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Fusillades du 18 octobre 1971 : « l’année 1971 a été une année sombre pour la Guinée », selon l’AVCB

« Pour rappel, l’année 1971 a été une année sombre pour la Guinée. Ainsi, le 25 janvier 1971, furent exécutés (dont des dizaines de pendus à travers tout le pays) tous ceux qui avaient été accusés à tort pour la plupart d’avoir été impliqués dans l’agression de la Guinée par les mercenaires portugais en 1970, ainsi que ceux qui étaient déjà en prison au moment de l’agression.

Les nuits du 31 juillet et du 18 octobre 1971 resteront gravées aussi dans nos mémoires par l’ampleur et la cruauté des exécutions de militaires et de civils », a déclaré ce lundi, 18 octobre 2021, le secrétaire exécutif de l’Association des Victimes des Camps Boiro (AVCB), Abdoulaye Conté, lors de la commémoration des fusillades de plus de 70 personnes le 18 octobre 1971, au même nom du camp sous le régime de feu Ahmed Sékou Touré.

Cette commémoration des tueries du 18 octobre 1971 célébrée au Camp Boiro, a connu la présence de plusieurs victimes et leurs familles mais aucun membre des nouvelles autorités (CNRD), n’était présent malgré qu’une lettre d’invitation leur ait été adressée.

Dans son speech, le secrétaire exécutif de l’Association des Victimes des Camps Boiro (AVCB), Abdoulaye Conté a indiqué que « Pour rappel, l’année 1971 a été une année sombre pour la Guinée. Ainsi, le 25 janvier 1971, furent exécutés (dont des dizaines de pendus à travers tout le pays) tous ceux qui avaient été accusés à tort pour la plupart d’avoir été impliqués dans l’agression de la Guinée par les mercenaires portugais en 1970, ainsi que ceux qui étaient déjà en prison au moment de l’agression ».

Car selon lui : « Les nuits du 31 juillet et du 18 octobre 1971 resteront gravées dans nos mémoires par l’ampleur et la cruauté des exécutions de militaires et de civils ».

« Mon Colonel, nous remercions Dieu qui seul a permis votre avènement à la tête de la Guinée. Vos premières décisions en faveur des Droits humains sont salutaires. Et ainsi, le plus grand acte symbolique à poser pour apaiser des milliers de familles victimes des crimes d’État était de se recueillir au camp Boiro. En effet, de 1958 à 1985, des milliers de guinéens périrent dans les camps de Guinée, et le camp BOIRO fut le transit mouroir, de diète noire et de tortures à mort pour toutes ces victimes. Ce fut un cauchemar pour tout un pays embrigadé et soumis au règne de la délation », a signalé Abdoulaye Conté dans son allocution.

Car, dit-il : « ainsi, le camp BOIRO et cette politique généralisée de violences ont enfanté les crimes de 1985, les crimes de 2006 et 2007, les crimes de 2009 et les crimes pendant les 11 ans de Alpha CONDÉ. Tous les crimes trouvent leur origine dans les pratiques de torture, d’avilissement de la personne humaine pratiqués pendant 26 ans au camp BOIRO. Il y a même des fosses communes à l’intérieur, dans la partie carcérale ».

Par ailleurs à cette occasion commémorative, le secrétaire exécutif de l’AVCB a également fait des recommandations aux nouvelles autorités du CNRD , disant ceci : « nous demandons au président Mamady Doumbouya , La restitution par un acte officiel à l’AVCB de la partie carcérale du Camp Boiro que le général Lansana Conté nous avait déjà restituée en 1993, mais dont l’accès nous a été interdit depuis 2020, La réhabilitation des victimes des différents camps de torture ; ce qui signifie notamment, mais non exclusivement, l’annulation solennelle des « jugements de condamnation » à l’encontre des personnes concernées, et le rétablissement de la vérité sur les conditions d’obtention des aveux, et d’exécution des détenus, La reclassification des archives officielles de l’Etat concernant les camps de torture et La restitution des biens saisis par le régime de Sékou Touré, et non encore restitués aux victimes aux termes de l’arrêté de restitution édicté par le CMRN ».

Par Léon KOLIE

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