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Les avocats français du FNDC considèrent la contre-attaque du gouvernement comme « un terrible aveu d’impuissance des juridictions nationales »

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                  Communiqué de presse des avocats du FNDC

Les soussignés ont appris, par voie de presse, que le gouvernement guinéen aurait informé la CPI et d’autres organisations internationales des « agissements du FNDC ».

Cette démarche, dont ils relèvent le caractère totalement invraisemblable, veut être une riposte au dépôt, le 29 avril 2020, d’un signalement auprès de la CPI en application de l’article 15 du Statut de Rome et dont il a été accusé bonne réception.

Cette communication du gouvernement guinéen trahit une incontestable perte de sang-froid et en creux dit son inquiétude légitime face au caractère très sérieux et documenté du signalement fait par le FNDC. Il est aussi un terrible aveu d’impuissance des juridictions nationales.

Les soussignés déplorent par ailleurs ce qui constitue une vaine tentative de criminalisation du FNDC. Cette tentative, qui n’est malheureusement pas la première, doit s’analyser comme un écran de fumée pour retarder le débat judiciaire relatif aux nombreuses exactions commises. La démarche du gouvernement ne saurait tromper personne. Il est en effet habituel, pour des régimes pris dans une dérive autoritaire voire despotique, de non seulement être dans le déni de leurs responsabilités mais d’être dans un perpétuel tropisme pour la diabolisation de ceux qui portent les accusations.

Les soussignés s’interrogent également sur la nature précise de cette communication, semblant notamment contenir des enregistrements illégaux et par conséquent obtenus au mépris des droits les plus élémentaires. Ils se réservent le droit de prendre toute initiative judiciaire appropriée.

Manifestement fragilisé par la dénonciation d’agissements d’une extrême gravité, le régime semble plus soucieux de persister dans la criminalisation de toutes les voix dissidentes plutôt que de répondre aux accusations dirigées contre lui.

En toute hypothèse, une telle communication ne vient que renforcer la légitimité de la demande d’ouverture d’une enquête par la CPI, alors que l’Etat guinéen a indirectement confirmé sa volonté d’y prendre part par la diffusion d’informations ridicules sur le FNDC.

 

Paris, le 9 mai 2020

William BOURDON        et              Vincent BRENGARTH

 

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