Guinée : menace de mort contre le journaliste Mohamed Mara
Depuis un peu plus d’un mois, le sommeil de Mohamed Mara, un des animateurs de l’émission de grande écoute, les Grandes gueules est perturbé. Depuis, notre confrère ne sait plus à quel saint se vouer. Des inconnus sans doute à la solde des malveillants hauts placés de la sphère étatique multiplient les actes pour menacer le journaliste.
Des appels téléphoniques, des texto, ces individus tapis dans l’ombre ne manquent pas de moyens pour jurer de mettre fin à la vie de notre confrère très critique notamment sur les sujets concernant les violations des droits de l’homme. « Tu dois savoir que tu n’es pas le seul journaliste du pays, ou tu la fermes ou on la ferme pour toujours« , peut-on lire dans le dernier message que l’animateur a reçu hier jeudi 30 janvier.
A la mi-décembre, des appels de menace de mort se ponctuaient sur sa ligne téléphonique. Des termes violents d’une rare intensité, des langages grossiers et des attaques personnelles, Mohamed Mara a entendu ou lu sans doute le pire. « Nous savons pour toutes tes démarches. Arrêtes ça tout de suite. Dernier avertissement ! », a-t-il reçu d’un appel anonyme. Vers la fin de l’année 2019, des gens l’appellent pour le mettre en garde. « Il y a une sorte de contrat sur ta tête« , a lancé un inconnu. « Il y a une courte liste noire dans laquelle tu figures« , a martelé un autre malveillant.
Le 16 novembre dernier, Mohamed Mara a été violemment agressé par des policiers de la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité (CMIS) non loin de Cosa, dans la commune de Ratoma. Malgré une âpre bataille qu’il a menée pour que justice soit faite, les policiers identifiés comme auteurs de l’agression ont bénéficié d’une totale impunité. Ils sont protégés par la hiérarchie policière à sa tête, le Directeur général de la police nationale, le général Ansoumane Bafoé.
Ces derniers mois, les autorités ont multiplié des actes pour restreindre la liberté de la presse. Récemment, c’est Alpha Oumar Diallo, administrateur général de verite224.com qui a été kidnappé par des agents de la police judiciaire. Depuis, notre confrère est placé sous-contrôle judiciaire par un juge d’instruction du Tribunal de première instance de Mafanco. En mars 2019, le journaliste Lansana Camara a été placé sous mandat dépôt suite à la publication d’une enquête concernant des malversations financières au Ministère des affaires étrangères.
Ousmane Diallo