Guinée : l’opposition se retire du dialogue politique, la crise s’enlise
Les opposants au régime du Président Alpha Condé ont annoncé jeudi 12 décembre leur retrait du dialogue politique initié par le premier ministre Kassory Fofana. Les délégués de l’opposition notamment de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) dénoncent ce qu’ils qualifient de mauvaise foi de la commission électorale nationale indépendante (CENI).
Les discussions entre les deux parties s’articulaient sur la finalisation des élections communales de 2018 qui doit conduire à l’installation des chefs des quartiers. Ce matin, dans l’émission les Grandes gueules de la radio Espace, Aliou Condé, négociateur en chef de l’UFDG a fustigé le comportement de la CENI qui aurait dit ne pas détenir les résultats électoraux relatifs aux quartiers. M. Condé a profité pour dénoncer le déroulement des recensements en Guinée et à l’étranger. Il accuse l’organe chargé d’organiser les élections de saboter le processus dans le but d’empêcher les partisans de l’opposition de s’enrôler.
Depuis plusieurs mois, l’opposition exige la mise en place des conseils de quartier et conseils régionaux. Ce retrait de l’opposition s’ajoute à une autre crise liée au soupçon qui pèse sur Alpha Condé sur sa volonté de briguer un troisième mandat.
Cette semaine, l’opposition et la société civile réunies au sein du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) ont organisé la sixième marche pour dénoncer contre la probable volonté d’Alpha Condé de se maintenir au pouvoir après l’expiration de ses deux mandats à la tête de la Guinée. La crise politique a fait une centaine des morts dont au moins 25 personnes depuis le début des manifestations organisées par le FNDC, front anti-3e mandat.
Fatoumata Binta Diallo