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Opinion : le coup KO du RPG arc-en-ciel s’impose comme une évidence

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L’élection présidentielle, c’est la rencontre d’un homme et d’un peuple disait le général De Gaulle. Le 18 octobre 2020, d’anciens hauts dignitaires qui étaient en première ligne des réformes économiques sous la deuxième République, solliciteront le suffrage du peuple de Guinée.

Qui sont ces revenants en quête de revanche ?

Les ténors de cette opposition, sont, Sidya Touré et son parti ayant déclaré forfait, par ordre d’acte de candidature, Dr Ousmane KABA (candidat du PADES) et Cellou Dalein Diallo (candidat de l’UFDG).

Ces deux grands « économistes », l’expression est galvaudée ici, ont été, respectivement, coordonnateur du Programme de Réformes Economiques et Financière (PREF) et du Comité de Coordination Economique et Financière (CCEF). Ils étaient les piliers du redressement prôné par le Comité Militaire de Redressement National (CMRN).

En lieu et place de redressement et prospérité on aura droit à une descente aux enfers. On prend mieux leur discours qui consiste à dire qu’on peut tout changer en 10 ans. En effet en moins de 12 ans de réformes la Guinée avait beaucoup changé sous les soleils de nos réformateurs.

D’un pays pauvre en 1984 la Guinée devient un pays pauvre très endetté et se met à courir après le point d’achèvement du PPTE dès 1996.

Ils ont liquidé et/ou vendu presque toutes les entreprises qui faisaient notre fierté. Ils ont tellement aimé les liquidations qu’ils ont été capables de créer puis liquider des entreprises durant leur gestion.

La Société Générale de Transports Guinéens (SOGETRAG) qui a remplacé le Transport Urbain Conakry (TUC) est liquidée durant la primature de Cellou Dalein DIALLO.

La Société Guinéenne d’Electricité (SOGEL) et l’Entreprise Nationale d’Électricité de Guinée (ENELGUI) qui avaient remplacé la Société Nationale d’Electricité (SNE) sont liquidées et remplacées par Electricité De Guinée (EDG).

Ils sont en effet capables de changer beaucoup de choses en peu de temps.

Ils sont capables de nous faire passer d’une mauvaise situation à une situation catastrophique, chaotique.

Malheureusement ce changement n’est pas celui que souhaite le peuple de Guinée.

Une petite question pour la route.

Comment une telle « prouesse » a été rendue possible en si peu de temps ?

Grâce aux liquidations et privatisations sauvages !

Rappel des faits

Le 3 avril 1984, une junte, le CMRN, prend le pouvoir et met fin à l’intérim de feu Louis Lansana Béavogui (paix à son âme) le dauphin de feu Président Ahmed Sékou Touré (paix à son) selon la constitution en vigueur à cette époque.

Il s’entoure, entre autres, de ces deux cadres en vue de l’aider dans le redressement de l’économie et les confie la gestion de la transition économique.

D’une économie socialiste, qu’ils jugent moribonde, ces « brillants » cadres sont chargés de nous conduire vers une économie performante et la prospérité.

Ils persuadent feu Général Lansana Conté (paix à son âme) de procéder des ventes et/ou liquidations en masse.

Pervertissant ainsi l’esprit du rapport BERG.

Ce rapport formulait la doctrine de la Banque Mondiale en direction de l’Afrique et visait à libéraliser les économies africaines, développer les forces du marché, réduire les réglementations censées entraver les structures productives, préparer la voie de leur désengagement, etc.

Dans le cas guinéen la restructuration se transforme en liquidations et privatisations sauvages.

Les ordonnances de privatisation et de liquidation, portant la mention « sur recommandation du CCEF », s’enchainent.

Mêmes les entreprises qu’il suffisait de restructurer, comme les Constructions Métalliques de Dixinn (CMD), sont liquidées.

Résultats des réformes

Une dévaluation brusque et violente de la monnaie.

Une ordonnance dévalue la monnaie, qui perd à cette occasion 92% de sa valeur, sans aucune mesure d’accompagnement.

En français facile 100 000 GNF devient 8 000 GNF du jour au lendemain.

La conséquence immédiate de cette dévaluation a été la hausse des prix des médicaments et des denrées alimentaires.

Les prix sont multipliés par 3 !

Une chute vertigineuse de la monnaie nationale.

Le dollar US passe de 300 GNF en 1985 à 5 500 GNF en 2006.

Plusieurs centaines d’entreprises sont liquidées ou vendues.

Une liste non exhaustive des liquidations et bradages.

  • Air Guinée avec sa flotte d’avions y compris les avions cargos
  • ENTAG
  • la compagnie des chemins de fer et ses rails
  • La SOGETRAG
  • BONAGUI
  • SOBRAGUI
  • SIPAR à Labé
  • Conserverie de Mamou
  • les fermes de Ditinn
  • Thé de Macenta
  • contreplaqués de N’Nzérékoré,
  • Construction Métallique de Dixinn (CMD)
  • SuKoba (Sucrerie de Koba)
  • Briqueterie de Kankan
  • Les bateaux de GUINOMAR

 

 

Suppression massive d’emplois.

Environ 70 000 emplois seront supprimés en seulement quatre ans, entre 1985 et 1989.

En 1987, les ménages se composent de huit (8) personnes en moyenne (chiffres de la Banque Mondiale).

Un Guinéen qui travaille, le père de famille en général, subvient aux besoins d’au moins huit (8) personnes.

Un emploi perdu en Guinée met donc environ huit (8) personnes dans la précarité et la misère.

Je vous laisse faire le calcul et déterminer le nombre de personnes impactées.

Cette mauvaise gouvernance sera reconduite via ce qu’ils ont appelé changement dans la continuité.

Le peuple se soulève contre la mauvaise gouvernance

La mauvaise gouvernance chronique et les détournements de deniers publics finiront par pousser le peuple à bout.

Ce dernier déclenche une série de manifestations visant à chasser ces dirigeants qui avaient échoué sur tous les plans et dans tous les domaines.

Le peuple déclare à cette occasion : « Nous ne voulons aucun Ministre des dix dernières années du régime Conté ».

Nous sommes en 2006.

Dix ans en arrière nous nous retrouvons en 1996.

A l’époque Cellou Dalein DIALLO est Ministre du ciel et de la terre, pour paraphraser les amis Sénégalais, et Dr Ousmane KABA est Ministre délégué chargé de l’Economie, des Finances et du Plan.

Signalons qu’au début des manifestations, et leurs répressions violentes, qui ont occasionné la mort de plus de 300 morts, Cellou Dalein DIALLO est Premier Ministre.

Signalons également que ces violences faisaient suite à la montée vertigineuse des prix, et par ricochet la chute du pouvoir d’achat qui a été divisé par quatre, durant sa primature chaotique.

Le prix du sac de riz, aliment de base, consommé matin, midi et soir, en Guinée est passé de 65 000 GNF en 2004 à 135 000 GNF en 2006.

Sanction dans les urnes

Le vaillant peuple de Guinée a déjà disqualifié Cellou Dalein DIALLO et Dr Ousmane KABA et ce depuis 2006, il sanctionnera, encore une fois, ces hauts cadres de l’ancien régime le 18 octobre prochain.

Le peuple de Guinée n’a pas la mémoire courte et n’a pas oublié le passé de ces revenants.

Ce peuple n’a pas les yeux bandés.

Il a pu apprécier les progrès réalisés depuis fin 2010 dans tous les domaines.

Il sait que le défi énergétique a été relevé. Il vit désormais sous une bonne climatisation.

Il sait que la pauvreté baisse et sera éradiquée d’ici 2025.

Il sait que les femmes ont changé de statut.

Elles ne sont plus des ménagères chargées de s’occuper des enfants et de la maison.

Elles sont Ministre, Secrétaire Générale, Cheffe de Cabinet, DAAF, DG, DGA, etc.

Le 18 octobre prochain le peuple sanctionnera la gouvernance qui a fait de la Guinée un PPTE et  plébiscitera celle qui a sorti le pays de ce statut humiliant en moins de deux ans.

 

Abdoulaye KABA

Secrétaire à la Presse et à l’information.

Coordination RPG AEC Europe.

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