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Guinée : l’économie lourdement touchée par le mouvement de contestation anti-3e mandat

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Plus de trois mois de contestation en Guinée mettent à l’épreuve l’économie de ce pays d’Afrique de l’Ouest, déjà l’un des plus pauvres du monde malgré les richesses de son sous-sol. Depuis mi-octobre, au moins 26 civils et un gendarme ont été tués au cours de troubles et de protestations plusieurs fois durement réprimées. La tension est encore montée d’un cran ces dernières semaines : des commerces ont été pillés, des bâtiments publics saccagés, des routes bloquées.

L’opposition annonce deux nouvelles journées de mobilisation à risques cette semaine, sans aucun signe de décrispation en vue. Le collectif de partis, de syndicats et de membres de la société civile qui mène le mouvement se dit résolu à faire barrage au projet qu’il prête au président Alpha Condé, 81 ans, de briguer un troisième mandat à la fin de l’année, alors que l’actuelle Constitution en limite le nombre à deux.

Le collectif ne se contente pas de faire descendre les Guinéens dans la rue par dizaines ou centaines de milliers. Il appelle à la résistance, y compris dans le secteur économique. Il a demandé aux « compagnies minières, banques, usines, stations-service et autres entreprises publiques et privées de suspendre toute activité » les jours de manifestation.

Un chiffon rouge pour le président, élu en 2010 sur la promesse d’une « ère nouvelle » et qui se fait fort de développer son pays en mettant à profit ses importantes ressources naturelles et en attirant les investisseurs. Avant son arrivée au pouvoir, « on importait tout », disait-il en octobre dans un entretien au Monde Afrique : « Aujourd’hui, on transforme de plus en plus de produits agricoles, nous exportons du ciment. Nous n’avions pas d’énergie, maintenant nous produisons des centaines de mégawatts. »

Difficile de chiffrer l’impact économique de la protestation. Mais « l’approvisionnement est totalement perturbé », dit à l’AFP l’économiste et ancien ministre de la pêche Boubacar Barry. Du coup, les prix augmentent. « La conséquence la plus évidente, c’est la baisse du pouvoir d’achat », ajoute-t-il.

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