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Portrait : qui est Mahamat Mahadi Ali, le chef rebelle qui a assassiné Idriss Déby ?

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Depuis l’annonce du décès d’Idriss Déby Itno, le mardi 20 avril, il est au centre des sujets liés notamment à l’actualité au Tchad. D’après les généraux qui ont pris le pouvoir, le président tchadien est mort au combat contre le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT).

Mahamat Mahadi Ali dirige cette rebellion qui a lancé une offensive au milieu d’avril 2021 pour tenter de déloger le dictateur tchadien. En 2017, nos confrères de Libération ont écrit un portrait sur ce rébelle qui a passé toute sa vie à l’activisme politique et militaire. Lisez.

Amidi, Fatimé Mahamat retourne des crêpes dans la cuisine d’un salon de thé bourgeois du centre-ville de Reims. Au même moment, son époux, Mahamat Mahadi Ali, passe en revue ses troupes rebelles rassemblées à Jufra, dans le désert libyen. La première a quitté le Tchad en 1993, à 17 ans, pour se marier avec le second, qu’elle ne connaissait que par ouï-dire. Mahamat Mahadi Ali était arrivé à Reims quatre ans plus tôt, pour suivre des études d’économie. Le couple a eu cinq enfants, est passé de la chambre de cité universitaire au F4 de cité HLM. Fatimé est devenue française en 2005. Mahadi, lui, n’a jamais demandé la nationalité, «car ses pensées sont toujours là-bas», dit sa femme. Elle veut dire au Tchad, «confisqué» par le président Idriss Déby, que Mahadi a juré de «libérer». Alors, comme plusieurs générations de Tchadiens avant lui, le père de famille a pris les armes, en 2008, et rejoint la rébellion. Il est aujourd’hui l’un des principaux leaders de l’opposition armée au pouvoir de N’Djamena.

«Ne pas aller au maquis, dans ma jeunesse, c’était comme ne pas connaître le rap aujourd’hui : une faute. Nous y sommes tous passés, rappelle Acheikh ibn Oumar, ex-ministre tchadien. Mahadi, c’est la suite de l’histoire. Il est le plus solide, idéologiquement, des chefs tchadiens en Libye.» Après avoir apprivoisé sa première kalachnikov à 14 ans au cours d’un bref passage par la lutte armée dans les rangs de la rébellion, l’intéressé a passé son bac à N’Djamena, avant d’être envoyé à l’université en France par son oncle, l’un des plus grands commerçants du pays. «Reims était mon deuxième choix, après Nice», se souvient-il, en tassant sa cigarette.

La veille, le chef rebelle a parcouru d’une traite 500 kilomètres en 4 × 4 pour venir raconter son histoire à Libération. Il est assis, les coudes sur les genoux, dans le hall vide d’un grand hôtel de Misrata, en Libye. Son chauffeur est parti chercher un briquet dans la voiture. «Je ne connaissais personne à mon arrivée, et j’étais de nature réservée. Mais je me suis adapté. L’été suivant, j’ai fait les vendanges et parcouru la région en deudeuche. J’ai suivi un DESS de droit et sciences politiques.» …

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