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Reprise des activités de SIVITA : à quel jeu jouent les cadres de la Primature ?

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Alors que tout était fin prêt pour que la Société Internationale des Visites Techniques des automobiles (SIVITA) reprenne enfin ses activités à Conakry, tout comme à l’intérieur du pays, voilà que les choses semblent se bloquer à la dernière minute.

Une autre conspiration contre cette société qui pourtant a gagné tous ses procès contre l’Etat guinéen depuis plus d’une vingtaine d’années ?

Sans rentrer dans les détails, disons que c’est le 24 juin 1997 que cette société a signé une convention, à la suite d’un appel d’offres international, avec l’Etat guinéen pour le contrôle technique des véhicules de poids léger et poids lourd sur toute l’étendue du territoire national.

Ce qui est frappant et qui fait la spécificité de ce contrat est que compte tenu de la préservation des vies humaines, l’accent a été mis sur l’exclusivité comme règle primordiale avant de commencer cette activité.

Ce n’est d’ailleurs pas propre à la Guinée. C’est à l’image des autres sociétés dans tous les pays africains de l’espace CEDEAO. Ces sociétés sont même unies en institution appelée UATA. Donc, notre pays qui a souscrit à cette convention ne pouvait que respecter ces règles au risque de se trouver face à la rigueur de cette loi régionale. Ce qui s’est passé jusque-là lorsque des cadres véreux de notre administration ont toujours passé outre cette règle en voulant créer des sociétés dites concurrentielles.

Malheureusement pour eux, rien n’a prospéré. Au contraire, leurs comportements ont ternis l’image du pays dans ce dossier. Pire, aujourd’hui les créances de la SIVITA contre l’Etat guinéen se chiffrent à la date du 30 juin 2021, en principale et intérêts légaux moratoires à près de 25 millions de Dollars US et plus de 23 Milliards de Francs Guinéens. Ce qui est énorme.

Mais on dirait que ces cadres s’en foutent pas mal. D’ailleurs, ils ne font qu’aggraver la situation tous les jours que Dieu fait.

Pourtant, les hautes autorités de l’Etat soucieux de ce fait cherchent une meilleure solution négociée avec la SIVITA. Et dire, par ailleurs, qu’une fois en activité, cette société offre un total d’emploi direct de 535 postes et 1.000 à 1.500 après une sélection rigoureuse par région. Ce qui fait plus de 2.000 emplois pour les guinéens sur le territoire national. De quoi encourager de telles initiatives dans le pays.

Au fond, les anciennes comme les nouvelles autorités de la transition ont bien compris l’importance de cette société, surtout en tenant compte des milliers voire des millions de morts et de blessés que la Guinée enregistre depuis une vingtaine d’années suite aux accidents sur nos pistes et dans la capitale.

Pour preuves, la Présidence de la Transition avait réagi à travers son ministre Secrétaire Général, Amara Camara, concernant le site Bambéto-Cosa sous contrat avec la SIVITA, en instruisant le ministre de l’Habitat de procéder à la vérification du respect des clauses du bail entre l’Etat et cette société et d’y conférer toutes les conséquences de droit, s’il y a lieu.

S’inscrivant ainsi dans la même dynamique, le ministre de la Justice, Charles Wright, dans son courrier du 13 Janvier 2023 au Premier Ministre, Bernard Goumou, a été catégorique: « Demande d’appui à l’exécution de décisions de justice impliquant l’Etat et passées en force de chose jugée « .

En clair, le garde des Sceaux demandait de faire respecter l’exécution du jugement no 20 du 10 Avril 2008 du Tribunal de Première Instance de Kaloum, ceux no 7 du 7 juin 2012 et no 08 du 27 mai 2021 de la Cour Suprême, tous rendus notamment contre l’Etat guinéen pour violation d’obligations contractuelles au préjudice de la SIVITA.

Précisant que ces décisions de justice en question sont aujourd’hui toutes passées en force de chose jugée et ce, dans un contexte où les plus hautes autorités de notre pays prônent la primauté du droit. Encore que Mamadi Doumbouya avait bien indiqué au lendemain de sa prise du pouvoir que la justice serait la boussole de toutes les actions du CNRD!

Apparemment, tout semblait bien parti pour la SIVITA car quelque 3 semaines après, c’est-à-dire le 30 Janvier 2023, le Premier Ministre, Bernard Goumou, comme pour rester dans le même ton, a écrit à 7 départements concernés par ce secteur. Le contenu est sans ambigüité en faveur de la reprise des activités de SIVITA. A cet effet, il était question de prendre des dispositions.

Dr Balla Moussa Keita venu plus tard voir ces départements pour les préparatifs de la reprise de ses activités tombe des nus lorsqu’on lui apprend que ces courriers dont il détient des copies ont été repris par des plantons pour la Primature sans une autre explication.

Contre toute attente, il voit sur le site, des jours après, Bernard Goumou sur le site de Bambeto-Cosa entrain d’inaugurer un centre de loisirs pour la jeunesse de cette localité. Peu avant, les installations de SIVITA ont été attaquées. Le grand hangar décoiffé, plus de 32.000 m3 de granite, 2 conteneurs de 40 pieds pleins d’équipements et matériaux de construction, un engin lourd carte pillard CAT avec 330 excavateurs et autres ont pris une destination inconnue.

Etonnant tout de même!

Dans la même semaine, à Conteya (Nongo), un soit disant centre de visite technique est inauguré au compte d’une société fantôme, au vu des décisions de justice. Ce n’est pas tout ! A Kamsar, le siège de SIVITA est vandalisé et détruit, une semaine après.

De quoi se poser plutôt de multiples questions:

Est-ce le même Bernard Goumou qui connait pourtant tout le dossier SIVITA? Comment expliquer cette volte-face à la dernière minute? Serait-il vraiment dans le coup ou manipulé par ses cadres? nous voudrons et cherchons des réponses à ces questions pour notre prochaine publication.

Goua Guilavogui pour verite224.com

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