Couvre-feu à Conakry : des gendarmes et policiers sèment la terreur dans les quartiers
En cette période de couvre-feu due à la crise sanitaire en Guinée, nombreux sont ceux qui dénoncent l’attitude des forces de l’ordre, qui emploient très souvent selon eux, la violence pour contraindre certains citoyens rattrapés par le temps à regagner leurs domiciles à partir de 21 heures.
La plupart des victimes tombent souvent dans leur piège soit en revenant du service soit après une journée de dur labeur pour affronter le quotidien. Conséquences ces pauvres citoyens sont tout simplement dépouillés de leurs biens en plus d’être violentés.
Ceux qui se libèrent, rentrent à la maison après maintes séquestrations, les autres sont embarqués tout simplement dans des pick-up à coup de bottes pour être libérés le lendemain.
« Le gouvernement doit prendre des dispositions par rapport à ça. Parce qu’à chaque fois j’entends des gens qui se plaignent par rapport au pillage. A chaque fois, les gens perdent leur bien. La dernière fois, j’étais vers la carrière, c’était dans les environs de 20 heures, j’ai même entendu des coups de feu, nous savons tous que c’est un signal pour dire que bientôt l’heure. Mais je pense que tout ça, le gouvernement peut prendre autres dispositions que cela. Parce qu’il y a d’autres personnes qui ont de la tension ou autre maladie, donc quand eux ils entendent des coups de feu ça peut empirer leurs états de santé », a souhaité Amadou Mouctar Bah, agents d’assurance.
Si nombre de citoyens saluent la mise en place du couvre-feu certains souhaitent cependant qu’il démarre à minuit et non à 21h conformément au communiqué initial. Parmi eux il y a ceux qui rejettent également l’attitude de plus en plus agressive des hommes en tenue en cette période de couvre-feu.
« Bon, c’est une décision mais elle a de l’impact sur la population. Quand les militaires viennent, d’une part, ils sont trop violents. A 21 heures, je vois comment ils interpellent les gens. Ils font des descentes musclées. Dès fois je vois leur séquence avec les mototaxis. Ils se frôlent souvent avec ces gens-là », a témoigné Mohamed Oularé, citoyen.
Bien que cette décision soit bien appréciée par les citoyens de Conakry dans le cadre de la prévention du Covid-19, elle a un impact économique chez certains jeunes débrouillards. C’est le cas de ce conducteur de moto-taxi.
« Vraiment ça joue énormément sur nous. Parce qu’avant si on ne gagnait pas la journée, vers 20 heures jusqu’à 00 heure, on pouvait gagner quelques choses. Mais à leur avec cette nouvelle décision de rentrer à 21 heures, ça nous fatigue. Dès fois même, c’est à 20h 30 qu’ils commencent à nous arrêter. Et s’ils nous arrêtent, ils nous dépouillent tout ce que nous avons », a dénoncé Mamadou Lamarana Diallo, conducteur Taxi-moto.
Depuis l’annonce du président de la république interdisant toute circulation à Conakry de 21 heures à 5 heures du matin, les cris du cœur des citoyens ne cessent de pleuvoir. Tous s’accordent ou presque sur l’exagération des forces de l’ordre dans l’exécution de la décision présidentielle.
Ibrahima BARRY