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Ennuis d’Antonio Souaré, affaire Guinée-Games et crise de la FEGUIFOOT : la part de vérité d’Abdoulaye Condé [Entretien]

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C’est au cours d’une interview explosive que le journaliste Abdoulaye Condé est revenu sur la crise qui secoue la FEGUIFOOT, tentative du retrait de la licence de Guinée-Games, ses relations avec l’homme d’affaires Antonio Souaré. Lisez.   

Monsieur Condé, depuis quelques mois, votre patron, Antonio Souare est confronté à des ennuis tant au niveau de la Fédération Guinéenne de Football où il est déclaré inéligible qu’à celui de la Société qu’il a fondée avec le refus de la LONAGUI de renouveler la licence. Pourquoi tous ces problèmes, est-ce des perspectives de solutions existent ?

Abdoulaye Condé : Je vous remercie de cette sollicitude persistante. J’avoue que je souhaitais pas d’abord évoquer publiquement de tous ces sujets évoqués dans votre question. Mais vu votre insistance et après réflexion, j’estime important de livrer mes sentiments ou ma part de vérité sur ces événements qui font malheureusement objet d’interprétations tendancieuses, d’opportunismes et de démagogie de tous les caniveaux.

Pour revenir à votre question, bien entendu que des solutions existent. Quand une équation est posée quelque soit le nombre de ses inconnues ou sa complexité, des solutions forcément sont trouvables, il suffit simplement de s’exercer dans ce sens.

–  En attendant les résultats de cet exercice, nombreux sont ceux qui ne comprennent pas que Monsieur Souaré avec tout le parcours qu’il a, toute l’expérience et avec tout ce monde autour de lui se retrouve aujourd’hui dans ce genre de difficultés

– Même si les problèmes, les malheurs tout comme le bonheur sont inhérents à la vie de l’homme, je suis tout à fait d’accord avec vous que l’expérience et tous les autres facteurs importants énumérés auraient dû permettre de maintenir et de conforter le Président Antonio dans la posture qui lui a valu le respect, l’admiration, la considération non seulement des Guinéens et des autorités de ce pays, mais aussi des africains et même de l’international.
Il est important d’intégrer le fait que ces épreuves ne touchent pas que Monsieur Souaré. Elles éprouvent également tous ceux qui, comme moi, sont restés à ses côtés ces années durant.
Personnellement et honnêtement, j’ai un sentiment de culpabilité face à ce constat très amer faisant l’échec.

– Mais, comment n’avez-vous pas pu venir et éviter tous ces problèmes, pu prévenir ces situations difficiles ?

– Écoutez, sans me dérober et je vous ai dit tout à l’heure le sentiment de culpabilité que je reconnais, nous sommes malheureusement dans une société où la démagogie, l’opportunisme, le mensonge ont pris le dessus sur la vérité, la lucidité, la sincérité.
En Guinée, le chef ou l’argent a toujours raison, il se trompe jamais. Difficile sinon impossible de trouver, dans ce contexte, des collaborateurs ou proches susceptibles de faire savoir aux chefs qu’ils sont d’abord des êtres humains et que dans leurs veines aussi ce sont les globules blancs et rouges qui circulent, donc faillible.
À cet égard, chacun de nous a une grande part de responsabilités.

– Justement, beaucoup accusent l’entourage de profiter, même d’abuser de Monsieur Antonio. Qu’en dites vous ?

– ils n’ont probablement pas tort dans la mesure où nous constatons une forte ruée vers l’homme comme c’est toujours le cas en Guinée quand quelqu’un, par décret ou par l’argent, se retrouve en position de force. Je suis pas habilité à répondre pour qui que ce soit, j’ai pas non plus l’intention d’incriminer les autres, mais personnellement ce profil, je l’ai jamais eu et nulle part. Même le Président Antonio ne peut me citer dans cette catégorie s’il devait classifier ses proches, amis et autres courtisans. Lui, mieux que quiconque, sait que nos relations de plus de 2 décennies sont restées d’ordre fraternel, sans aucun parfum d’affaires. Lui et moi, ne parlons ni d’affaires ni d’argent. Je ne suis pas ce collaborateur qui vient poser encore moins le harceler d’un besoin, d’un problème familial ou personnel. Pas par ce que je n’en ai pas, mais j’ai pas cette culture, j’ai jamais entretenu de relations fondées ou fixées sur le calcul mesquin des intérêts personnels.

Antonio que j’ai connu, approché et fréquenté est cet homme humble, respectueux, discret avec beaucoup d’humilité. Après toutes ces années qui ont vu l’homme réalisé une grande ascension sociale et atteindre ce rang très élevé dans la hiérarchie, la nature et le fondement de nos relations n’ont pas changé. Je ne suis actionnaire dans aucune de ses entreprises. Je n’ai jamais eu même une demie machine de Guinée Games. Contrairement à beaucoup de ses proches et fréquentations, je tiens à ce qu’on sache que je suis l’un sinon le seul qui ne vient pas le matin ou le soir dire :  » je veux un billet d’avion pour ma femme, évacuer mon fils, je veux un véhicule, je veux ceci ou cela pour moi ou un membre de ma famille, etc. »
Je ne suis pas non plus un de ceux qui gèrent ou cherchent et bénéficient des marchés auprès de lui. Ni directement ni indirectement. Souvent, certaines personnes m’interpellent en disant  » Pourquoi Antonio avec la nature de ses relations avec le Président Alpha Condé ne t’aide pas à être ceci ou cela ? « . Je réponds toujours en affirmant que le Président Alpha Condé me connaît suffisamment, que lui et moi avons aussi une histoire plus vieille que celle privilégiée qu’il a aujourd’hui avec Antonio. Il appartient au Président Alpha Condé de choisir les cadres du pays sur la base de ses propres critères. Même s’il l’a fait pour d’aucuns, je ne trouve pas Saint de profiter de ma proximité avec Antonio pour défendre ma cause chez le Président de la République.

En réalité, Antonio n’est pas un collaborateur, mais un frère pour qui je suis dévoué depuis les années 90. J’ai l’obligation de lui dire la vérité.

– Que voulez-vous dire concrètement ?

Je crois avoir été précis et clair, en disant que je ne suis pas de ceux qui croient qu’il a toujours raison, que tout ce qu’il dit ou fait est forcément bon.
Je n’accepte pas que je sois confondu à ceux qui ont été attirés par la fortune,  ceux qui se ruent sur l’argent de l’homme. Y rêver constitue pour moi la plus grossière injure, la plus grande provocation, la plus grosse bêtise que je n’accepte de personne.

– Par rapport à la Fédération Guinéenne de Football, Antonio Souare est déclaré inéligible. Comment en est on arrivé à cette mesure extrême à l’encontre d’un Président sortant ?

– Quand une difficulté intervient, il convient d’interroger l’histoire pour l’analyser sereinement et objectivement, déterminer sa ou ses causes.
Je crois que les origines de cette inédite situation sont à rechercher au niveau de la crise qui a éclaté en 2016 entre des membres du Comité Exécutif de la Fédération Guinéenne de Football et leur Président Salifou Camara Super V.

Ce dernier, croyant que le Président Antonio a supporté et aidé les frondeurs à le vaincre et à le pousser vers la sortie, a ouvert, dès le 1er mars 2017, les hostilités.
A mon avis, le Président Antonio est victime des effets et conséquences de cette crise qui s’est répercutée sur sa seule personne, et du manque total de soutien politique.
En effet, si les frondeurs ont effectivement bénéficié de son aura pour atteindre leurs objectifs (faire partir Salifou Camara Super V et se faire reconduire), ils sont restés totalement amorphes face à la contre-attaque tous azimuts de leur ancien Président uniquement dirigée contre Antonio, seule cible désignée durant les années du mandat.

Et pourtant, ce sont les membres du Comité Exécutif qui devraient continuer le combat entamé contre leur ancien président et protéger jusqu’au bout le Président Antonio Souaré qu’ils sont allés chercher dans sa tranquillité pour l’entraîner dans un conflit qui n’était pas le sien.

– Pourtant, des membres du Comité Exécutif affirment que c’est à eu que Monsieur Souaré doit la Présidence de la Fédération, que ce sont eux qui l’ont aidé à réaliser un projet, une ambition longtemps enfouie. Qu’en pensez-vous ?

– Qu’ils le disent haut et fort, publiquement. C’est absolument et totalement faux. Le Président Antonio ne doit à aucun membre du Comité Executif. Au contraire, tous lui doivent leur reconduite au Président Antonio et beaucoup lui doivent même leur niveau de vie actuel.
Le Président Antonio, j’insiste également sur la question, n’avait aucune intention de briguer la présidence de la Fédération Guinéenne de Football, son soutien à Salifou Camara Super V et à son Comité Exécutif était total et sincère.

C’est vrai que l’appétit vient en mangeant, il a totalement pris goût aujourd’hui au point d’en faire l’explication de sa vie, mais il faut honnêtement reconnaître qu’il n’a jamais élaboré un projet dans ce sens.
Le Président Antonio Souaré, respecté et admiré par tous, était déjà membre d’une Commission de la CAF depuis 2013 et de la FIFA à partir de janvier 2017. Donc  sur la scène internationale, il ne doit rien à son statut du Président de la Fédération Guinéenne de Football. Les dépenses, les ennuis  les difficultés, problèmes de tout genre, OUI. Mais, il n’a personnellement rien profité.

– Le doyen Amadou Dioulde Diallo a dit sur une radio que vous étiez opposé à l’élection de Monsieur Souaré à la Présidence de la Fédération Guinéenne de Football. Pourquoi ?

– Déjà, en 2011, j’avais adhéré à la préférence que lui-même avait affiché pour ses affaires, quand, le même Amadou Dioulde Diallo et moi avons proposé qu’il se porte candidat à la présidence de la Fédération Guinéenne de Football à l’époque.

Proche de premier ordre, témoin privilégié de ses activités, plusieurs motifs m’obligeaint à ne pas souhaiter, en 2017, ce que lui-même, à juste titre, en toute lucidité et responsabilité, n’a pas voulu 6 ans auparavant.

D’abord, ses affaires et la réalisation de l’ambitieux projet du Horoya AC, qu’il a racheté en 2012, ne devraient pas laisser assez de temps à autre activité, surtout pas à la Fédération.
Ensuite, le coût trop onéreux de cet ambitieux projet du Horoya n’était pas de nature à encourager d’autres dépenses dans le même domaine du Football dont on voyait la passion montée irrésistiblement chez lui.

En outre, avec mon expérience personnelle d’observateur de ce pays, de la première République à ce jour, je connais le caractère opportuniste, démagogique, calculé, intéressé, conditionnel des relations et sollicitations dans ce pays.
Je peux vous citer mille exemples.
Pourquoi c’est vers Antonio et non un autre, si c’est pour uniquement diriger la Fédération Guinéenne de Football sans autres arrières pensées, qu’ils se sont dirigés.
Enfin, l’autorité morale, le leadership naturel qu’il avait déjà dans le Football Guinéen, son statut de Grand Frère respecté et considéré par tous les protagonistes, sa notoriété à la CAF et à la FIFA où il était déjà copté dans les commissions permanentes, ne devaient pas permettre de l’associer à un conflit créée entre collaborateurs.
En fait, comme beaucoup avant lui,
hier, le Président Antonio n’a pas échappé à cette règle d’opportunisme bien Guinéenne.
En effet, tous les jours depuis le début de ce mandat, on assiste au défilé interminable d’acteurs du Football, mettant à profit la proximité créée par sa Présidence de la Fédération, pour exposer des doléances d’ordre personnel de tout genre. Tout au long du mandat, chacun est resté si accroché à ses intérêts que le Président a été abandonné dans la tempête. Et ça continue malheureusement. Entre les 4 murs du bureau, chacun sort ses griffes et veut se montrer comme le farouche défenseur, mais sur la place publique on ne voit personne.
Comment comprendre que tous soient éligibles et non leur Président dont la passion pour le Football ne se discute pas.
Sans tenir compte des textes qu’ils étaient tenus de connaître, maîtriser et adapter en amont, dans la précipitation, ils ont mis leur cause en avant, germant de facto les graines des futurs ennuis de celui qu’ils ont choisi. Pour moi, les difficultés actuelles du Président Antonio au niveau de la Fédération s’expliquent à ces niveaux. S’ils avaient réellement besoin de lui pour la cause unique du Football Guinéen et non des calculs personnels, ils auraient d’abord tenu compte de tous ces facteurs et paramètres qui font polémique aujourd’hui avant de solliciter le leadership du Président Antonio à la Fédération Guinéenne de Football.

– Vous avez aussi fait cas du manque total de soutien politique. Que voulez-vous dire précisément ?

– C’est un constat. Mais, j’insiste d’abord sur l’inertie observée par les membres du Comité Exécutif qui, une fois reconduits, ont abandonné le Président Antonio seul dans le combat sans répit engagé par l’ancien président. Ensuite, dans les pays comme le notre, n’est pas Président de la Fédération qui le veut. L’onction présidentielle, même si le gouvernement n’a pas officiellement droit de s’immiscer, est obligatoire pour accèder à la Présidence de la Fédération Guinéenne de Football. Ça toujours été le cas en Guinée. Le Président Ahmed Sekou Touré (Paix à son âme. Amen) a installé NFamara Camara (Paix à son âme.  Amen) et l’a soutenu durant tout son règne au point que mon frère Gaoussou Diaby l’avait qualifié de « Président inamovible » de la Fédération Guinéenne de Football lors d’un de ses merveilleux reportages.

Il en a été de même sous le Général Lansana Conté (Paix à son âme.  Amen) qui a successivement voulu que tel soit élu ou écarté. Ça été valable dans l’élection et l’éloignement de Dr Baba Sacko, le choix et la mise à l’écart de Salifou Camara Super V, la venue d’Aboubacar Bruno Bangoura (Paix à son âme.  Amen).

À son avènement en 2010, c’est bien le Président Alpha Condé qui a béni le retour de Salifou Camara Super V à la Présidence de la Fédération Guinéenne de Football. Mais, le même Président Alpha Condé n’a pas été totalement étranger à ses déboires en 2016. Il a accepté l’élection d’Antonio Souaré, mais j’ai constaté un manque de ce soutien, de cette protection du Président de la République qui était absolument nécessaire pour arrêter Salifou Camara, le freiner dans son élan contre Antonio. Il faut le dire, l’indifférence du Président Alpha Condé et l’inertie des membres du Comité Exécutif ont laissé libre champ à l’ancien Président Salifou Camara Super V d’abonder la FIFA et ses organes juridictionnels de courriers et correspondances sur la légitimité et la légalité du nouveau Président Antonio Souaré. D’ailleurs, à peine élu que le Président Antonio était confronté à un premier jugement au niveau du Tribunal Arbitral du Sport par rapport à une plainte contre la régularité du scrutin du 28 février 2017 et son éligibilité. Et si la sentence a débouté Salifou Camara Super V, elle ne l’a ni désarmé ni découragé, et il a maintenu son rythme sans que nulle autorité, en Guinée, ne songe à le contraindre à l’abandon ou à la conciliation. Et dès le mois de juillet
2017, la Commission d’éthique de la FIFA, submergée par la persistance des dénonciations, a ouvert l’enquête conclue, en 2021, par l’accord de consentement mutuel dont la compréhension et l’interprétation opposent la Commission Électorale de la Fédération Guinéenne de Football qui a déclaré l’éligibilité du Président Antonio Souaré et la FIFA arguant le contraire.

– Selon vous, que fallait il faire pour ne pas tomber dans cet imbroglio ?

– Je l’ai déjà dit. Face à une telle adversité farouche synonyme d’animosité, seule l’implication personnelle du Président de la République dès le début nous aurait évité cette malheureuse crise au Football du pays qu’il incarne, pas pour faire plaisir à Antonio Souaré ou à Salifou Camara Super V, mais pour l’intérêt de la jeunesse Guinéenne dont une bonne partie pratique ce sport roi, pour la crédibilité et la réputation de son pays dans les institutions internationales du Football,  il devrait prendre la responsabilité de ramener les uns et les autres à la raison. Surtout qu’il considère les 2 grands protagonistes comme ses « bons frères  » pour reprendre les propos du Président Alpha Condé, lui-même.

– Certains estiment que Monsieur Souaré a été trahi par quelques uns de ses proches ?

– Quels proches ? Qu’on cite clairement les noms. Trahison, oui, mais à quel niveau ?
Faut pas abandonner la proie pour l’ombre, laisser la cause et s’attaquer aux effets. Pour moi, jusqu’à preuve du contraire, la cause de tous ces problèmes se situent dans les explications que j’ai déjà fournies. La trahison, c’est également à ce niveau pas ailleurs.  Écoutez, nous sommes des intellectuels, notre raisonnement doit être rationnel et objectif. En quoi les proches peuvent-ils être responsables des agissements de l’ancien Président de la Fédération, de l’inertie des membres du Comité Exécutif ou du manque de soutien politique ? Qu’on me l’explique simplement.

– Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de manque de loyauté ?

– Je viens de vous dire que nous sommes des intellectuelles, donc à ce titre, j’ai pas envie de réagir à des murmures, aux racontars de la rue, des caniveaux, aux âneries de parfaits prototypes d’analphabètes.
Je vous dirai simplement mais fermement qu’en matière de loyauté, de fidélité, de sincérité, de disponibilité dénuées de tout calcul mesquin personnel, je ne connais personne qui approche ma cheville dans l’entourage immédiat ou lointain d’Antonio.
Ce n’est ni exagérer ni prétentieux, mais dans la construction de sa bonne image, la défense de ses intérêts à tous les niveaux, je ne vois personne, dépuis toujours, qui puisse m’être comparé.

C’est ma profonde conviction. J’en suis d’autant convaincu que c’est Antonio lui-même, en 2011 déjà, qui m’a demandé d’abandonner un plan de riposte très efficace que j’avais mis en place en sa faveur contre une cabale montée par des affairistes postés dans les arcanes de l’état pour lui arracher un marché qu’il avait régulièrement obtenu. Je dis bien un marché, pas le Football. Sur tous les sujets ou actions qui lui rapportent, le fortifient, le credibilisent, j’ai jamais transigé ou ménagé mes efforts encore moins monnayé mon engagement.
Même si j’ai été réticent et sceptique par rapport à la Fédération, je suis resté totalement mobilisé derrière sa décision et son choix inéluctables de briguer la présidence.
Je suis celui qui est à son service tout le temps, même à des heures avancées de la nuit, je reçois et fait face aux humeurs de nombreux membres statutaires non satisfaits, découragés ou même déçus Je ne connais aucun de ses proches qui me torturent au téléphone ou viennent me prendre toutes les nuits à la maison.  J’ai passé tout ce mandat à discuter avec uns, calmer les autres, dissuader encore d’autres de se mettre contre lui.
Est-ce besoin d’être chaque matin au petit-déjeuner, ou être toujours avec lui, avoir sa photo comme écran d’accueil ou une chanson qui lui est dédiée dans son téléphone pour prouver sa loyauté ou pour lui être utile ?

Je ne crois pas. Dépuis 2013, face aux envahissements, j’ai même cessé de venir au petit-déjeuner au Damier.
Je ne sais pas ceux à qui vous faites allusion, mais je trouve indécent, injurieux, blessant, indignant, inacceptable, que je sois, même en rêves, mis en cause sur des principes et valeurs, qu’aucune de mes relations dans la vie,  je dis bien aucune, ne peut me reprocher.
Encore, une fois, j’insiste sur le fait que l’argent n’a jamais justifié mes relations. Tout comme avec lui, l’amitié et la fraternité ont toujours fondé mes relations humaines. Je suis celui qui passe tout son temps à ne s’occuper que de lui. Je n’accepte de personne, alors de personne, ce genre de bêtises, d’injures, d’atteinte à mon honneur en me confondant aux démagogues et opportunistes qui, comme disait le philosophe Jean Guitton, « dépendent de la mode, du vent, et ont un destin de feuilles mortes ». Ceux qui changent d’amis comme de chemises, vadrouillent d’un salon à un autre ou d’un bureau à un autre.

Et puis, pour le bon fonctionnement et l’accomplissement de sa mission, la priorité a été accordée aux cadres ayant une expérience dans la gestion du Football, anciens internationaux dévoués et disponibles. Au niveau de la Communication, c’est logiquement qu’Amadou Dioulde Diallo a été nommé. Après son départ volontaire, j’ai constitué une équipe autour d’Ibrahima Sory Diallo Dbeck,  une équipe dont la compétence professionnelle et l’attachement au Président Antonio Souaré ne souffraient d’aucun doute. Beaucoup de ses journalistes et leur directeur, bien avant la Fédération, s’étaient déjà illustrés dans sa défense sur bien de sujets.
Mais, tout a été fait pour déstabiliser et disloquer cette belle équipe de soldats déterminés et efficaces.

– On vous accuse de supporter Super V

– Je crois que ce sont d’abord Salifou Super V et Antonio que cette affirmation stupide fera rire.
Depuis 40 ans sinon plus que je connais Super V, nos relations ont toujours été de très bonnes qualités mais distantes. L’homme est un solitaire. Mon rapprochement, ma proximité et mes contacts serrés avec lui ont été le fait du Président Antonio Souaré.
De la même manière, mon conflit, mon éloignement avec lui dépendent tout autant de mon soutien logique au Président Antonio dans ce conflit.
Quand nos chemins se sont croisés un jour dans les couloirs d’un avion, il a changé de direction pour m’éviter. Il n’avait pas tort, car il était au parfum de tout ce que j’ai monté pour le combattre en faveur du Président Antonio.

– Quelle était la nature des 2 hommes, pourquoi personne ne s’est intéressé à résoudre ce conflit nauséabond ?

– Le Président propriétaire du Horoya AC, puis Président de la Ligue Professionnelle, s’était résolument mis dans le soutien du Comité Exécutif de la Fédération Guinéenne de Football dès après son élection en 2011. Depuis la CAN du Gabon en 2012 où j’étais l’un des invités du nouveau bureau, le Président Antonio est allé presque à tous les matchs du Syli National et a assisté à toutes les phases finales de la Coupe d’Afrique des Nations pour supporter l’équipe et les dirigeants de la Fédération. En retour, le Président de la Fédération, Salifou Camara Super V a été systématiquement présent aux matchs du Horoya AC en déplacement à l’étranger. Entre les deux, le respect et la confiance étaient absolus. Cette situation faisait que la délégation Guinéenne à tous les forums africains ou internationaux du Football avait de la prestance et était très respectée. En plus de la position de premier ordre du Président Almamy Kabele Camara, 2ème vice-président de la CAF, mais co-président en fait tant il était proche du Président Hayatou, le duo Salifou Camara Super V – Ibrahima Blasco Barry était également si introduit et écouté que nous avons été satisfaits par rapport à nos nombreuses sollicitations en faveur de nos clubs de football ainsi que de l’équipe nationale toutes catégories confondues. Avec eux, la Guinée avait également plusieurs dirigeants au sein des Commissions permanentes de la CAF et de la FIFA.
À la finale de la Coupe du monde 2014, Salifou Camara Super V a trouvé pour le Président Antonio et moi, les billets de premier degré nous permettant de suivre Allemagne  – Argentine à la même tribune que les Chefs d’Etat présents à la cérémonie de clôture. Il en était ainsi, à tous les tournois où il était impliqué comme les coupes du monde des clubs au Maroc et en Afrique du Sud. Les 2 hommes avec tout le monde du Football entretenaient de solides rapports. Comme je viens de vous le dire que mes contacts rapprochés avec Super V, que je connaissais depuis plusieurs années, sont le fait de la proximité entre les 2 hommes.
Ainsi, à la veille de l’assemblée générale du 28 février 2027, le 27 février 2017 précisément, j’ai pris l’initiative de contacter mon frère, Kassory Fofana afin qu’il use de son influence sur Salifou Camara Super V et lui demander de renoncer à sa candidature face à  Antonio dont la victoire à l’élection du lendemain était certaine. Le futur Chef du Gouvernement me donna son accord et souhaita que je fasse autant auprès du concerné.

Ce jour, de Yorokoguiya où je quittais jusqu’à Conakry, en présence de Ibrahima Diallo qui était à mes côtés dans le véhicule, je me suis exercé à convaincre Salifou Camara Super V d’abandonner la partie déjà perdue et de continuer à considérer Antonio Souaré comme son frère.
Sa réponse finale, que j’ai transmise à Antonio avant l’accès à la salle d’élection, était clairement une déclaration de guerre.
Face à cette adversité naissante, je me suis si dressé, même avec des méthodes que je ne citerais pas ici, que Super V a inscrit mon nom sur la liste de ses ennemis.
Je crois que l’école n’est pas un lieu de promenade. Quand j’ai cependant compris que son obstination pouvait être une menace, quand j’ai surtout compris le fort degré de ses relations avec le Chef de l’Etat, j’ai pris, à nouveau l’initiative d’interpeller le Premier ministre que Kassory Fofana était devenu et à plusieurs reprises ainsi que d’autres membres du gouvernement comme Tibou Kamara, Kiridi Bangoura ainsi que certains proches de Salifou Camara Super V comme le préfet maritime Fofana « Digbé » afin qu’ils arrêtent cette spirale dont tous les hommes intelligents pouvaient entrevoir l’incertaine issue. À force de persister, le Premier Ministre a accepté de tenter la médiation et amené Salifou Super V à arrêter ces courriers ( à l’origine de l’ouverture de l’enquête de la Commission d’Éthique de la FIFA) contre Antonio. Mais, cette rencontre n’a malheureusement pas lieu. En désespoir de cause, le Premier Ministre m’avoua son impuissance et promis cependant de faire intervenir le Président de la République pour régler le conflit.

Au Chef de l’Etat, j’avais moi-même adressé déjà une lettre ouverte pour attirer son attention sur les dangers de ce conflit sur le Football, particulièrement sur l’avenir du Président Antonio. En réaction, je crois bien savoir que le Président Alpha Condé a chargé le ministre Tibou de s’y mettre.

Car ne nous voilons pas la face, si le conflit n’avait pas existé ou s’il avait été réglé, les lettres de dénonciation n’auraient pas été envoyées, la Commission d’éthique n’allait jamais ouvrir d’enquête et l’accord de consentement mutuel n’aurait pas été prononcé.
Je crois avoir personnellement fait tout ce que je pouvais pour éviter ce que nous vivons aujourd’hui. Je crois que le Président Antonio, le sait lui et mieux quiconque.
Honnêtement, je ne sais pas à quoi sert,  quelle est l’efficacité de rôder autour de lui et de vouloir faire croire qu’on le soutient sans poser d’actes ni prendre d’initiatives.
C’est dommage qu’autour du Président Antonio gravitent des personnes ne se connaissant pas et certains, par opportunisme et démagogie, tentent de se faire valoir par des mensonges cousus de fil blanc. Il est important que les gens se connaissent sinon c’est faire le lit de la confusion et même des confrontations sanglantes et regrettables.

Moi, je le redis, je signe et persiste : Je suis pas un démagogue, je ne suis pas non plus un courtisan. Je crois que bien de personnalités dans ce pays, à commencer par le Président Alpha Condé, peuvent mieux témoigner sur mon honnêteté, ma fidélité surtout dans les moments difficiles, mais aussi mon attachement à la vérité, à la sincérité.
Vous pouvez interroger le ministre Boubacar Barry sur ma réponse quand il m’a proposé d’entrée au Gouvernement en 2009. Tout comme le ministre Kiridi Bangoura avec qui le président Alpha Condé m’a demandé de travailler.

Écoutez, je suis pas un plaisantin, encore moins un complaisant moi. Je ne permettrais à nul, alors nul de me confondre à ces profiteurs qui germent autour du Président Antonio et tentent de l’intoxiquer sur une soi-disante loyauté, fidélité dont les effets ne se sont jamais vérifiés en faveur de celui dont ils abusent.

– Le message est compris, mais on vous reproche d’être proche de l’ancien secrétaire général, Blasco Barry

– Oui, bien entendu, où est le crime ?

– Il est avec le ministre Bantama Sow qui serait contre Antonio

– J’ignorais que travailler avec le ministre des sports, signifiait être contre le Président de la Fédération. Pourquoi veut-on en Guinée que l’amitié ou la collaboration ne soit conçue que sur le dos de quelqu’un d’autre ou que pour le combattre.

Je ne suis pas démagogue, je refuse de verser dans ces idioties, ces mensonges inventés et sciemment entretenus pour gratuitement nuire. Pas plus que moi, Ibrahima Blasco n’est pas un Saint, et nous avons eu des relations très conflictuelles, mais je crois être bien placé pour témoigner de sa disponibilité et de son engagement  pour le Président Antonio. Et c’est bien au service de ce dernier, qui a souvent arbitré entre nous, que nous sommes aujourd’hui proches. Donc, le raffermissement de nos relations, notre amitié reposent sur son engagement sans faille pour le Président Antonio. Qu’on me montre quelqu’un dans l’entourage qui est allé en prison,  perdu son emploi, ses avantages à la Fédération et à  la CAF et soit resté toujours le même, c’est à dire toujours disponible et disposé. Je sais de quoi je parle, le Président Antonio également. Je connais ceux qui profitent très bien des services du Président Antonio et qui versent dans la grandiloquence et dans les écarts de langage les plus déplacés à son encontre. On ne peut pas faire semblant de ne pas entendre ceux là et se braquer contre celui qui n’a rien fait.

La Prière n’est pas de la gymnastique pour moi, mais un acte profond de FOI. Ayons peur de DIEU et disons la vérité. Ma vérité est que :
À moins qu’on me le prouve, je n’ai constaté aucune variation dans le comportement de Blasco Barry par rapport au Président Antonio depuis que ce dernier est venu dans les milieux officiels du Football. Il fait de son mieux, je peux porter témoignage, pour que le Ministre et le Président de la Fédération travaillent en harmonie.

De toute façon, par rapport à cette nauséabonde ambiance créée par je ne sais qui, j’ai suggéré au Président Antonio Souaré d’organiser une rencontre de la Clarification autour de lui. Que les uns disent ce qu’ils reprochent aux autres, ou que les autres disent en quoi, par  quels faits concrets, comment les uns sont traîtres. En ce moment tout le monde saura ce que chacun a fait. Ça c’est un impératif. Au demeurant il faut savoir que le Président Antonio n’est pas un Homme politique pour qu’on se livre à tous ces bruits autour de lui. Le Football ne les justifie point. Le jour où il se mettra dans ce manteau, chacun aura l’occasion d’afficher son engagement. En attendant, nous sommes dans le sport.

– Si d’aventure Monsieur Souaré était éliminé du Football Guinéen, que feriez vous ?

– On ne peut pas exclure le Président Antonio du Football. Peut-être quittera t-il un jour la présidence de la Fédération, mais pas du Football en Guinée, en Afrique et même dans le monde avec la FIFA où il siège dans une des imposantes Commissions.
J’ai pas assez de soucis à ce niveau. Football ou non, le plus important, et ça été toujours ma position, est qu’il accorde la priorité à ses affaires, privilégie l’Homme d’Affaires créateurs d’entreprises, d’emplois sur le mécène passionné du cuir rond. Il le fait pas pour quelqu’un d’autre, mais pour lui-même et sa Famille. Si avoir une telle position, c’est être traître ou criminel, alors j’en suis un. Si j’ai rien contre les actions et gestes de générosité, je ne pousserai pas la démagogie jusqu’à applaudir l’achat des ballons, maillots à la place de l’Etat ou des sponsors, le doublement des primes, surclassement hôtelier à ses frais et autres dépenses à la place de l’Etat pour le simple motif qu’on est Président de Fédération.
On est jamais assez riche pour être totalement à l’abri. Il m’arrive souvent, en allant à Kaloum, de marquer une pause à la Cité ministérielle à Donka et de méditer en constatant l’état dégradé de la résidence du Président Lansana Conté à Donka où habitait sa dulcinée jadis flamboyante et inaccessible. Quand je vois ce lieu, hier, mystérieux où se décidait la vie de la Guinée, aujourd’hui en abandon à la limite de la ruine, je comprends davantage que rien n’est définitivement acquis, et, humains que nous sommes, restons condamnés à l’imperfection.
J’ai été récemment émerveillé par un article de JA sur l’ascension économique d’Elhadj Mamadou Saliou Diallo « Kegneko » avec des investissements réalisés dans de nombreux secteurs productifs ces 10 dernières années.
Le Président Antonio a tout le potentiel pour faire autant sinon mieux.

– Pour rester toujours au niveau du Président de la Fédération Guinéenne de Football, est-ce AKB est une crédible alternative à Antonio si ce dernier devrait partir ?

– Abdoul Karim Bangoura « AKB » est un frere pour qui j’ai beaucoup d’admiration et de respect pour son honnêteté et même son caractère. Je crois avoir oeuvré à le rapprocher du Président Antonio. Comme il a préféré servir le Football autant le faire entouré par ceux qui semblent s’y connaître.
Il a été également international, et à ce titre, comme tous ceux qui ont mouillé le maillot pour ta patrie, ils méritent notre reconnaissance et respect.
Mais, c’est au Président Antonio Souaré de fixer clairement les orientations à toute son équipe, dire ce qu’il veut ou qui il veut. Le discours devrait être clair sans aucune ambiguïté, source de tous les malentendus et conflits inutiles.

– Il semble que la FIFA s’apprête à instaurer un nouveau régime de Normalisation en Guinée. Quel est votre avis ?

J’en sais rien, absolument rien, et je n’ai aucun avis, je sais rien des intentions de la FIFA pour la Guinée. Mais, si c’est le cas, ce serait malheureusement un autre recul.

Quel serait alors l’avenir du Président Antonio ?

– Il a son club, il est Président de l’UFOA Zone A, il siège dans les Commissions de la CAF et de la FIFA.  Mais, le plus important pour lui, de mon sens, c’est l’investissement fructueux et durable pour l’avenir de ses enfants, sa Famille. Mon souhait a été  est et restera toujours dans cette logique.
– Le football guinéen a été émaillé de nombreux problèmes durant ce mandat : l’élimination et la disqualification des cadets durant 2 éditions de la CAN de la catégorie, l’affaire Amadou Diaby – Paul Put, le vote de la Coupe du monde 2026 etc. Est-ce pas trop ?

Au moment du bilan les acteurs eux-mêmes se prononceront sur tous points que vous avez soulignés. En ce moment, je dirais ce que j’en pense IN SHAA ALLAH

– Votre mot de la fin

– C’est ce que je viens de dire. Mon souhait est que le Président Antonio Souare s’illustre comme l’un des plus grands acteurs économiques de la Guinée et de l’Afrique à l’image du Nigerian Aliko Dangote, de l’égyptien Nassef Sawiris ou le Sud-africain, Nicky Oppenheimer. En ce moment, notre collaboration avec lui aura porté des fruits

Propos recueillis par Aboubacar Sakho

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