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Conflits intercommunautaires en Guinée : entre démission de l’Etat et velléités suprématistes des communautés [Par Moustafa Kallo]

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Quand l’État guinéen sortira de son sommeil suicidaire pour rétablir l’ordre et la discipline dans ce pays ? Comment peut-on laisser le pays se faire prendre en otage par des groupuscules suprématistes qui se croient les demi-dieux propriétaires des cieux et des terres ?

En Basse Guinée, en Haute Guinée, en Guinée Forestière et en Moyenne Guinée ce sont des considérations rétrogrades et sectaires qu’on utilise pour créer deux catégories de guinéens.

Moustafa Kallo, sociologue guinéen résidant à Paris
Moustafa Kallo, sociologue guinéen résidant à Paris

Pendant que les autres avancent, nous tapons les poitrines avec des revendications des supposés héritages qui en réalité ne sont que pour des glorifications inutiles et stigmatisantes. Tantôt on parle des arrivistes, tantôt on parle des étrangers pour désigner une partie de la composante nationale alors que nous sommes dans un État unitaire ! Sommes-nous dans la jungle ou des entités segmentaires précoloniales ?

Nous avons toujours attiré l’attention sur le danger de ces coordinations régionales qui sont en réalité des bombes sociales à fragmentation qui ont commencé à exploser en Guinée depuis des années 90 et attisées par des discours politiques irresponsables sur fond de manipulation et d’instrumentalisation.

Après des décennies voire des siècles d’installation et de coexistence et après avoir bâti des cités grâce aux efforts de tous que certains se voient stigmatisés et taxés d’étrangers dans les localités de naissance de leurs arrières grands-parents. Que serait Conakry sans la communauté Peul ? Que serait Nzérékoré sans la communauté mandingue etc.?
Il faut qu’on accepte d’avancer dans ce pays et abandonner ces considérations médiévales car il faut se mettre à l’évidence que nous sommes condamnés à vivre ensemble sans se faire illusion qu’on est mieux que l’autre ou qu’on peut esclavagiser les autres pour avoir été les premiers à s’installer quelque part. Les aïeux de chacun de nous sont venus de quelque part et c’est l’effort commun de chacun de nous qui fait de nos localités ce qu’elles sont aujourd’hui.

Le guinéen n’aime pas la vérité surtout si cela ne l’arrange pas. Par conséquent on t’apprécie selon ton nom de famille ou selon le contenu de ton texte mais à un certain moment osons dire les choses que cela plaise ou pas. Les historiens, ethnologues, sociologues, démographes et anthropologues doivent s’emparer du débat pour montrer que la dynamique sociale et la recomposition démographique sont des phénomènes indispensables et inévitables des sociétés humaines auxquels il faut s’adapter. L’histoire des États-unis et de l’Afrique du sud est une illustrations parfaite.

Guinéens sortons de cet obscurantisme complexé, observons le monde et lisons ou écoutons Cheik Anta Diop pour comprendre que les blancs ont remplacé les noirs et les minorités sont devenues des majorités depuis le début de l’histoire de l’humanité. Par conséquent acceptons nous et respectons nous par endroit.

Malheureusement certains compatriotes profitent de cette situation pour opposer davantage les ethnies en partageant tort et raison selon leur obédience politique et leur rivalité envers d’autres communautés. C’est le moment d’appeler au calme et à la retenue mais surtout dire la vérité à des personnes surexcités manipulateurs qui se croient seigneur du monde et des lâches demandeurs d’asile qui vocifèrent sur les réseaux sociaux.
La situation de la forêt doit inspirée l’État puisque c’est là que ces affrontements inutiles juste pour assouvir des appétits de gloire ou de fierté sont récurrents.

L’État guinéen doit cesser d’être laxiste, complaisant et complice des organisations traditionnelles qui sont en réalité des promoteurs de la division et de l’ethnocentrisme dans le pays. Ce qu’ils disent en public est loin de ce qu’ils prônent dans les cases ou vestibules qui ne sont que des centres de transmission de la haine et l’esprit de revanche. On transmet aux jeunes générations le rejet des autres en leur inculquant que ce sont eux les vrais dignitaires.

Il faut que cela s’arrête car cela fait de trop. AUCUN GUINÉEN NE DOIT SE SENTIR ÉTRANGER DANS LES 245 957 kilomètres carrés. Au 21 ème siècle on continue à raisonner comme si on était au moyen âge.
Les autres avancent nous sommes là à bomber les torses sur des considérations farfelues et égocentriques.

Qu’est-ce que le gouvernement attend pour dissoudre ces coordinations et mettre fin à cette pagaille de patriarche ou de je ne sais quoi. Ils sont utiles dans les familles village pour régler des problèmes sociaux oui, mais lorsque leur existence menace la paix il n’y aucune raison de les garder. Les préfets et les maires suffisent. Soit nous sommes dans une République soit dans des monarchies minuscules où chacun se croit Pharaon dans sa ville ou village.
Ces instances traditionnelles en plus d’être illégales sont une menaces pour la paix et à partir de ce moment il faut les interdire ou observer un moratoire en attendant de les éduquer aux valeurs citoyennes et à la promotion du patriotisme. C’est le seul pays au monde où on laisse des entités illégales prendre le dessus sur l’État.

GOUVERNER AUTREMENT C’EST AUSSI PRENDRE DES MESURES IMPOPULAIRES ET RADIACLES POUR LE BIEN DE LA NATION. Pour une fois je donne raison à Machiavel.

VIVE LA PAIX À MACENTA
VIVE LA COEXISTENCE PACIFIQUE
VIVE LE RÉVEIL CITOYEN.

Moustafa Kallo

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