La transition, un obstacle pour les vieux politiciens
Un comédien américain disait tout récemment, « Quelqu’un m’a dit un jour, «Jeune homme, ne te mets jamais entre un homme et sa survie » ».
En d’autres termes, il serait très difficile pour le Colonel de diriger notre pays dans la paix quand les vieux politiciens et assoiffés du pouvoir pensent qu’il serait immanquablement un obstacle à leur ambition présidentielle. Ils trouveront toujours des vrais et faux prétextes pour assurer efficacement leur avenir politique.
Pour commencer, personne ne doit oublier que toutes les tragédies que nous avons connues ont été les conséquences directes et indirectes de leur rêve commun d’administrer la Guinée un jour. Leurs militants et eux n’ont massivement applaudi le coup d’Etat du 05 Septembre que parce qu’un barriere à ce rêve, en l’occurrence notre fameux professeur, était mis en touche. Ils se réunissent aujourd’hui juste pour lutter ensemble contre une autre obstruction à leurs yeux même si la vraie bataille individuelle serait très féroce après car il y aurait qu’un seul président. Et seul Dieu pourrait mesurer leurs éventuels dégâts sur la paix et le développement socio-économique de notre pays si les choses ne changent pas profondément. « Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets » comme le soulignait l’autre.
Qu’est-ce qu’il faut faire pour sauver la Guinée? Rien n’est moins sûr. Nous pouvons quand même conclure que nos vieux politiciens n’hésiteront point à nous fatiguer tous et inlassablement si les nouvelles autorités sont vues par eux comme des obstacles d’un côté. Et de l’autre côté, rien n’est plus patriotique que tous ceux qui ont dirigé ce pays rendent des comptes aujourd’hui pourvu que la justice n’est ni orientée et ni sélective. Les mêmes voleurs, du passé loin et du passé récent, les petits et les grands doivent subir le même sort. Rendre des comptes punirait les anciens voleurs, dissuaderait les nouveaux et préserverait nos biens communs pour le futur.
Ainsi le Colonel et son équipe peuvent choisir de brandir le respect des autorités de L’Etat en restant fermes de leurs convictions et en continuant les travaux qu’ils ont déjà commencés et qui sont salués par la majorité qui ne pense pas seulement à qui sera mit le futur président de la république. Malheureusement, nous assisterions à ce que le pays a connu depuis de 2010, les manifestations stupides et leurs répressions barbares et les ébullitions des certaines parties de la capitale et à l’intérieur. Nous appellerons ça de ne jamais céder aux chantages car le futur de notre pays ne saurait être mesuré aux ambitions politiques de certains qui ne pensent qu’à eux.
Aussi, le Colonel et son équipe peuvent faire des audits et les faire savoir aux Guinéens de qui a fait quoi et ceux-ci choisiraient librement leurs élus. Ceux qui ont été emprisonnés doivent être libérés dans ce cas car nous devons mettre tous les voleurs en prison ou les libérer tous. Les punitions seraient donc politiques même rien ne garantirait réellement que les neveux et nièces n’éliraient pas leurs oncles et tantes en fermant les yeux sur leurs passés. Au moins, le pays connaîtrait un semblant de paix pendant la transition. Le pire risquerait de s’en suivre pendant et après les élections comme toujours.
Pour conclure, cette transition doit être la dernière et la plus réussie, et pour cela, la nouvelle constitution ainsi que toutes les institutions qu’elle engendrait doivent corriger humainement et efficacement nos problèmes légendaires. Si nous acceptions encore d’adapter nos lois et institutions aux ambitions de certains d’entre nous au lieu de nous attaquer patriotiquement aux causes de nos vrais problèmes telles que le multipartisme ethnique et régional, les entorses aux lois pour faire plaire à certains et les importations juridiques étrangères aux réalités socio-économiques de notre pays, nous n’aurions malheureusement rien résolu. C’est serait encore une occasion ratée et c’est serait très dommage!
Ibrahima Manda Doukouré, New York