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Sékou Koundouno rappelle qu’Alpha Condé avait dit « bientôt, il n’y aurait plus d’opposition en Guinée »

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Alpha Condé avait promis, il y a quelques années, que  » bientôt, il n’y aurait plus d’opposition en Guinée ». Cette déclaration avait été jugée très curieuse à l’époque venant de celui qui a fait croire aux crédules qu’il s’est battu pendant quarante années pour la démocratie.

En effet, une démocratie sans opposition est une démocratie factice. Beaucoup pensaient donc que le prétendu animal politique qu’il est ; allait  » éteindre » l’opposition politique par la réalisation de grands travaux publics afin de  doter la Guinée des infrastructures dont elle a tant besoin pour sortir du sous-développement. Si ce n’était que cela, les Guinéens auraient tous dit  » tant mieux; c’est de bonne guerre « . Si à travers ses résultats sur le plan économique et social, faire taire et jeter aux oubliettes son opposition, il n’y a rien de plus normal. Mais au fil des ans, l’on se rend compte qu’en parlant de disparition de l’opposition politique, Alpha Condé pensait à autre chose.

En effet, petit à petit, il s’est employé à faire de nos forces de défense et de sécurité un instrument acquis à sa cause et qui est prêt à tout pour maintenir son régime. L’armée, la gendarmerie et la police sont aujourd’hui au service de Alpha Condé et non de la République. En retour, ce dernier leur crée toutes les conditions financières, matérielles et logistiques pour mener une vie tranquille. Quant à la justice, l’augmentation très substantielle de la rémunération des magistrats, au lieu de renforcer leur indépendance,  à fait d’eux des obligés de Alpha Condé.  Il n’est pas rare d’entendre des magistrats dire que s’ils touchent aujourd’hui des salaires très enviables, c’est grâce à Alpha Condé. Tous ceux qui se sont battus pendant des années pour la hausse du salaire des magistrats afin qu’ils soient plus indépendants se demandent aujourd’hui si cela n’a pas rendu les magistrats plus dépendants, plus assujettis, plus inféodés encore au pouvoir exécutif. Alpha Condé, étant persuadé d’avoir avec lui ces deux institutions, les FDS et la justice, n’a apparemment plus peur de rien alors qu’il n’avait jamais brillé par son courage.

Aujourd’hui,  les forces dites de maintien d’ordre n’ont aucune crainte de tirer à balles réelles sur des manifestants désarmés. Les hommes de Aboubacar Fabou Camara peuvent arrêter et détenir indéfiniment et sans motif des citoyens dans l’impunité la plus totale. Des responsables politiques, des journalistes et de la société civile peuvent être privés de liberté. Tout cela se fait sous le regard complaisant voire complice de la justice.

En fait, la justice est plus prompte à agir lorsqu’il s’agit d’opposants qui exercent leurs droits de citoyens que lorsqu’il faut sanctionner des violations graves des droits de l’homme.  Les FDS et la justice font un véritable tandem actuellement dans l’anéantissement de toute contestation. Les FDS maltraitent les citoyens et la justice protège les FDS. C’est donc de cette manière qu’Alpha Condé promettait de faire disparaître l’opposition. Il n’y a cependant aucune gloire  à agir ainsi car ce sont des méthodes dictatoriales. N’importe quel petit dictateur peut faire tirer à balles réelles sur sa population et instrumentaliser la justice pour museler son opposition et se maintenir au pouvoir. Et ce sont ces pratiques qu’Alpha Condé prétendait combattre pendant « son long combat  » pour la démocratie. On devrait plutôt dire son combat pour le pouvoir, rien que pour le pouvoir. Les Guinéens se rendent compte aujourd’hui qu’il y a erreur sur la personne.

Le réveil et la mobilisation pointent à l’horizon pour se débarrasser de cette prise en otage de nos institutions.

Sékou Koundouno

Responsable des stratégies et planification du FNDC

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