Ibrahima Chérif Bah : « je suis le père de l’audit en Guinée. Je suis sûr de mon passé »

Plusieurs fois accusé d’enrichissement illicite à l’époque du régime du Président Lansana Conté, l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Ibrahima Chérif Bah se défend. Le vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a profité des échanges sur sa page Facebook le 24 mai dernier pour nier toutes les allégations portées contre lui.
Cet économiste rompu à la tâche explique avoir été audité par les institutions de Bretonn Woods. Dans un rapport de plus de 300 pages, il a été blanchi. M. Bah rappelle son audition chez Dadis Show où il a été prouvé qu’il avait laissé 8 tonnes d’or avant de quitter son poste de gouverneur de la Banque centrale. Lisez.
« C’est avec plaisir que je constate que nous sommes des milliers à échanger à travers cette page . C’est une source d’enrichissement pour nous tous et je vous en remercie et vous souhaite bonne fête de l’Aîd El Fitr. Parmi les intervenants, il y a des fans , des amis et ceux qui attaquent injustement. Pour éviter que des personnes de bonne foi soient trompées ,je vous demande de me permettre de parler un peu de moi pour la première fois.
Je suis un guinéen type car je suis à la fois peul, malinké, soussou et j’ai des beaux frères et beaucoup de neveux forestiers. C’est pourquoi je suis foncièrement allergique à toute injustice envers n’importe quelle communauté de notre pays.
Ayant été major de ma classe à l’université, j’ai été maintenu comme enseignant au moment où les gens fuyaient littéralement cette profession.
J’ai accepté et travaillé consciemment et cette période s’est avérée être la plus exaltante et satisfaisante de ma jeunesse car j’ai contribué à la formation de plusieurs cadres dont beaucoup sont devenus ministres et même premiers ministres.
Après mon passage au ministère des mines, au ministère des finances et mes études post-universitaire aux États -Unis, c’est mon dernier poste à la Banque Centrale qui est le plus connu .
Je souhaite encore dire que je suis le père de l’audit en Guinée car j’ai été le premier dirigeant d’une grande institution de l’état à être audité de manière exhaustive. Un rappel historique s’impose : l’opposition au régime Conté, le RPg en tête, avait mené une grande campagne de discrédit qui faisait croire que la Bcrg était mal gérée ; suite à quoi le FMI et la Banque Mondiale ont décidé d’entreprendre une grande vérification. Le chef de l’état et plusieurs membres du gouvernement étaient opposés, non pas parce qu’ils ont quelque chose à cacher, mais simplement parce qu’ils sont souverainistes et ne comprenaient pas qu’une institution aussi prestigieuse que la BCRG soit ainsi traitée par des étrangers. Moi, j’étais pour l’audit car sans cela les relations de notre pays avec les Institutions de Bretton Woods allaient être gravement compromises. Quelques rares ministres m’ont assisté dans mon lobbying pour que le gouvernement donne son accord. Ainsi, un Cabinet a été choisi sur appel d’offres international par le FMI /BM.
Un rapport de près se 300 pages a été produit et il est disponible à la Bcrg, au bureau du FMI à Conakry et aux sièges du FMI et BM à Washington. Conclusion globale du rapport : AUCUNE MALVERSATION N’A ÉTÉ CONSTATÉE.
Plus tard, le fameux Dadis Show a permis aussi aux guinéens de savoir que j’avais laissé le dollar à 2.000 fg et 8 tonnes d’or fin en stock.
Certaines personnes vont peut-être continuer à affirmer des choses gratuites qu’elles ne pourront jamais publier car ce sont de pures inventions; mais il faut comprendre que quand une personne qui a géré des secteurs aussi sensibles choisit par conviction d’être opposant à un régime, critique son gouvernement et même son président, c’est qu’elle est sûre de son passé.
Dans tous les cas, les attaques contre moi sont comme des balles sur un roc et le combat continue jusqu’à l’installation d’un régime digne du peuple martyr de Guinée. »
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