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Les 72 heures du livre de Conakry : les grandes innovations de l’édition 2023, selon Jean-Célestin Edjangué

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Dans cet entretien réalisé lors du Salon du livre africain de Paris, qui a refermé ses portes dimanche 19 mars 2023 à la Mairie du 6è arrondissement, Jean-Célestin Edjangué nous amène à la découverte des nouveautés concoctées par les organisateurs de la 15è édition des 72heures du livre de Conakry les 23, 24 et 25 avril 2023. Il évoque l’édition avec l’apport du numérique, mais aussi ses projets parmi lesquels la parution bientôt d’un livre sur la jeunesse guinéenne. Exclusif.

Le Populaire : Vous êtes auteur et Directeur de la Communication de l’événement 72h du livre de Conakry dont la 15è édition aura lieu les 23, 24 et 25 2023 sous le thème : « Afrique, littérature et identités ». Comment se prépare ce rendez-vous culturel africain ?

Jean-Célestin Edjangué: Merci pour l’honneur que nous fait Le Populaire, en s’intéressant aux préparatifs de l’acte 15 des 72heures du livre de Conakry, les 23, 24 et 25 avril prochains. A quelques jours de l’événement, les préparatifs vont bon train. L’ensemble du Comité d’organisation sous la houlette du président, l’ancien ministre Tierno Amadou Bah, est au four et moulin. Une mobilisation d’autant plus intense que pour la première fois depuis l’existence de ce salon, nous avons en plus du pays invité d’honneur, le Bénin, nous avons Haïti comme invité spécial et la Commune de Boffa, ville invitée. Nous savons, à ce jour, que le Bénin et Haïti honoreront de leur présence de manière forte, avec des animations d’envergure, et que Boffa est prête à accueillir la caravane des 72heures du livre pour une fête exceptionnelle autour du livre et de la culture, dans cette commune qui est probablement l’une des plus cosmopolites, mais aussi l’une des plus hospitalières de la Guinée. Je voudrais ajouter, concernant la mobilisation générale, qu’elle se manifeste tant à l’intérieur de la Guinée qu’à l’extérieur. Comme vous avez pu le remarquer au salon mondial du tourisme, à la Porte de Versailles, à Paris, où la Guinée est très présente et à la deuxième édition du Salon du livre africain de Paris, avec la Guinée en pays invité. Deux évènements qui se sont achevés le 19 mars 2023. 

Quelles sont les nouveautés placées dans la calebasse des surprises agréables à vivre ?

Il faut avant tout rappeler que l’idée de célébrer 72 heures du livre vient de ce que la Guinée ne célébrait pas le livre, contrairement à beaucoup de pays de la sous-région, du continent et même du monde. Nous avons estimé que, pour combler ce retard, nous devrions consacrer trois fois vingt quatre heures au livre, d’où les 72 heures. Le début de cet évènement le 23 avril s’explique par le fait de la journée mondiale instituée par l’ONU. Outre les activités et animations traditionnelles de notre salon du livre, les conférences, présentations d’ouvrages, dédicaces et autres rencontres, plusieurs nouveautés marqueront cette 15è édition. Dès le 23 avril, la journée Mondiale du Livre 2023 sera célébrée sur les îles de Kassa avec la participation de la Délégation de l’Union Européenne, de Enabel et de l’ONT. Le même jour, il y aura signature de l’accord Ouidah-Boffa ; le 24 avril, il y aura la nuit du Bénin avec le ballet national sous la présidence de Dr Bernard Gomou, Premier Ministre Chef du Gouvernement ; le 25 avril, une nuit avec Amadou Hampâté Bâ.

Le 26 avril, la nuit d’Haïti sous la présidence du Ministre de la Défense nationale l’Ambassadeur Aboubacar Sidiki Camara ; le 27 avril, une Nuit avec Senghor. Il y a aussi une Co-organisation avec le Salon du Livre africain de Paris ; Partenariat avec FODAC ; Partenariat avec l’IRLA, Partenariat avec l’Académie du Royaume du Maroc ; Création de l’Académie du livre et Présence du village du livre ; Présence d’Architopia du Maroc ; Sortie sur les iles de Kassa ; Emission Conakry livre ; Edition du Magazine des 72H – Kit complet des 72H.

Voilà quelques-unes des nouveautés de cette 15è édition des 72heures du livre de Conakry. 

Le Conseiller personnel du président de la transition, Thierno Mamadou Bah, fait le tour des stands du Salon du Livre Africain de Paris 2023. (© Le Populaire)

Que vous inspire le thème principal ?

« Afrique, littérature et identités », le thème générique de cette édition des 72heures du livre de Conakry, vise essentiellement à mettre en lumière l’extrême richesse et diversité de la littérature africaine comme véhicule des identités de notre continent.

Pour ce faire, les grands auteurs, les noms de la littérature africaine à travers leurs œuvres, participent à la conservation du patrimoine culturel, l’enracinement de ce que l’Afrique a d’essentiel en elle-même, ses identités. L’Afrique est le berceau de l’humanité et le creuset des civilisations 

Et s’il vous était donné de résumer l’événement 72h, que diriez-vous 15e ce rendez-vous culturel géniteur de Conakry capitale mondiale du livre ?

Cette 15eÌme Edition, sera pour l’ensemble des acteurs du livre et de la culture en Guinée et en Afrique, l’un des moments extraordinaires de retrouvailles, pour reprendre les mots du Commissaire Général, Sansy Kaba Diakité. Ce sera aussi une édition charnière vers l’atteinte de l’objectif que nous poursuivons, celui de faire de Conakry la capitale africaine du livre dans les 10 ans à venir. 

Quel regard portez-vous sur l’édition dans le monde actuel marqué par le numérique ?

Je porte un regard lucide sur le monde de l’édition actuellement marqué par le numérique. Parce que cet apport a des avantages et quelques inconvénients.

Le premier avantage qui ressort dans l’usage du livre numérique est bien évidemment l’économie de papier. L’ebook étant un support électronique, il dispose aussi de fonctions supplémentaires que ne possède pas un livre papier. On trouve ainsi la possibilité de rédiger des commentaires et d’ajouter des marque-pages. Au chapitre des inconvénients, il y a surtout la fatigue des yeux suite à un temps prolongé de lecture devant un écran. Par exemple, pour une personne qui travaille toute la journée devant un ordinateur, la lecture d’un e-book peut présenter un caractère lassant ou fatiguer encore davantage. La lumière émise par l’appareil de lecture peut nuire à l’endormissement et à la qualité du sommeil. Enfin, le numérique peut comporter de vrais dangers : contenus non adaptés, exposition à des images choquantes, pornographie, violence, comportements dangereux, etc. Divulgation d’informations personnelles, usurpation d’identité et piratage de comptes. Tentatives d’escroquerie.

Retrouvailles entre Bademba Barry, slameur et journaliste à Espace Tv, Ahmed Tidiane Diallo du Populaire et Jean-Célestin Edjangué au Salon du Livre Africain de Paris 2023. . (© DR)

Comment définissez-vous l’homme de culture que vous êtes ?

Votre question est très embarrassante pour quelqu’un qui n’aime pas vraiment parler de lui-même. C’est d’autant plus difficile que je ne suis pas certain, même si je crois me connaître, d’être le mieux placé pour me définir. Tout ce que je peux dire, c’est que la culture pour moi représente l’essence de que chacun est humain. Elle révèle nos racines profondes, nous rattache à notre patrimoine identitaire. Cela est encore plus vrai pour l’Africain que je suis. Notre continent est le berceau de l’humanité et le creuset des civilisations. Je déplore donc le fait que cette réalité, l’importance intrinsèque de la culture dans le quotidien de chacun, ne soit pas prise en compte par les décideurs et autres dirigeants de nos Etats. Ce se verrait dans les budgets dédiés à la promotion de la culture qui reste le parent pauvre des lignes budgétaires alors qu’elle peut énormément rapporter à l’économie. Le président Senghor du Sénégal le clamait en son temps : « Le développement sera culturel ou ne sera pas ». Je fais volontiers mienne cette acception. 

Vous n’aimez pas parler de vous. Mais peut-on avoir une idée de votre actualité ?

J’ai publié en décembre dernier chez l’Harmattan Guinée : « Génération Covid. Une jeunesse tournée vers l’avenir ». Cette contribution est le résultat d’une enquête menée en janvier 2021 auprès des jeunes de 16 à 29 ans d’Afrique, d’Europe et des Etats-Unis, pour comprendre comment les jeunes générations ont vécu la Covid, les répercussions et traumatismes qui en ont suivi, et surtout, l’ingéniosité dont elles ont fait preuve pour continuer à élaborer des projets, à envisager des lendemains meilleurs en dépit d’un contexte compliqué. Une dizaine de jeunes de l’université de Kindia en Guinée ont participé à cette étude. Je suis donc en pleine promo notamment au Salon du livre africain de Paris dont la 2è édition s’achève ce dimanche 19 mars.

Par ailleurs, j’ai un manuscrit toujours chez l’Harmattan Guinée sur « Guinée. Une jeunesse à la croisée des chemins », qui pourrait être publié dans le cadre de la prochaine édition des 72heures du livre de Conakry, les 23, 24 et 25 avril 2023. Cet acte 15 de salon du livre panafricain a pour thématique générique : « Afrique, littérature et identités ». Le pays invité spécial est Haïti, l’invité d’honneur le Bénin et la ville invitée, Boffa. Ça sera un moment exceptionnel de culture et de convivialité.

 Merci M. Edjangué d’avoir répondu à nos questions.

C’est moi qui remercie Le Populaire d’être venu jusqu’à moi pour cet échange.

Entretien mené à Paris

par Ahmed Tidiane Diallo
Le Populaire

 

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