Attaque rebelle à Gueckedou : « les militaires guinéens fuyaient devant les rebelles », révèle un ancien leader des jeunes volontaires
19 ans après, Verite224.com revient sur cette période sombre que la Guinée a connu avec certains acteurs qui l’ont vécu. La Guinée a été attaquée sur plusieurs fronts par des rebelles venus du Libéria et de la Sierra Leone. Les combats étaient de vive intensité. Au début du conflit, inapte à la guérilla urbaine des ennemis, l’armée guinéenne avait fait appel aux jeunes civils appelés à l’époque « les jeunes volontaires ».
Ces derniers entraînés à la hâte au maniement des armes s’étaient brillamment illustrés dans leur combat contre les rebelles. Paul Doré était leur leader. Il a apporté son témoignage à votre quotidien en ligne, Verite224.com.
« Au moment des attaques, ce n’était pas facile. Ça tirait partout. Par exemple, l’attaque du 6 décembre à Gueckedou. Les crépitements des balles tu ne peux pas du tout envisager que de fuir et quitter le lieu. A un moment donné, l’armée n’osait pas franchement. Pour dire la vérité, l’armée fuyait. Très honnêtement ce n’était pas de leur faute. Les militaires que nous avions étaient formés à mener des guerres conventionnelles« , explique Paul Doré.
« Ces rebelles, c’était vraiment de la guérilla urbaine. Quand il s’arrête au flanc gauche d’un bâtiment il tire tu entends le bruit là-bas, en quel que secondes il a contourné le bâtiment, il continue il est au flanc droit. Pendant que tu penses qu’il est là-bas il est loin ou il a fini déjà avec toi il cherche d’autres cibles. Franchement il y avait de la peur. Il y avait la psychose. On était informé avant l’attaque une ou deux semaines. Mais malgré toute cette organisation de l’armée, pour nous toutes les dispositions avaient été prises mais quand on avait vu le Général qui était là-bas paniqué. Il montait, il descendait. On a tous compris que s’il y a une confrontation, le rapport de force était faible du côté de l’armée« , témoigne l’ancien leader des jeunes volontaires.
Karim Soumaré