Guinée : la présidence a-t-elle tenté de corrompre des syndicalistes du SLECG ?
48 heures après leur libération, c’est la principale interrogation. Un agent se réclamant être un émissaire de la présidence de la République serait venu chez un haut responsable du SLECG.
Amara Mansa Doumbouya affirme à Verite224.com avoir reçu à son domicile un certain Sambou Keita qui s’est présenté comme un envoyé de la Présidence pour le proposer de l’argent, des véhicules et d’autres biens dans le but de participer au sabotage de la grève. Le chargé de communication du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) indique avoir informé sur le champ Aboubacar Soumah.
M. Doumbouya a laissé son hôte à la maison pour se rendre à l’escadron mobile de la gendarmerie N°3 de Matam. Il a informé les gendarmes de son intention de porter plainte contre « l’émissaire de la présidence » dans le but de l’arrêter pour « tentative de corruption« . Ayant su qu’il s’agirait d’un gros poisson de la présidence, l’escadron n’aurait pas voulu coopérer. Amara Mansa Doumbouya avoir été obligé de laisser Sambou Keita partir sans être inquiété.
Le lendemain, lui et son collègue Abdoulaye Portos Diallo sont « kidnappés » par des policiers cagoulés. A l’issue de leur procès, le juge a prononcé un non-lieu contre les enseignants. Au total, ils ont passé dix jours avant de recouvrer leur liberté. La grève des enseignants paralyse depuis le 9 janvier les écoles publiques et certaines écoles privées. Les grévistes réclament un salaire de base de 8 millions de francs guinéens.
Ousmane Diallo