Condamné pour escroquerie, Cheick Affan avait été gracié par Alpha Condé
Visiblement, le casier de Cheick Ahmed Fofanah dit Cheick Affan est loin d’être vierge. C’est lui-même qui l’a fait savoir ce lundi 24 février devant le juge du Tribunal de première instance de Mafanco.
Jugé pour menace de mort, diffamation, injures et diffusion de données au préjudice du célèbre journaliste Mohamed Mara, le mis en cause s’est prêté à la traditionnelle présentation devant le tribunal. Après s’être présenté avec sa filiation, Cheick Affan a révélé qu’il avait été condamné à quatre ans de prison ferme pour escroquerie. Mais, après deux ans derrière le barreau, il a bénéficié d’une grâce présidentielle au même moment que l’opposant Bah Oury, c’était au mois de décembre 2015.
Depuis sa sortie de prison, cet homme de 33 ans multiplie les dérapages. Il crée une association à caractère ethnique et régionaliste. Sur les réseaux sociaux où il est actif, se proclamant officiellement défenseur de son ethnie Cheick Affan n’hésite pas à s’attaquer à toute une communauté. Devant l’inaction des autorités et avec l’appui de certaines hautes personnalités de la sphère étatique, il nargue, insulte et menace ceux qu’il qualifie « des arrivistes » ayant volé les terres des autochtones de la Basse Guinée. Même ceux qui osent dénoncer ses dérives n’échappent à ses foudroyantes attaques.
Depuis, coïncidence ou préméditation, les incendies des plantations, des boutiques et autres centres commerciaux se sont accrus. La libération de cet épicentre de l’ethnocentrisme en Guinée a sans doute eu des conséquences fâcheuses sur l’unité nationale et l’exacerbation des tensions dans le pays. C’est ce qui amène certaines personnes à s’interroger si la grâce présidentielle accordée à cet « escroc » n’avait pas des visées inavouées. Tout porte à croire que face à l’inaction de la justice, Cheick Affan ne compte pas renoncer à saper à l’unité nationale
Ousmane Diallo