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Silence, c’est l’autorité qui parle !

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« Un père responsable, avant de réclamer son autorité, vis-à-vis de sa femme et de  ses enfants, doit savoir qu’il ne sera pas respecté en tant que chef en battant sa femme, en l’humiliant  en présence de ses voisins  pour montrer sa supériorité, ou en en battant, en insultant, en criant sur  ses enfants. Non! Lorsqu’un père joue pleinement son rôle et assume ses  responsabilités, l’autorité conjugale et parentale lui sont conférées tout  naturellement »

Ceci dit, lorsqu’on est dirigeant, on doit savoir qu’on n’est pas seulement un père de famille, mais le père d’un peuple. A ce niveau, le respect de l’autorité est une conséquence de la bonne  gouvernance, des pratiques démocratiques.  C’est une évidence et elle sera toujours comme ça même si vous ne voulez pas.

Mais, quand les dirigeants deviennent pour leur peuple, des corvidés   qui enlèvent les poussins (citoyens) à la mère poule (peuple) pour nourrir les siens (ses enfants) et construire leur bonheur, là, ils  se trompent de mission. Quand on est égoïste, on ne peut pas diriger. Ce qui fait la grandeur d’un dirigeant, c’est la noblesse de son cœur.
Depuis presqu’un an, les guinéens vivent au rythme des assassinats et arrestations d’opposants au tripatouillage constitutionnel que le parti au pouvoir a mis en place.  De Conakry à N’zérékoré en  passant par Kindia, Mamou, Labé, Pita, Dalaba, Boké, Kankan, Guéckédou ,  Macenta, ….  le calvaire des opposants est indescriptible, les souffrances sont énormes. Pour des nombreuses morts, jamais nous n’avons entendu le résultat d’une enquête engagée par les services de police et de gendarmerie. N’est- ce pas ça l’autorité de l’Etat chez nous en Guinée ?  N’est-ce pas ça la bonne gouvernance au pays du Professeur de Droit ?

Depuis le mois d’octobre dernier, l’opposition multiplie les manifestations pacifiques contre un éventuel 3e mandat du Président Alpha Condé. La réaction du régime de l’opposant historique est brutale. Répressions, violences et assassinats contre les opposants se multiplient. Malgré l’impérieux besoin de continuer la lutte politique pour sauvegarder les acquis démocratiques chèrement obtenus, les opposants ont appellent à des manifestations non violentes et pacifiques. C’est un acte patriotique, reconnaissons–le !

Pendant que les opposants observent pacifiquement leur mouvement de protestation, les services de sécurité appuyés par les magistrats, multiplient les arrestations, les déportations d’opposants. Le gouvernement encourage d’ailleurs les arrestations d’opposants. Il y a un mois, le 5 novembre pour avoir participé à l’inhumation des manifestants tués par les forces de défense et de sécurité, plus de 2 manifestants ont été tués et plusieurs blessés. Quel cynisme ? La violence s’abat sur tout le monde et les partisans du pouvoir en place, tentent à tout prix de justifier les violences des services de sécurité, comme si le caractère sacré de la vie humaine consacré dans notre constitution n’est qu’une simple déclaration.

Cette forme de violence, les dictatures l’ont savamment nommé «respect de l’autorité ». Le citoyen qui résiste est appelé «incivique». Il est traqué par la police, jugé par des juges acquis et condamné. Silence ! C’est l’autorité qui parle, bien sûr, la vraie autorité.  A voir les sorties des ministres de l’administration du territoire et son homologue de la sécurité, suite un important membre du FNDC sur une radio de la place, on comprend que la panique est totale. Le ministre de la sécurité, dans son communiqué, est allé jusqu’à demi- mot reconnaitre les actions malsaines de ses hommes.  Sauf que l’objectif de cette communication c’était pour dire tous ceux qui sortiront seront matés comme les autres le fur.

Mais comprenez, monsieur le gouvernement, tant que les gens se sentiront brimer dans leurs droits, ils s’opposeront  à vous, on appelle ça le refus de la dictature. Nous refusons que vous confisquiez notre liberté, nos acquis.  La Chancelière allemande ne disait-elle pas, je cite « Ni les chaînes de la dictature, ni les chaînes de l’oppression ne peuvent maintenir longtemps les forces de la liberté ».

Mamadou Cellou Diallo

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