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Coyah : les cris de cœur des femmes déguerpies au petit marché de Kountia

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Une centaine de femmes du petit marché de Kountia dans la préfecture de Coyah ont été déguerpis par des hommes en uniforme la semaine dernière. Sous leurs impuissances, elles ont vu leurs conteneurs et hangars détruits. Très touchées par cet acte, ces femmes pointent un doigt accusateur contre un certain Salifou qui selon elles serait à la base de la destruction de leurs biens acquis depuis des années.

Sur les lieux, nous avons constaté des tables, des conteneurs et des hangars complètement détruits dans ce petit marché de Kountia, relevant de la préfecture de Coyah. Interrogée sur place, les victimes nous ont fait savoir que ce sont des hommes en uniforme qui ont fait une descente musclée dans le but de ne laisser aucune trace dans ce petit marché. Les dégâts sont inestimables selon elles.

« Nos bars, nos boutiques et conteneurs ont été détruits. Cela nous inquiète beaucoup. C’est à travers des dettes qu’on se débrouille en faisant des échanges. Cependant, voir nos biens détruits est très inquiétant », a déploré Nana Condé, victime.

Nansira Condé, responsable des femmes de Kountia marché
Nansira Condé, responsable des femmes de Kountia marché

Très touchée par cet acte, cette vendeuse de friperie rappelle les préalables avant de procéder au déguerpissement d’un citoyen. « J’envoie trois bals pour vendre ici. Aujourd’hui quand je suis venue, je n’ai trouvé qu’un seul bal. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Normalement avant de déguerpir quelqu’un dans un lieu, il faut d’abord le prévenir à l’avance », N’Sira Camara, victime.

Ce déguerpissement a fait des victimes directes et indirectes. Cette dame qui avait l’habitude de prendre les friperies pour aller revendre en détail, se dit aussi inquiète.

« Nous qui sommes au marché de Koutia, nous souffrons beaucoup. Lorsque tes voisins ont des problèmes, cela devient le mien. Les pertes sont énormes. Parmi nous, il y en a certaines, leurs maris ne travaillent pas, nous avons des enfants qui sont à l’école. C’est à travers ce petit commerce que nous soutenons nos familles. Là où tu viens te débrouiller, si on gâte là-bas, c’est très inquiétant », a expliqué une autre victime.

La plupart de ces femmes victimes ont effectué des prêts pour pouvoir faire leur petit commerce afin de subvenir au besoin de leur famille. Inquiète de leur situation, elles interpellent l’Etat.

« Beaucoup de nos biens ont été détruits ici. Des habits et d’autres choses. Ils viennent nous dire qu’ici c’est pour eux, c’est vraiment inquiétant. Toutes ces femmes nous regardent », a lancé Nansira Condé, responsable des femmes du petit marché de Koutia.

Depuis ce déguerpissement le jeudi dernier, elles sont nombreuses ces femmes à ne pas pouvoir joindre les deux bouts. Certaines pour faute de place et d’autres qui sont sans marchandise.

Ibrahima Sory BARRY

 

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