Coup d’État du 5 septembre : Alpha Condé admet avoir commis trois erreurs « fatales »
Dans quelques jours, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), la junte militaire au pouvoir en Guinée va souffler sa première bougie. Le 5 septembre 2021, à la tête des forces spéciales, le colonel Mamadi Doumbouya attaque matinalement le Palais présidentiel pour capturer le chef de l’Etat d’alors, Alpha Condé. Un an après, Ce dernier fait une petite introspection sur les circonstances de sa chute.
L’ancien opposant historique aujourd’hui exilé en Turquie admet avoir commis des erreurs qui ont été les facteurs de son éviction du pouvoir. D’après nos confrères de Jeune Afrique, après s’être octroyé d’un 3e mandat dans des circonstances chaotiques, Alpha Condé s’est isolé. « Il a changé ses numéros de téléphones portables« , note nos confrères. S’il ne s’était pas coupé de ses plus fidèles proches, il aurait su à l’avance sur les préparatifs du coup d’Etat par les forces spéciales.
La deuxième erreur, précise Jeune Afrique, c’était son excès de confiance à l’égard de l’armée. Dès son arrivée au pouvoir en décembre 2010, Alpha Condé s’est attelé à mener des réformes difficiles de l’armée qu’il a hérité à tel point qu’il s’était assuré de l’avoir expurgé de « ses démons putschistes« .
La troisième erreur est de ne pas avoir su que le parcours du chef de file des forces spéciales. « Le CV de Doumbouya ne m’a jamais été soumis. Si j’avais su que c’était un ancien légionnaire français, je ne l’aurais jamais choisi« , aurait confié Alpha Condé à un de ses proches venus lui rendre visite.
Dans le même sillage, l’ancien président regrette de ne pas avoir écouté le conseil du chef d’antenne de la DGSE à l’ambassade de France à Conakry qui l’aurait suggéré de rattacher les services des renseignements généraux sous son autorité à la présidence de la République. Ce service d’après la même source aurait pu déjouer toute velléité putschiste des militaires notamment des forces spéciales.
Alpha Oumar Diallo
