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En Guinée, les barrages routiers servent à racketter les citoyens

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Dès que vous montez à bord d’un véhicule pour aller à l’intérieur du pays, vous êtes confrontés à une multitude de points de contrôle. Presque chaque préfecture compte deux (2) barrages de contrôle : un premier barrage à l’entrée et un second à la sortie de la ville. Parfois il y a un troisième à une vingtaine de kilomètres de la ville.

En dehors des barrages, il y a d’autres points de contrôle érigés seulement la nuit tels qu’au niveau du pont de  Linsan; là vous trouverez  plusieurs véhicules militaires qui stationnent la nuit. A Soyah aussi sur la N2 à une vingtaine de kilomètres il y’ a un point de contrôle la nuit qui est géré par des hommes en tenue dont le véhicule de service est estampillé « BAC16 »

Partout au niveau de ces points de contrôle, on voit les hommes en tenue notamment les militaires et les gendarmes.   Mais que font-ils réellement au niveau de ces points de contrôle ?
En effet, les barrages sur nos routes servent à soutirer de l’argent aux citoyens, à humilier certaines catégories de personnes, à piller les biens de l’Etat. Comment est-ce possible ?

Nos hommes en tenue ne procèdent à aucun contrôle dans les véhicules. Le seul contrôle qui se fait dans les véhicules de voyage, c’est « Présenter vos cartes ». Cette phrase est la plus maîtrisée de nos services de sécurité postés aux barrages.  Si un passager n’est pas en possession de sa carte d’identité, il paie dix  ou quinze mille  francs guinéens. Ce n’est pas pour vérifier s’il y a un produit prohibé dans le véhicule encore moins si le citoyen est en possession d’une mauvaise pièce d’identité.  Ils ont juste besoin de présenter les cartes d’identité. Si vous présentez une carte d’électeur fut-il celle guinéenne, vous êtes en infraction. L’argent collecté par ces militaires et gendarmes postés aux différents barrages entre-t-il dans le budget de l’Etat ? Absolument pas.

L’humiliation quotidienne que subissent les citoyens. Nos services de sécurité sont des super men, ils parlent comme ils veulent à tout le monde, ils utilisent les chicottes sur certains conducteurs et même des passagers.  Ainsi dans la journée du 20 juillet 2020, dans le gigantesque embouteillage de LINSAN, un chauffeur a fait les frais car il n’aurait pas respecté la consigne des militaires transformés en agent de la gendarmerie routière pour la circonstance. Le conducteur, la cinquantaine, a été copieusement chicoté par trois militaires.  Quelle belle leçon, dirait –on non ?  D’autres cas se passent de commentaires au niveau des barrages de Kouria et KaKa (KK).  A l’entrée de Conakry, les passagers sont obligés de descendre, défiler  et brandir les cartes d’identité devant un militaire peut être  qui ne sait même pas lire, il regarde juste la photo du propriétaire de la carte.

Le manque à gagner pour l’économie, en réalité les points de contrôle peuvent être beaucoup plus rentable pour l’Etat. Il s’agit d’aménager correctement ces points de contrôle pour que l’on sente l’autorité de l’Etat et qu’on arrête de penser que ce sont des arnaqueurs. Ensuite, sur ces points s’ils sont bien équipés, on peut confectionner des cartes d’identité pour les compatriotes qui n’ont pas, les papiers de séjour pour les étrangers.  L’argent entré dans ce cas sera orienté au budget national pas dans les poches des agents véreux. Mettre en place un véritable service de contrôle des véhicules qui entrent et sortent. Mais pour l’instant, il n’y a pas de contrôle, il suffit que le chauffeur leur tend de l’argent ou qu’une personne dans le véhicule soit en tenue, ce véhicule passe comme une lettre à la poste.  Pauvre Guinée.

Robert Kamano de retour de Gueckedou

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