Le célèbre journaliste et patron du Groupe Hadafo est très en colère contre le brouillage de la fréquence de la plus grande radio du pays, Espace FM. Depuis un peu longtemps, les auditeurs de cette radio ne captent pas bien la station. Malgré d’innombrables requêtes adressées à l’Autorité de régulation de postes et télécommunications (ARPT), le désagrément continue auprès des millions d’auditeurs de cette radio.
Il s’agit sans doute d’une restriction de la liberté d’expression. Interrogé par Verite224.com sur son regard sur l’évolution de la liberté de la presse en Guinée, Lamine Guirassy dénonce une régression. Lisez un extrait de notre entretien.
“Je pense que c’est un recule, nous méritons mieux. J’ai l’impression que parfois que ce n’est pas un civil qui est au pouvoir. Parce que si c’était des militaires on pouvait comprendre. Vous ne pouvez comprendre exactement les bases mêmes de la démocratie, c’est la liberté d’expression qui est aujourd’hui menacée. Si dans un pays on dit qu’il ne doit pas y avoir des voix discordantes ça devient très compliqué à la fin du compte. Il ne faut pas mettre tout le monde au pas comme ils le disent, il y a des gens qui disent ce qu’ils pensent et je pense que c’est pour le bien de notre démocratie. Si on dit qu’il faut que tout le monde conjugue le même verbe je pense que c’est un mauvais signale qu’on est en train d’envoyer au monde entier et ce n’est pas bon pour notre démocratie. Voir que c’est au temps de Lansana Conté qu’on a libéralisé les ondes en Guinée et qu’on en vient à ce point aujourd’hui, c’est un civil qui est au pouvoir et voir qu’il y a cette régression, je trouve que c’est dommage.
Est-ce qu’on s’achemine vers des dérives dictatoriales ?
Non, je n’ai pas dit ça. Je ne suis pas un homme politique, je suis un journaliste, je constate les faits ce qui se passe en ce moment. Est-ce qu’au plus haut niveau on est au courant de ce qui est en train de se passer avec les journalistes, avec tout ce qui passe comme dérive dans notre pays ? Je me pose de questions.”
A suivre.
Entretien réalisé par Alpha Oumar Diallo
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