Violences meurtrières au Foutah : Alpha Condé accuse
Le Chef de l’Etat a profité de l’inauguration ce mercredi 29 janvier de l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES) pour briser le silence sur les récentes violences qu’ont connues Labé et Dalaba, deux préfectures de la Moyenne Guinée.
Comme à son habitude, Alpha Condé a facilement trouvé un bouc-émissaire. Sans les nommer, il insinue que les violences sont organisées par ses opposants. « On prend des jeunes drogués, on les y amène pour attaquer, accuse Alpha Condé. Le piège c’était d’attaquer des non-peulhs au Foutah. (…) Ne tombons pas dans le piège de ceux qui sont contre la Guinée et que dans les autres régions qu’il y ait des révoltes contre les peuls« .
Pour le Président de la République, l’hécatombe a été évitée car « tous les guinéens sont des frères« . Alpha Condé a promis de dépêcher une délégation pour rencontrer les notabilités du Foutah dans le but de mener une médiation devant ramener le calme.
Des violents affrontements ont opposés des manifestants aux forces de l’ordre. Les jeunes en colère ont mis à sac le Tribunal de première instance de Labé avant de l’incendier. Le vendredi dernier, ils ont pris d’assaut le gouvernorat obligeant ainsi son locataire Madifing Diané de quitter les lieux. Les militaires bérets rouges de la garde présidentielle sont vite déployés pour réprimer dans le sang la manifestation des jeunes. Au moins 4 personnes dont un ambulancier ont été tuées par balles.
La ville militarisée, des nombreux citoyens ont dénoncé les exactions des bérets rouges, des policiers et des gendarmes. Le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) continue de manifester pour réclamer le départ d’Alpha Condé du pouvoir après l’expiration de son mandat.
Fatoumata Binta Diallo
