Sommes-nous tous des Guinéens ?
De par les noms, la géographie et même par l’histoire, la réponse peut être affirmative, sauf que dans les faits, la réalité est tout autre.
Lorsque nous observons de près ce qui se passe en Guinée sous ce régime, nous distinguons deux types de guinéens : l’un au -dessus de la loi et l’autre à la merci de ceux qui font la loi.
Intéressons-nous à la première catégorie. Ce sont ces guinéens qui ont le pouvoir, qui sont proches du pouvoir, qui bénéficient des faveurs du pouvoir, qui viennent des mêmes localités que ceux qui détiennent le pouvoir. Cette catégorie fait ce qu’elle veut, personne ne peut l’arrêter, fut-il un agent des forces de l’ordre ou un magistrat.
Ils peuvent mobiliser les biens publics pour des causes personnelles, mais ce sont eux la loi, personne ne les demandera. Ils peuvent entreprendre des actes de violences en pleine journée sans être inquiétés par une autorité compétente. Le cas des « coupeurs de routes de Tokounou » et les « terroristes de Kankan » est illustratif. Comment peut-on comprendre que les gens armés de fusils, de gourdins, de couteaux, agissant à visage découvert pour empêcher un candidat qui a payé sa caution et qui a été reconnu par la cour constitutionnelle comme apte à briguer la magistrature suprême soit interdit d’accéder sur une portion du territoire national et que les auteurs soient remerciés par des gens qui devraient être les premiers à condamner ces actes. Quelles explications peut-on donner aux actes pillages de Kankan ville ? Comment peut-on comprendre le silence des autorités locales et même du gouvernement face à l’oppression dont des guinéens ont été victimes dans une partie de la Guinée ? Même si c’était dans la sous-région ouest africaine des guinéens avaient subi un tel sort, notre gouvernement allait se faire entendre, et pourquoi pas alors sur le territoire national ?
Dans les mêmes circonstances sont arrivés les événements malheureux de N’Nzérékoré en mars 2020, et les présumés auteurs arrêtés et déférés dans les prisons à Kankan sans jugement. Mais ils sont certainement des guinéens de seconde zone c’est pourquoi la « justice suprême » s’est fait entendre de cette manière dans ce dossier. Renversons les choses, si c’était le contraire qui s’était produit à Boké, à Labé, à Macenta, … qu’allait être la déclaration du gouvernement guinéen dans les heures qui ont suivi ces actes ?
Comment peut –on expliquer aux écoliers que notre devise contient le mot « justice » lorsque certains guinéens sont humiliés publiquement par les gens qui devraient les protéger ? Comment peut-on faire comprendre aux autres africains que notre devise contient le mot « solidarité » lorsque les compatriotes sont violentés par d’autres compatriotes aux yeux d’autres compatriotes sans être secourus ?
La bêtise dans tout ça, c’est nous même, aucun de ceux qui ont des postes de responsabilité ne descendra dans la rue pour piloter les violences. Ils sont tous assis dans les bureaux climatisés et nous demandent de se battre pour eux et après ils nous donnent des chaises, des « chaines musicales », des tee-shirts, des pagnes de nylon et peut-être un sac de riz, pendant ce temps, leurs enfants, cousins, neveux, … étudient dans les écoles ultra modernes dans les pays du nord ou l’ouest. A leur retour, ils deviennent encore nos guides, car ces gens ont déjà programmé nos cerveaux et nous avons accepté que tous ceux qui étudient dans ce pays n’ont pas de niveau, le bon niveau pour gérer vient de l’extérieur.
Tenons compte de ce qui nous a été dit depuis dix ans ! Qu’est ce qui a été réalisé ? Et pourquoi devons-nous renouveler notre confiance à Monsieur Alpha CONDE ?
Si c’est vrai que la gratuité de l’enseignement primaire est effective, la gratuité de la césarienne est effective, un étudiant, une tablette est réelle, de nouvelles universités sont construites, de nouveaux hôpitaux sont construits, les villes de Guinée sont désenclavées, l’emploi massif des jeunes, la corruption est boutée hors du pays, la justice est juste, si tout ça est une réalité aujourd’hui, alors faisons de nouveau confiance à Monsieur Alpha Condé, au cas échéant tournons la page, et arrêtons de faire du mal aux autres pour un système qui n’en vaut pas la peine.
Agissons en faveur d’une Guinée unie et juste, c’est mieux !