Violences matinales à Conakry : affrontements entre manifestants et policiers sur l’axe Bambéto-Cosa
Quelques heures après la hausse des prix des produits pétroliers de 10 mille à 12 mille francs la grogne sociale commence à s’installer dans la capitale guinéenne. Une partie de Conakry s’est réveillée ce mercredi matin 1 juin avec des violences. C’est le cas de l’axe Bambéto-Cosa, dans la commune de Ratoma où des jeunes affrontent en ce moment même [depuis 7h30] une dizaine d’éléments des forces de l’ordre composés essentiellement des policiers.
Des protestataires contre l’augmentation de 20% des prix des carburants ont brûlé des pneus pour barricader l’autoroute Le Prince au niveau du célèbre rond-point de Cosa. Des usagers de la route ont été contraints de rebrousser le chemin pour éviter de voir leurs engins se faire caillasser ou détruits. Des policiers se sont aussitôt déployés en tirant des gaz lacrymogènes contre les manifestants qui ont violemment répondu par des jets de pierres.
La circulation s’est vite vidée laissant le champ libre aux manifestants et membres des forces de sécurité. D’après nos informations, au niveau du tronçon Dar-salam-Bambéto, des jeunes ont barricadé la route pour protester contre la hausse des prix du carburant. Au grand carrefour de Bambéto, des pneus viennent d’être brûlés. On apprend que des pick-ups de la gendarmerie sont en route pour tenter de ramener le calme.
Depuis quelques semaines, des vives tensions sont perceptibles à Conakry. Des partis politiques, des organisations de la société civile réunis au sein des forces vives ont mis en place des commissions pour l’organisation des gigantesques manifestations. Ces entités protestent contre la volonté de la jeune militaire de s’éterniser au pouvoir. Le 4 juin prochain, des chefs d’Etat et de gouvernement de la communauté économique des Etats d e l’Afrique de l’Ouest doivent se réunir à Abuja pour discuter d’éventuelles sanctions contre les militaires guinéens.
Ousmane Diallo