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Peuple de Guinée : le véritable référendum, c’est ce 18 octobre !

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Après le débat interposé  sur France 24 et Radio France internationale (RFI). Après plusieurs jours de campagne : l’un sur le terrain, l’autre dans son salon doré. Après le cinglant démenti administré par les populations guinéennes sur les manœuvres diaboliques et politiciennes présentant l’UFDG comme un parti communautaire.

Deux visages. Deux camps. Deux programmes. Deux personnalités. Deux tempéraments. Deux méthodes. Deux styles. Deux leaderships. Deux managements. Enfin, deux Guinée  se dessinent nettement au cours de cette campagne : l’une avec tout ce qu’elle incarne  comme espoir, confiance, changement et  perspectives heureuses. L’autre, avec  tout ce qu’elle peut traduire  de peur, d’inquiétude et d’un avenir sombre. Il s’agit de :

  1. LA GUINEE DU CHANGEMENT

C’est celle-là qui assurera protection et sécurité à ses enfants.

C’est celle-là qui  réconciliera les Guinéens avec  eux-mêmes.

C’est celle-là qui réhabilitera la justice en coma.

C’est celle-là  qui redonnera à l’école guinéenne ses lettres de noblesse.

C’est celle-là où les échéances électorales se tiendront à date.

C’est celle où manifester n’est pas synonyme d’aller à l’abattoir ou à la boucherie.

C’est celle qui instituera l’égalité des chances.

C’est celle-là qui va restaurer la confiance des citoyens dans les institutions.

C’est celle qui offrira des perspectives heureuses à sa jeunesse.

C’est celle qui sera respectueuse des droits humains.

C’est celle-là qui écoutera les sages, les  autorités traditionnelles et coutumières.

C’est celle-là qui n’aura pas peur de délivrer de fréquences  radios et télés  à caractère privé.

C’est celle-là qui valorisera plus l’agriculture qu’aux mines.

C’est celle-là qui, en matière de politique étrangère, renouera avec nos voisins immédiats.

C’est celle-là qui rassurera les partenaires traditionnels de notre pays.

C’est celle-là qui fera appel, enfin, à sa diaspora, etc.

  1. LA GUINÉE DE LA CONTINUITÉ

Pas besoin de la décrire. Vous la connaissez parce que vous vivez ce qu’elle a secrété comme gouvernance depuis 10 ans voire bien plus. Elle est aux antipodes de la Guinée du changement. La Guinée de la continuité est la Guinée dans ce qu’elle peut rappeler de pire, lorsqu’elle est repliée sur elle-même, divisée et qu’elle regarde vers le passé. C’est cette Guinée qui a montré toutes ses limites. Elle a peur et incapable d’affronter les défis actuels et futurs de la Nation. Elle n’a plus la légitimité encore moins les compétences requises pour opérer les réformes nécessaires à la transformation de notre économie. Sur le plan des valeurs (la morale et de l’éthique), la Guinée de la continuité est un véritable contre-modèle : corruption à outrance, malversations à grande échelle, discrédit de la parole publique, désacralisation de la fonction suprême, dégradation de l’image de notre pays à l’extérieur.

L’ALTERNANCE POLITIQUE : UN LUXE À PORTÉE DE MAIN

« Le destin a coutume de donner d’étranges rendez-vous », nous dit Alessandro de Baricco dans « Châteaux de la colère ». Les moments de réjouissance publique sont très rares en Guinée. Pour une fois, soyons véritablement acteurs et artisans de notre histoire. Prenons l’engagement d’être au rendez-vous de l’histoire. Orchestrons et expérimentons quelque chose que nous n’avons jamais connu : l’alternance politique. Elle est à notre portée. De Benty à Yomou, de Youkounkoun à Niagassola, de Tougué à Washington, de Dakar à Paris,  vibrons au rythme de la ferveur d’une soirée électorale historique et inédite le 18 octobre 2020. N’ayons pas peur du changement. Affrontement sereinement les défis de l’heure. Honorons bellement nos martyrs. Car, comme le disait l’autre, « la plus belle mort est celle consentie pour aider à réinventer l’histoire et le destin de la Nation ».

LES DEUX  « PETITES PHRASES »  DU DÉBAT SUR FRANCE 24 ET RFI

La « petite phrase » en communication politique, nous dit Erick Neveu, est une parole politique brève et dense, spontanée ou fabriquée. Elle n’existe que par la séduction qu’elle exerce sur les pairs et journalistes. La petite phrase peut-être caustique, provocatrice ou lourde de sous-entendus. Il n’est pas rare que son auteur la minimise le lendemain ou feigne de s’étonner  de la voir commenter, mais elle est souvent ciselée à dessein, préparée, dans l’espoir de la voir « reprise » par les médias et faire la « Une » des titres. La petite phrase peut  poser une banderille sur un adversaire, obliger un adversaire à réagir. Elle a peut annoncer une décision importante à venir, tenter une diversion face à une polémique embarrassante.

« Je suis un homme d’honneur ! » (Cellou Dalein DIALLO)

Lors de son passage sur France 24, le candidat de l’Alliance  nationale pour l’Alternance démocratique (ANAD), a lancé cette phrase : «Je suis un homme d’honneur ». Spontanée ou bien préparée ? Tout me parait maîtrisé et bien prémédité dans les dernières communications de Cellou Dalein Diallo. Cette phrase, dans une grande démocratie où l’opinion publique compte dans le choix des dirigeants, ne serait pas passée inaperçue. Les médias  et les sondeurs la commenteraient en étudiant sa véracité.

« Je vous fais remarquer que… » (Alpha CONDE)

Dans l’intervention du président-sortant, j’ai beau cherché et bien voulu trouver une phrase poignante. Mais c’est celle-là que j’ai trouvée : « Je vous fais remarquer que… ».  C’est la seule d’autant plus qu’elle aura été la phrase préférée de son auteur qui n’a pas manqué de la répéter plusieurs fois.  Autant dire que cette sortie du candidat de la mouvance présidentielle sur France 24 et RFI montre que le  RPG ressemble bien à ce navire en pleine tempête avec un capitaine qui n’a pas la certitude d’arriver à bon port.

Sémiologiquement parlant, les deux discours ont en commun l’ethos de chef. Au-delà, l’analyse de la prestation du président de l’UFDG place celui-ci bien  devant son adversaire dans la posture, la gestuelle et surtout dans les ethos de solidarité et d’humanité.

Peuple de Guinée, le véritable référendum, c’est le 18 octobre. Faites le choix entre le changement et la continuité. Avec ce que chaque choix implique.

Mamadou Yaya BALDÉ

Journaliste politique et essayiste

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