« Nous sommes un État mendiant », déplore Alpha Saliou Wann
Alpha Saliou Wann est le Président de l’Alliance des forces démocratiques (AFD). Récemment, il a publié sur son compte Facebook une tribune engagée appelant au respect scrupuleux du choix des dirigeants par le peuple.
Cet ancien secrétaire général de l’Union des forces démocratiques (UFD) du Pr. Alpha Sow dénonce le pillage des richesses du pays à travers des détournements des fonds publics en toute impunité. Lisez l’intégralité de la tribune
« Nous devons regarder en face cette cruelle réalité : nous sommes un Etat-mendiant. Un tel Etat qui est sous perfusion financière ne peut nullement revendiquer sa souveraineté à ses puissants donateurs ou bailleurs de fonds. Le pauvre ne peut pas dicter ses conditions à celui qui le nourrit. Nos dirigeants nous ont bercé dans l’illusion d’une souveraineté imaginaire. Ils nous tiennent des discours nationalistes le jour et supplient leurs maîtres la nuit.
Mais, pourquoi sommes nous un Etat-mendiant? Simplement, parce que nos dirigeants n’ont aucun compte à nous rendre. Leur mauvaise gestion n’est jamais sanctionnée par une défaite aux élections, c’est le système de Parti-Etat qui domine le pays depuis 1958. Ils sont au-dessus des lois et ils ont mis le pays en coupe réglée. Ils pillent, violent et tuent en toute impunité. Le mot développement n’existe pas dans leur vocabulaire.
Pour sortir de ce cercle infernal, il nous faut obligatoirement reprendre notre souveraineté populaire, c’est-à-dire notre droit de choisir librement nos dirigeants et de les renvoyer, si nous sommes insatisfaits de leur gestion. C’est la beauté de la démocratie. Or, cet Etat prédateur a fini de gangrener toutes les structures politiques et sociales de notre pays. Nous avons besoin d’une aide étrangère pour pouvoir élire dans la transparence nos dirigeants. L’intervention de l’ONU ne peut être interprétée comme une perte de souveraineté. Ça n’a rien à voir par exemple avec les dictats du FMI et de nos partenaires bilatéraux et multilatéraux.
La caste oligarchique qui contrôle notre pays n’a pas intérêt à perdre le pouvoir au travers d’élections libres et transparentes. Elle s’oppose donc farouchement à toute initiative allant dans le sens de redonner le pouvoir aux Guinéens. C’est l’écrasante majorité qui souffre qui doit prendre conscience que son destin se joue maintenant.
Nous savons tous que si le PNUD prend en main la direction des opérations, chaque Guinéen en âge de voter, qui le désire, sera recensé. Tous les bureaux de vote seront pourvus en matériels électoraux pour le bon déroulement du vote et les résultats seront sécurisés.
Soyez convaincus qu’il y va de notre intérêt collectif de défendre cette proposition. C’est cette révolution démocratique qui a fait la force de l’Occident. Il est incompréhensible que nous soyons attirés par l’Occident pour sa prospérité et les libertés garanties et en même temps être contre la démocratie qui libère chez nous »