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Guinée : des migrants formés autour des discours sur la migration

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La deuxième phase de la campagne d’information et de sensibilisation dénommée Migrants as Messengers (MaM) a démarré ce lundi 13 juillet 2020 dans un réceptif hôtelier de Conakry. Ce projet est piloté par l’Organisation Internationale de la Migration (OIM).

L’objectif visé, selon le responsable de communication de l’OIM-Guinée, c’est d’associer les migrants retournés et ceux qui ont étudié à l’étranger, en un mot tous ceux qui ont vécu la migration. A la sensibilisation, à la fois sur le danger de la migration irrégulière mais aussi sur les voies de migration légale, les opportunités qui existent en Guinée.

« C’est d’associer des gens qui ont vécu la migration au discours sur la migration. C’est-à-dire que c’est eux qui parlent mieux de la migration parce qu’ils l’ont vécu en tant qu’étudiants en tant que migrants qui ont voulu gagner regagner l’Europe de façon irrégulière, en tant que migrants qui ont connu les zones de Libye par exemple. La migration dans le désert etc. », a indiqué Lucas Chandelier.

De nos jours, la Guinée, au niveau de la migration irrégulière, les femmes sont assez minoritaires. C’est quelques jeunes filles qui partent. Il y a quelques femmes qui partaient rejoindre leurs maris en Libye qui sont restés comme travailleurs sur place qui voulaient aller en Europe. Tout cela représente une partie assez minime de la migration irrégulière dans le cadre de la Guinée.

« Ça fait près de 2%. Mais les femmes ont un rôle très important dans la famille africaine. Donc, c’est très important qu’on puisse toucher ces femmes parce qu’elles ont un pouvoir de décision à la fois sur leurs enfants dans la volonté de migrer, ça peut être aussi sur le financement de migration irrégulière. Ça peut être des terres qui sont vendues, ça peut être des bétails qui sont vendus. Donc, on sait que les femmes ont un rôle important à jouer. Elles ont un rôle important aussi dans l’information au sein de la famille parce qu’elles se déplacent, elles vont au marché et plusieurs endroits. Quand elles rentrent à la maison, il y a des discussions en famille et la femme a son mot aussi à dire », a-t-il ajouté.

De leur côté, les volontaires qui ont bénéficié de cette formation ont exprimé leur sentiment, « je suis très contente de participer à cette formation pour que je puisse dire aux gens de ne pas aller à l’étranger de façon irrégulière parce que moi je l’ai vécu, je sais ce qui se trouvent là-bas. (…), j’ai vu beaucoup de chose là-bas. Il y’a des femmes qui sont violées, des gens meurent dans le désert. Ce que les gens disent de là-bas comme quoi une fois là-bas tu vas travailler, il y’a de l’argent, ce n’est pas vrai », a témoigné Fatoumata Diallo, immigrante retournée d’Algérie.

Plus loin, elle est revenue sur sa mésaventure : « Moi j’ai commencé à avoir des difficultés dès que j’ai quitté avant même d’arriver en Algérie. Premièrement je sais comment expliquer à quelqu’un qui veut aller. On ne peut pas lui dire toute de suite il ne faut pas aller mais comme toi tu as déjà vécu, tu sais ce qu’il y’a là-bas tu peux expliquer doucement pour qu’il puisse comprendre. J’essaie de convaincre, je suis une femme quand j’explique quelqu’un de ce qui se trouve là-bas peut-être il va m’écouter mieux que les garçons », a-t-elle estimé.

 Ibrahima BARRY

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