Guinée : près de 30 morts dans des manifestations contre un 3e mandat
Les différentes manifestations de l’opposition ont été réprimées dans le sang par les forces de l’ordre. Le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) organe qui regroupe des opposants et de la société civile entame depuis août des manifestations de protestation contre une nouvelle constitution.
Le front soupçonne le Chef de l’État de vouloir briguer à un 3e mandat. Depuis le lancement des manifestations contre le tripatouillage de la constitution, environ 30 personnes ont été tuées par des tirs à balles réelles. Au sommet de ces tueries, c’est le 14 octobre, quand 10 manifestants pacifiques ont été massacrés. Quelques jours après, lors de la marche funèbre pour l’inhumation des défunts, la police a tué quatre jeunes dont deux élèves.
L’escalade de violences s’est accentuée. Les autorités ont interdit une grande partie des marches. Certains observateurs notent que toutes les manifestations autorisées se sont déroulées sans violence ni des dégâts. Généralement, les bras de fer entre les autorités et le pouvoir en place s’accentuent quand chaque partie décide d’ignorer la consigne de l’autre.
Les autorités interdisent, les opposants et acteurs de la société civile expriment leur détermination de braver l’interdiction. Sur le terrain, les centaines des gendarmes et policiers s’attaquent à balles réelles sur des manifestants.
Cependant, toutes les manifestations des femmes du FNDC se sont déroulées sans incident. Ce qui constituent des faits rares dans l’histoire de manifestations politiques en Guinée. Récemment, Amnesty International a dénoncé les violences des forces de l’ordre. L’ONG a dénombré 70 personnes tuées dont des agents des forces de sécurité depuis 2015.
Par Fatoumata Binta Diallo