Alpha Condé a effectivement été évacué au Danemark
Mandian Sidibé n’a pas menti : tout porte à croire qu’Alpha Condé a effectivement été évacué au Danemark du dimanche 5 avril au jeudi 9 avril 2020. Alpha Condé n’a pas fait signe de vie pour démentir l’information, ni le lundi, ni le mardi et le mercredi suivants, pour une raison simple : il n’était pas en Guinée. Il n’allait jamais rater cette occasion de clouer le bec à ses détracteurs en se montrant dans Kaloum. D’ailleurs, c’est ce qu’il fera dès son retour le jeudi, en s’adonnant à son exercice favori de déambuler dans les rues de Kaloum pour montrer aux populations qu’il est bien là. Il compte évidemment sur la crédulité des Guinéens qui croient à tous les gros mensonges de leurs dirigeants. Certains, à l’occasion, sous le coup de la manipulation, iront jusqu’à accuser le journaliste de mythomane.
Mais, pourquoi, nous cachent-ils la vérité ? Leur problème n’est pas de rendre secrète la maladie d’Alpha Condé, qui n’est pas un surhomme pour ne pas tomber malade, loin s’en faut.
C’est une insulte faite aux Guinéens au moment où ils sont dangereusement exposés à la pandémie du Covid-19, qu’Alpha Condé cherche à sauver sa tête en allant se faire soigner dans les hôpitaux spécialisés européens.
Après l’épidémie Ebola, c’est le symbole de l’irresponsabilité de sa gestion de l’Etat depuis bientôt 10 ans qui est étalé publiquement. Il est inconcevable de constater que rien n’a été fait pour remédier à la défaillance de notre système de santé. Aucune promesse de rénovation ou d’extension de nos centres de santé post-Ebola n’a été tenue. Ça fait huit ans que la rénovation de l’hôpital Donka est en cours d’achèvement.
L’échec est total.
Pour répondre à la clameur publique qui réclame un plan de soutien à l’économie, le pouvoir putschiste a répondu : vous voulez un plan ? En voici un!
Quand je l’ai consulté, j’ai eu pitié des pauvres populations guinéennes désemparées devant la catastrophe sanitaire. On en aurait rigoler, s’il ne se jouait un véritable drame humain.
En dix ans de pouvoir Alpha Condé, c’est un pays ruiné qui est totalement démuni face à une crise sanitaire majeure.
Les chiffres alignés dans ce plan ne s’appuient sur aucune réalité concrète. Ces dirigeants ne sont pas que des médiocres, ils sont aussi de gros menteurs. Comment gagner cette bataille alors que nous avons :
– une administration inefficace et corrompue
– une économie dans un état comateux
– les caisses vides?
La mobilisation des ressources intérieures (1.794 milliards de francs) est aléatoire, parce que l’économie est à l’arrêt. A cet instant précis, ces fonds ne sont pas disponibles, ils doivent être collectés sur la période d’avril à décembre, alors que les importations (principales sources de taxes et impôts du pays) sont en chute libre, les entreprises pratiquement en faillite et les ménages appauvris, donc la consommation en berne.
Les 439 milliards de francs annoncés de l’ANIES se sont certainement volatilisés lors de la campagne pour le référendum. L’ANIES n’est rien d’autre qu’une caisse occulte au service du RPG.
Comme durant l’épidémie Ebola, la Guinée n’aura le salut qu’avec l’assistance de la communauté internationale. Malheureusement, nous subissons déjà les sanctions des pays occidentaux contre le putsch du 22 mars dernier d’Alpha Condé, c’est ce qui explique l’exclusion de notre pays sur la liste des premières aides à des pays africains pour faire face au Coronavirus.
Il ne nous reste plus que le FMI, la Banque mondiale et la BAD pour boucler le budget du plan de riposte qui, à y regarder de près, n’est nullement crédible.
Que des chiffres fantaisistes, notamment les 1.125 milliards du volet sanitaire alors que le budget initial de l’ANSS était chiffré à 117 milliards de francs (12 millions de dollars) que le gouvernement demandait déjà à l’aide aux bailleurs de fonds pour le financer.
Si vous leur confier la gestion d’une boutique, ils la mettront en faillite et comble du malheur pour nous, ils sont à la tête de notre État.
Nous sommes obligés de trimer comme des ânes pour les entretenir gracieusement et rembourser les dettes qu’ils contractent en notre nom.
Notre calvaire sera long et pénible tant que ces bandes de médiocres dirigeront notre pays.
Par Alpha Saliou Wann,
Président de l’Alliance des forces démocratiques (AFD)
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