Manifestations à Conakry : un élève tué par balle réelle à Hamdallaye
Après un répit de quelques mois depuis l’arrivée au pouvoir des militaires, le 5 septembre 2021 après la destitution d’Alpha Condé par un coup d’Etat, la Guinée vient de renouer avec ses vieux démons des tueries et des massacres.
Un jeune a été tué dans la soirée du mercredi 1 juin à Hamdallaye, un quartier de la commune de Ratoma où de affrontements entre manifestants et forces de sécurité ont eu lieu quelques heures après l’annonce d’une augmentation des prix des carburants à la pompe de 20% par les autorités. Thierno Mamadou Diallo, la vingtaine a été mortellement atteint par balle dans la soirée.
La victime ne se retrouvait pas sur les lieux des heurts quand il a été tué. Les forces de l’ordre se seraient entrés dans ce quartier pour terroriser les populations avec des tirs sporadiques. Pour le moment, aucune circonstance exacte n’est décrite sur l’assassinat de ce jeune élève. Le corps de la victime a été transporté à la morgue.
Au-delà de cet assassiné, plusieurs jeunes manifestants ont été blessés par balle. Les autorités militaires ont lancé une campagne de répression massive dans les bastions de l’UFDG et du FNDC. A ce jour, plusieurs membres cerveaux du front contre le maintien des militaires au pouvoir sont en prison ou en cavale. Foniké Mengué, Ibrahima Diallo, Saikou Yaya Barry sont enfermés à la Maison centrale de Coronthie. D’autres comme Sékou Koundouno vivent en exil. Le jeune informaticien Alpha Oumar Barry est activement recherché par les services des renseignements généraux. Principal cerveau de l’organisation des manifestations sur l’axe Hamdallaye-Cosa, des gendarmes ont violemment pris d’assaut le domicile privé d’Alpha Oumar Barry dans le but de l’interpeller.
De son côté, depuis l’étranger où il vit en exil, le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) Cellou Dalein Diallo dénonce les dérives autoritaires des militaires au pouvoir caractérisées notamment par l’assassinat des manifestants pacifistes et l’instrumentalisation de la justice.
Dans un communiqué, le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) a déploré un « assassiné odieux ». « Malheureusement, la Coordination nationale du FNDC constate que le CNRD comme les régimes précédents qui, au lieu d’apporter des solutions idoines aux problèmes des populations, devient de plus en plus violent dans sa démarche », fustige ce front contre la junte.
Ousmane Cissé