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3e mandat : un étudiant met en garde Alpha Condé [Lettre ouverte]

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Monsieur le président, à la suite de votre élection à la magistrature suprême de ce pays en 2010, et de votre fameux « Guinée is back! », prononcé lors de votre investiture, le peuple de Guinée a enfin entrevu la lumière.
Cinquante-deux ans après la proclamation de notre indépendance, nous voyions, enfin, un président démocratiquement élu entrer au palais Sékhoutouréya, en tant que locataire. Comme cela était source d’espoir!
A l’époque, je n’étais qu’un jeune élève ingénu. Cependant, j’étais conscient de certains maux dont souffrait le pays qui m’a vu naître, et étais en mesure de lire, dans les yeux et sur les lèvres des uns et des autres, l’enthousiasme de ceux-ci à l’idée d’un lendemain meilleur.

Monsieur le président, le peuple de Guinée a, en 2010, placé sa confiance en vous pour mener à bien la destinée de notre nation. Cinq ans plus tard, la même confiance fut renouvelée. Cependant, depuis peu, vous semblez aller en contradiction, — et ce, en tant que démocrate, — avec les principes fondamentaux de cette notion pour laquelle vous luttez depuis fort longtemps : La démocratie. Et nous, jeunes d’aujourd’hui, qui vous suivons de près et qui vous admirons pour votre brillant parcours, et surtout pour votre panafricanisme, ne savons plus sur quel pied danser.

En effet, monsieur le président, il y a peu de temps, l’opinion publique s’interrogeait encore sur votre candidature aux élections présidentielles de 2020. Toutefois, aujourd’hui, le doute n’est plus permis, car vous avez vous-même annoncé, de façon officielle, votre candidature aux prochaines élections présidentielles.

Fort de vos nombreux militants et sympathisants qui, j’en suis persuadé, sont en partie à l’origine de votre décision, vous oubliez que la démocratie n’est pas la loi de la majorité, mais plutôt la protection de la minorité comme disait Albert Camus. Ici, comme vous l’aurez certainement compris, je pars du principe que le peuple de Guinée vous suit, en grande majorité, dans cette démarche ; principe qui pourrait être remis en question.

Tout compte fait, monsieur le président, je vous invite à réfléchir à deux fois votre décision ; et ce, pour ne pas que, demain, nous disions que les héros d’hier se sont transformés en bourreaux. Car, monsieur le président, vous n’êtes pas sans savoir qu’une telle décision pourrait entraîner des troubles à l’ordre public, et éventuellement des pertes en vies humaines.

Cheick Oumar Diakité

Étudiant en Droit à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia – Écrivain

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