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Nouhou Baldé de Guineematin : « on nous empêche toujours de travailler »

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Les autorités guinéennes veulent-elles faire taire Guineematin, l’un des journaux en ligne de référence connu pour son indépendance et son professionnalisme dans le traitement de l’information ? Tout porte à croire qu’avec les dernières évolutions, le régime d’Alpha Condé n’est pas prêt à laisser librement nos confrères travailler.

24 heures après la levée de la sanction de la Haute autorité de la communication (HAC), les internautes résident sur le territoire guinéen n’arrivent toujours pas à consulter le média en ligne. Interrogé par téléphone ce mardi 3 novembre par Verite224, Nouhou Baldé, fondateur et administrateur général du site Guineematin.com fustige les agissements des autorités. « C’est frustrant et ça fait très mal. 24 heures après la levée de la sanction injuste et illégale, notre site est toujours inaccessible en Guinée. Ce n’est pas acceptable et ce n’est pas normal. Le gouvernement a décidé de verrouiller notre site sans nous en parler le 18 octobre dernier, jour de l’élection présidentielle. Ce que les gens ne savent pas, c’est que nous avions déjà du mal à accéder à Guineematin bien avant l’annonce de sa suspension », révèle M. Baldé.

En effet, dans son élan de musèlement de nos confrères, le gouvernement guinéen à travers l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT) avait fait de telle sorte que les visiteurs accèdent difficilement au journal en ligne.  Parlant de la sanction, le patron de Guineematin réitère qu’il s’agit d’une suspension qui était illégale et injuste. « On faisait juste notre travail. Nous n’avons commis aucune infraction. Aucune loi n’interdit à un média de filmer ou de relayer en direct les dépouillements de bureaux de vote. Au contraire, les médias devaient être soutenus pour relayer ces opérations et participer ainsi à la transparence du processus électoral. Malheureusement, aujourd’hui, on continue de nous priver de notre droit de travailler et on empêche nos lecteurs d’exercer leur droit de s’informer », martèle-il.

L’Association guinéenne de la presse en ligne (AGUIPEL) dont la médiation a conduit à la levée de la suspension aurait interpellé la HAC sur la non application de la décision. « On nous a dit que c’est à cause de la lenteur de l’administration. Pourtant, la prise de la décision de notre suspension et son application ont été immédiates », regrette le journaliste.

Au-delà de la perte des revenus liés à la communication sur le site, Nouhou Baldé révèle qu’à travers cette décision, son site a perdu une forte audience. D’après Google analytic, Guineematin avait en moyenne qui dépassait quarante mille (40 000) visiteurs par jour. « Avec la suspension on avait à peine deux mille (2 000) visiteurs par jour. Des visiteurs sans doute qui vivent à l’extérieur du pays puisque le site n’était pas accessible (d’ailleurs n’est toujours pas accessible) en Guinée », dénonce notre confrère.

Alpha Oumar Diallo

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