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La résidence Champfleuri cultive son voisinage

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Pour égayer le quotidien face à la crise sanitaire, un couple de résidents a diffusé, chaque semaine, durant 10 mois, des portraits de ses voisins via une newsletter. Une belle initiative qui a créé du lien !

Un petit coin de paradis niché dans la basse Californie. La résidence Champfleuri, outre sa centaine d’appartements, c’est aussi un parc de 2,3 hectares où s’étalent face à la mer sept jardins (provençal, andalous, japonais…), des tennis, piscine, aire de jeux et autres coin méditation et orangeraie.

Un décor de rêve « qui a rendu les confinements plus légers à supporter » pour Sara et Jacky Brajbart-Zajtman. Cette philosophe et son époux architecte ont posé leurs valises à Cannes pour une retraite paisible il y a quelques années.

« Jeter des ponts entre les copropriétaires »

À l’heure du premier confinement en mars dernier, le couple hyperactif, habitués de Cannes Université, d’Anthéa, mais aussi férus de cours de théâtre et autres sorties culturelle, a décidé d’innover face à la morosité ambiante.

Avec une brillante idée : une newsletter hebdomadaire diffusée à travers la résidence mêlant bons plans, infos pratiques, témoignages, courrier des lecteurs, galerie de photos et portraits de résidents.

L’idée ? « Jeter des ponts entre des copropriétaires qui ne se connaissaient pas alors qu’ils habitent la même résidence, parfois depuis des dizaines d’années, et qui ne soupçonnaient pas qu’ils étaient entourés d’autant de personnalités originales. »

Marquis et ancien directeur de recherche au CNRS, ingénieur,  astronaute, avocate, ex-militaire… Des gens « intéressants et assez cosmopolites, ce qui augmente le plaisir de la conversation », approuvent Pietro et sa fille Anna dans les colonnes de la newsletter.

En quelques mois et pas moins de 15 publications, des amitiés se sont nouées. « Ça a permis de belles rencontres. Et ceux qui n’ont pas pu venir à cause de la crise sanitaire [la résidence est occupée à environ 40 % à  l’année NDLR] étaient ravis d’avoir des nouvelles par ce biais. » Et pour les 20 % d’anglophones, une version en langue de Shakespeare était également disponible !

C’est Sara, ex-journaliste, qui a retracé par écrit les milles et unes vies de ses voisins. Jacky l’esthète s’est chargé de la mise en page. L’homme aux multiples talents a aussi égayé le quotidien des voisins en improvisant quelques notes de saxophone à l’heure où les Français applaudissaient les soignants aux balcons. Et a même fabriqué des masques en fonction des besoins !

« Le lien est créé »

« On a eu beaucoup de chance, on a été épargnés, il n’y a eu aucun cas de coronavirus dans la résidence depuis le début de la crise sanitaire. » Tous ont ainsi pu se réunir pour des apéros conviviaux dans les magnifiques jardins… et dans le respect des gestes barrières. Les newsletters tant attendues ont pris fin en décembre. Sara s’est lancée dans l’écriture d’un livre narrant la vie de son père. « Maintenant, le lien est créé, des amitiés sont nées. On recommencera peut-être un jour, parce qu’il y a encore de nombreux portraits à faire ! » 

En attendant, les résidents pourront se consoler avec le bulletin trimestriel du conseil syndical qui, a défaut d’histoires humaines, regorge d’informations utiles !

SANDIE NAVARRA

snavarra@nicematin.fr

 

Ex-propriété de la famille Vagliano

Champfleuri est l’ancienne propriété de la famille Vagliano, qui l’avait acquise en 1923. Helene, fille du couple et héroïne de la résistance, fut fusillée par les Allemands en 1944.

Une rue et une école cannoise portent son nom et sa mémoire est honorée – notamment a la résidence, ou une plaque a son nom est apposée dans un jardin – le 15 aout, jour de son décès, chaque année. La famille, accablée de chagrin, s’est installée en Suisse a la suite du drame. En 1962 la villa fut vendue pour laisser place a un immeuble moderne sur pilotis. Les somptueux jardins ont été préservés. Aujourd’hui, le parc est d’ailleurs le seul classe national dans la région.

Joseph Joffo, illustre « Champfleurien »

Joseph Joffo ( 1931-2008) l’auteur du célèbre récit autobiographique Un sac de billes était un champfleurien de longue date, installe avec son épouse au sein de la résidence durant plus de trente ans. « Nous regrettons sa longue silhouette élégante, sa  voix mélodieuse, son sourire irrésistible et ses histoires à l’humour décapant. Nous lui gardons une place dans notre coeur.», écrivent Sara et Jacky Brajbart-Zajtman.

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