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Abdourahmane Diallo, Président du MG-5 : «….. Le dialogue politique est une nécessité à moins que … faire perdurer la crise arrange d’autres »

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Interview accordée à son domicile par notre rédaction

Monsieur ABDOURAHAMANE DIALLO, vous étiez candidat aux dernières élections législatives en candidature uninominale à la Commune de RATOMA pour le compte du Parti RRD de Monsieur Abdoulaye KOUROUMA comment les élections se sont passées ?

Les élections du 22 mars ont été une expérience particulière pour moi et aussi la première grande participation du Parti RRD à une élection majeure en tant que parti indépendant. C’était une campagne très très difficile et couteuse avec des perturbations dues aux manifestations d’une partie de l’opposition et aussi des reports successifs suivis du couplage avec le referendum. Malgré cette situation exceptionnelle nous avons pu battre campagne et je suis venu deuxième après le RPG avec un score de 22276 voix sur les différentes compilations que nous avons reçu. Les dépouillements ont été très perturbés interrompus à cause des menaces de manifestation qui planaient sur les bureaux de vote à la fermeture. Malgré tout je peux me réjouir d’être aujourd’hui la troisième force politique dans la commune de RATOMA après l’UFDG et le RPG tenant compte des résultats des différentes élections passées. C’est important puisque la candidature à l’uninominale est basée sur la qualité du Candidat , elle est différente de la candidature sur la liste nationale. Il est à déplorer que ces élections du 22 mars ont été entaché de sang et des victimes dont je compati à la douleur des différentes familles.

Vous êtes un Vice-Président du RRD et aujourd’hui Président du MG-5 est ce à dire qu’il y a eu un divorce avec le RRD ?

J’étais (rire), je ne suis plus Un vice- président du RRD. Oui vous savez qu’ici chez nous en Guinée la structuration des partis politiques et le fonctionnement conformément aux statuts et règlements intérieurs posent toujours des problèmes. Malheureusement beaucoup de Présidents de parti confondent un Parti politique à une entreprise personnelle. Les raisons du divorce : Primo, pendant les campagnes j’ai dû supporter toutes les charges de campagne y compris la caution des 50.000.000 de francs guinéens, en uninominale que j’ai payé personnellement compte tenu de la situation financière du Parti à l’époque avant le lancement de la campagne. Le Parti ne m’a remis un seul franc. Apres les élections je crois qu’au vue des résultats que j’ai fournis pour hisser le parti très haut je devais avoir droit quand même à un désintéressement sur mes dépenses et aussi récupérer la caution devrait me revenir de droit puisque je l’ai payé moi-même de ma poche. J’ai pu dépasser les 5% requis par le code électoral pour le remboursement. Je n’ai reçu que 30.000.000 de francs guinéens du Président du parti Monsieur Kourouma sur toutes les dépenses effectuées y compris la caution.

Secundo, au sein du parti, le Président a opté pour faire cavalier seul dans toutes ses prises de décision et position sans aucune consultation du bureau en tout cas pas de ma personne en tant que Vice – président Chargé des relations extérieures et de la Communication. J’ai écrit et attiré l’attention du Président Kourouma sur cet état de fait sans suite.

Tertio, J’ai été surpris au cours de la réunion de mise au point par rapport à la gestion financière des fonds reçus par le parti pour les élections législatives, d’apprendre du Président Kourouma qu’aucun vice- président du Parti n’est confirmé jusqu’à la tenue du congrès du parti. D’après lui le bureau actuel est provisoire. J’ai alors compris que je n’avais plus ma place dans cette organisation. Je n’ai pas adressé de lettre de démission au Président puisque je n’en voyais pas la peine.

Quarto, on était opposé par rapport à la ligne d’orientation du Parti.

Parlez-nous du MG5 ? Est-ce encore un nouveau mouvement pour la Candidature du Président de la République le Professeur Alpha CONDE? Il y a-t-il une parallèle ou une similitude avec le M5-RFP du Mali ?

Le MG5 est le Mouvement Guinéenne pour l’Action, la Justice, le Développement, La Paix et la Solidarité qui constituent ses cinq objectifs et missions essentiels d’où le 5 du MG5. Le Mouvement est agrée officiellement par le MATD. C’est un Mouvement fédérateur de presque 178 associations, groupements de jeunes et femmes avec pour objectif de lier tout soutien politique et ou électoral aux actions de développements notamment dans la commune de RATOMA et d’œuvrer dans une dynamique incessante de culture de la PAIX et du bon vivre ensemble..

Il n’y aucune parallèle ni similitude entre le MG-5 et le M5-FRP du Mali. Le MG-5 a commencé à germer dès les lendemains des élections législatives suite à notre expérience du terrain.

Nous ne sommes pas un mouvement éphémère ou circonstanciel. Notre objectif est le soutien formel à toute action de développement, de Paix notamment pour la Commune de RATOMA pour l’instant.

Le mouvement s’attend s’élargir très bientôt dans les autres 37 circonscriptions du pays avec les mêmes 5 objectifs.

Nous avons soumis au Président de la République le Pr Alpha Condé un certain nombre de revendications, 23 exactement, concernant la Commune de RATOMA sur lesquelles nous avons sollicité son engagement personnel pour leurs réalisations afin d’amorcer un vrai élan de développement, de paix, de justice et de solidarité dans la commune de RATOMA. Notre soutien est lié à cet engagement du Président de la République.

C’est dans notre dynamique de culture de la paix, que nous avons adressé depuis le début du mois d’Août ,93 courriers accompagnés d’un projet d’accords politiques que nous avons proposé à tous les acteurs politiques et sociaux, toutes les institutions républicaines, les amis de la guinée, l’Union Africaine et la CEDEAO cela, pour inviter les uns et les autres à aller vers un dialogue politique Inclusif pour aller vers des élections apaisées et consensuelles

Parlez-nous de ce projet d’accords politiques et quelle a été la réaction des différents acteurs par rapport à ce projet ?

Le Projet d’accords politiques est un document de 09 pages que nous avons établis en tenant compte des divergences actuelles qui existent et persistent entre les acteurs politiques de tout bord. Nous sommes partis des faits, des constats et points de divergence, des revendications mais aussi en tenant compte des légalités constitutionnelles. Le Document parle de la Nouvelle constitution, de l’Assemblée Nationale, du fichier électoral , des élections, de la libération des détenus considérés comme des détenus politiques et ou liés aux différentes manifestations, d’une loi d’amnistie, du statut des anciens présidents de la République, Anciens présidents de l’Assemblée Nationale, anciens premiers ministres, du Comité de Suivi des accords et de la réconciliation et enfin de l’exécution et de la mise en application des accords. Nous avons proposé notre vision et nos solutions par rapport aux différentes questions. Nous pensons que cela peut être une ébauche de solution et de rapprochement pour amorcer un dialogue et convenir d’un consensus de paix pour le bonheur du peuple. Le dialogue politique est une nécessité à moins que faire perdurer la crise arrange d’autres, puisque faire la politique en période de Paix est une autre paire de manche.

Par rapport à cette question de dialogue politique inclusif, d’autres initiatives s’impliquent davantage pour trouver une solution à la crise actuelle, avez-vous des rapports avec ces différents initiateurs et que comptiez-vous faire pour amener à table les différents protagonistes.

La paix n’est pas la question pour une seule personne ou un seul groupe. Il est à saluer aujourd’hui que de nombreuses personnes et structures œuvrent pour éviter à la Guinée de se diriger vers des précipites dangereux. Je salue notamment tout l’effort fourni par Monsieur El hadj Djériba Diaby, président de la Fondation Djériba Diaby pour la Paix avec qui, nous avons des rapports très étroits depuis qu’il a reçu notre courrier. Nous nous sommes fixés

 

comme objectif de fédérer nos actions et d’œuvrer en synergie d’actions pour amorcer ce dialogue et aboutir à un accord politique. Je salue aussi l’initiative de monsieur Béa Diallo qui a pris son courage à deux mains pour revenir au pays afin de parler de paix et de dialogue. Il est important aujourd’hui que toutes ces initiatives aillent dans un sens de synergie d’actions pour convaincre les uns et les autres de la nécessité de se parler et convenir sur des points qui font l’objet de discorde. Nous allons essayer de réunir très bientôt et rapidement toutes ces bonnes volontés afin que nous puissions fédérer nos actions et dégager des voies et moyens pour atteindre l’objectif commun, le dialogue et les accords politiques entre les filles et les fils de la Guinée. La solution à la guinéenne.

Le 18 aout 2020, une junte militaire a renversé le pouvoir du président Ibrahim Boubacar Keita du Mali, consécutive à des manifestations de rue, quels enseignements tirez-vous de cette action ? Pensez-vous que la zone Ouest africaine est ouverte à une autre période d’instabilité en tenant de la Coté d’ivoire et de la Guinée ?

Nos démocraties sont encore très jeunes. Mais toute fois je condamne fermement et avec la plus grande vigueur toute action de force pour la prise de pouvoir. Le pouvoir doit se gagner dans les urnes et non dans la rue ni par les armes. Le cas du Mali est assez particulier et complexe. Le Président IBK a perdu le pouvoir depuis un certain temps suite à de nombreux scandales, la mauvaise gouvernance et des prises de décisions influencées. C’est déplorable mais il faut situer l’évènement dans son contexte et de façon très approfondie. En ce qui concerne la Guinée et la Cote d’Ivoire, je voudrais dire que chaque pays a ces particularités et ses spécificités. Les réalités du Mali ne sont pas celles de la guinée ni celles de la Guinée celles de la Cote d’ivoire ni celles de la Cote d’Ivoire celles du Mali ainsi de suite. Je ne crois pas que la zone ouest africaine soit ouverte à une nouvelle période d’instabilité.

Que pensez-vous des 3 ème Mandats sollicités par les Présidents Alassane Ouattara de la Cote d’Ivoire et Alpha Condé de la Guinée?

Si leurs candidatures sont légales conformément aux lois et textes en vigueur dans leurs pays respectifs je ne vois pas d’avis contraire. C’est aux peuples à travers les urnes d’exprimer s’ils méritent un nouveau quitus je dirais plutôt. Le peuple est souverain de sa décision. A chacun de s‘exprimer librement dans les urnes et en toute transparence.

Le professeur Alpha est un guinéen jouissant de tous ses droits si la légalité l’autorise à être candidat cela sera normal et ne dépendra que de sa libre volonté de poursuivre ou pas ses œuvres. Pourquoi lui privé de ce droit ? L’objectivité dans toute analyse est importante. Je suis pour sa candidature et celles des autres acteurs. C’est l’avis au sein du MG-5. Maintenant le soutenir serait aux conditions que nous avons posées. Que Dieu bénisse la Guinée et les guinéens. Ensemble nous pouvons.

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