Toutes les infos en direct sur la Guinée

N’zérékoré : deux jeunes kidnappés puis atrocement assassinés

0

Les violences post-électorales ont fait des dizaines de morts à N’zérékoré, principale mégapole de la Guinée Forestière. Parmi les victimes de ces affrontements, il y a Amara Soumaoro et Monfila Sagno.

Les deux jeunes chauffeurs sur le tronçon habituel de Sérédou (Macenta)-N’zérékoré ont été enlevés le lundi 23 mars à Niampara, un district de la commune rurale de Samoé. Quelques heures plus tard, leurs corps ont été retrouvés portant des séquelles des sévices, des tortures et des traitements dégradants. Verite224.com a joint notre confrère, le journaliste Mamady II Condé qui a suivi le déroulement de ces évènements. Lisez son témoignage.

Verite224.com : comment les deux jeunes ont été kidnappés ?

Mamady II Condé : les deux jeunes tués étaient tous des chauffeurs. Ils avaient l’habitude de voyager sur la ligne Sérédou-N ‘Zérékoré. Donc, au lendemain du double scrutin controversé, ils ont décidé de faire un tour à N’Zérékoré. C’est à Niampara, qu’ils ont été débarqués de leur taxi, selon mes sources. Ils ont été séparés de leurs passagers à cause de leur appartenance ethnique, conduits en brousse.

Dans quelles circonstances ils ont été retrouvés ?

Quand la nouvelle est parvenue à Sérédou, les jeunes ont menacé de riposter. Mais ils auraient été temporisés par des responsables militaires de N’Zérékoré qui leur auraient dit que les deux jeunes avaient été retrouvés sains et saufs alors qu’ils avaient déjà subi une mort atroce.

Amara Soumaoro et Monfila Sagno ont-ils été inhumés par leurs parents ?

Ce sont donc sûrement les forces de l’ordre qui sont allés récupérer leurs corps parce que les parents au village n’ont pas fait leur deuil. Aucun corps n’a été rendu aux parents. Surement, ils ont tous été enterrés à N’Zérékoré dans la fosse commune dont les médias parlent.

Nous sommes à un moment de fortes tensions. Quel appel avez-vous à lancer ?

Trop de sang a coulé. Trop d’atrocités ont été commises en région forestière. Les victimes et parents des victimes attendent justice. Il faut que l’État rende justice. Je me réjouis du fait que les autorités judiciaires ont annoncé qu’elles allaient diligenter une enquête. J’espère que ça ne sera pas une enquête de trop qui n’aboutira pas comme nous en avons l’habitude. Après, les autorités administratives de N’Zérékoré doivent s’atteler à résoudre le problème à la racine. C’est un conflit ethnique qui date des années 90 et qui n’a jamais été résolue pour de bon. D’après ce que j’ai vu et entendu ces derniers à N’Zérékoré, cette ville est une véritable poudrière. Une seule étincelle suffit…

Entretien réalisé par Ousmane Diallo

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite

Politique de confidentialité et de cookies
Partager