moi que reconnaître une défaite fait certainement partir de l’honnêteté intellectuelle et patriotique (en ce qui concerne les élections) mais il serait très difficile pour toute personne de reconnaître une défaite qui serait liée éventuellement aux manipulations ou erreurs massives et délibérées d’arbitrage.

Enfin, je finis par vous rappeler ce que mon grand-père aimait le plus souvent nous dire: “la différence entre nos péchés dans nos rapports avec notre Créateur et nos injustices envers les semblables est que si les conséquences des premiers peuvent attendre jusqu’à nos morts, celles des derniers seront généralement payé d’ici-bas avant de fermer définitivement nos yeux”. En d’autres termes, fermer nos yeux et faire semblants d’ignorer nos consciences sur les injustices dans notre société (ou être ses auteurs directement ou indirectement) peuvent marcher à court-terme mais ne nous laisseraient jamais dormir tranquillement dans le long-terme.

La paix et la quiétude sociale serait due de l’apport de nous tous mais surtout sur le fait de respecter la constitution et le code électoral; de ne déclarer provisoirement que celui ou celle, ceux et celles (qualifiés au deuxième tour et le vainqueur définitif) que la majorité de Guinéens et Guinéennes choisirait dans cette l’élection.

En espérant que vous êtes conscients des conséquences positives ou négatives de vos actions pour la paix et la quiétude sociale en Guinée, veuillez agréer Mesdames et messieurs, mes sentiments les plus patriotiques!

(Ibrahima Kandja Doukouré, New York)

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