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Guinée : quand l’Etat n’existe pas ! 

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Quand l’État n’existe pas, vous ne pouvez pas dire à qui appartiennent les caisses. Les dirigeants affairistes cherchent tous les moyens  pour piller les caisses pendant que la population croupit  dans une  misère qui ne dit pas son nom.

L’inconséquence de tels dirigeants est que la nuit, ils interviennent en brigand, en voleurs masqués, ils pillent à travers la douane, les fiscs, les marchés de gré à gré, les projets et travaux publics, même sans motif ; et le jour ils interviennent en «policiers», en pompiers, en justiciers, etc. Quel courage ?

Leurs champs d’intervention : partout  où ils ont commis des crimes nocturnes. Le jour, ils effacent les traces et prospectent de nouvelles pistes, de nouveaux moyens; ils pillent les richesses.

Ils trouvent des idées pour  des formations, des séminaires, des ateliers ou des forums  afin de se partager  les richesses du pays. Ils deviennent des entrepreneurs de circonstances comme on le voit sur les sites miniers à Boké ou à Siguiri, créent des projets, s’autofinancent, et bouffent tranquillement ! A la fin ils viennent nous faire des « dons » à certaines occasions, nous les appelons encore des bienfaiteurs, juste par ignorance, oh Seigneur ?

Oh Dieu !  Quelqu’un a bel  et bien signé durant ces 25 ans  au nom de  Faya Lansana  Millimono.
Mais avant de continuer sur le cas présent qui suscite tant de débats à cause de la personnalité du mis en cause,  nous allons  relater deux cas sommaires dont nous avons eu connaissance :
En 1993, un homme  est décédé dans un accident de la circulation à Guéckedou, il était de la garde républicaine. Cet homme,  depuis son décès, son épouse ne percevait plus sa solde, parce qu’il est mort. Normal non ? Seulement voilà, en 2012, sa femme décide de voir plus clair, car un ami de son défunt mari lui avait dit que la solde de son mari était toujours au rendez-vous des fonctionnaires en activité. Incroyable situation.  A la grande surprise de la bonne dame, on lui dit que la solde de son mari est versée au compte de Coyah, donc au trésor de cette localité.  Dès qu’elle a mis la pression pour récupérer le salaire de son mari, plus rien. On lui dit de faire les papiers pour la pension. Finalement elle a commencé à bénéficier de la pension en 2015.

En 2005, un policier a rendu  l’âme des suites de maladie. De 2005 à 2014, sa famille se battait pour avoir la pension. Elle n’a jamais bénéficié de ces droits.  Lorsqu’un cousin de la famille est arrivé en septembre 2014, il décida d’aller à la division des soldes au ministère de l’économie et des finances, il fut surpris   d’apprendre que le salaire était versé à la direction préfectorale du trésor de Dubréka.  Ces deux cas isolés nous dirait-on ne suffisent  pas pour élucider les faiblesses ou l’amateurisme au sein de notre administration publique.

Abordons d’autres situations  plus graves de notre système.   Depuis 2012, le recensement biométrique des fonctionnaires a démarré en Guinée avec l’appui des partenaires au développement. La fonction publique avait annoncé la réussite de l’opération.  Comment les noms de fonctionnaires fictifs se sont retrouvés encore au compte de la fonction publique après le recensement ?
En réalité, le recensement a permis à beaucoup  de fonctionnaires de renouveler leur extrait de naissance, leur date d’engagement à la fonction publique. Beaucoup d’entre eux ont repoussé pour plusieurs années encore leur date de retraite et changé de façon frauduleuse leur hiérarchie. Et pis  ils ont profité pour remplacer les personnes qui ne répondaient pas  à l’appel depuis quelques années par leurs protégés.

Sinon, le processus de recensement biométrique général aurait servi à dégager de la fonction publique les personnes décédées, celles qui ne répondaient plus à l’appel, celles qui avaient double fonctions (parce que il y’avait des guinéens qui étaient dans la situation de double fonctions).
Mais certaines personnes bien placées dans notre administration qui ont intérêt à ce que toutes les réformes échouent afin qu’ils continuent de piller notre économie.

Dans un tel contexte, le peuple  qui doit se lever et mettre fin à cette situation, et cela  en  s’unissant  pour survivre et se battre pour un changement profond.

Il ne sert à rien de consentir des sacrifices pour construire un système auquel on ne se reconnaît pas; il faut le détruire.

Tant que le pays est perfusé, non pas pour l’alimenter, mais pour   le piller; alors citoyens et citoyennes civiques, disciplinés, votre civisme ne contribue qu’à appauvrir les pauvres, à anéantir le pays pour enrichir des riches. Votre discipline n’est rien d’autre qu’une complicité active dans un meurtre social dont le fondement se trouve aussi bien dans l’exploitation physique que celle psychologique.

Il ne sert à rien de bâtir un système qui se nourrit du sang du peuple, il faut le détruire.

Tant que nous allons les aider à distiller les fausses informations  pour servir leurs causes inavouées, ils nous domineront.

Tant que les pots de vin, la gangrène persistera, en corrompant les plus jeunes,

Tant que gérer un poste de responsabilité sera une aubaine d’enrichissement illicite,

Alors, guinéen, ton combat doit être pour le pain  et la liberté pour tout le peuple !

Par Robert Kamano

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