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Guinée : qu’est-ce qu’il faut pour une sortie de crise ?

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Nos sages aiment dire qu’il arrive que nous soyons injustes dans nos demandes même avec Allah. Ils ont un exemple très populaire de chez nous: “Quand un paysan mange un bon repas dans son champ, il tend ses deux mains alors vers le ciel en implorant Allah de lui faire le président de la république même s’il n’a jamais fréquenté une école et n’est même pas militaire. Tout laisse croire qu’il est injuste dans sa demande bien que Notre Créateur peut faire tout”.

L’autre disait: “La politique est l’art des possibilités” et on aimerait bien ajouter: “Le dialogue est le poumon de la paix et aucun dialogue n’aboutit sans des compromis nécessaires et patriotiques. Le compromis nécessaire et patriotique est de penser d’abord au pays qu’on prétend aimer et à nos compatriotes qu’on prétend ou veut prétendre servir”.

Celles ou ceux qui appellent des dialogues tout en n’étant point prêts à négocier dans la bonne foi, faire des concessions ou accepter des compromis ne valent pas moins biens que ceux qui veulent y assister en brandissant des revendications intenables. Malheureusement, la Guinée a vu son destin compromis pendant ces dix dernières années avec la mouvance présidentielle de notre fameux professeur qui vit de la confusion et l’opposition de notre infatigable opposant qui est destructrice. Derrière leurs comédies tragiques et politiques, le destin du pays a changé négativement et dangereusement de direction sur les dos de cadavres des jeunes et les destructions des biens publics ou privés.

Quand le débat sur l’éventuelle et nouvelle constitution avait été lancé par la mouvance présidentielle qui l’avait sans doute voulu dans la confusion nationale, on a été parmi ceux qui ont dit à l’autre camp de faire beaucoup attention et d’accepter le dialogue pour un premier temps. Si les deux camps étaient des bonnes fois, on aurait pu avoir la nouvelle constitution sans le troisième mandat de notre fameux professeur et une vraie Assemblée nationale; mieux certains de nos compatriotes seraient toujours en vie et certains biens publics et privés auraient été sauvés. Malheureusement, on a voulu de la confusion d’un côté et la prétention juvénile d’avoir tout le pays derrière nous de l’autre pour ainsi parler du départ d’un président de la république dans la politique ethnique ou régionale.

Dans le dialogue, l’opposition aurait pu proposer certaines modifications des certains articles de cette éventuelle constitution ou avoir eu l’engagement solennel de notre fameux professeur qu’il n’y serait point un candidat présidentiel. Avant tout comment un vieillard de plus quatre-vingt ans et qui a passé plus de dix ans au pouvoir chercherait-il un nouveau mandant avec toutes les conséquences négatives sur la paix et le développement socio-économique de notre pays? Il sait certainement que le pays est très divisé, qu’il est en train de vivre dans la politique ethnique ou régionale et il pourrait ainsi y faire tout ce qu’il y veut.

Maintenant la situation est très compliquée car la nouvelle constitution vient d’être validée par un référendum (peu importe le taux de participation) et promulguée par le président de la république. Il n’y aucune limite d’âge et en conséquence, notre fameux professeur peut légalement se présenter à un nouveau mandant.

Cependant, on croit toujours qu’il est possible de limiter des dégâts avant qu’il ne soit trop tard quand la mouvance et l’opposition acceptent de dialoguer dans l’intérêt du pays.

Dans ce dialogue, on peut assister à plusieurs scénarios qui aboutiraient à une élection présidentielle transparente, inclusive, crédible et dans laquelle le nouveau président de la république serait choisi réellement par la majorité de Guinéens sans que les vies innocentes ne soient encore perdues et ainsi que les biens publics et privés.

1) L’opposition accepte les résultats des législatives et le référendum sur la nouvelle constitution à condition que notre fameux professeur s’engage solennellement devant son honneur et le peuple de Guinée qu’il ne se présenterait point à la présidentielle d’octobre prochain; aussi il laisserait le peuple de Guinée de choisir librement son nouveau président dans un processus clair, transparent et inclusif. Au cas où le nouveau président de la république n’est pas du RPG, il dissoudrait alors l’assemblée Nationale en place dans le but d’organiser des nouvelles législatives transparentes, crédibles et inclusives mais les nouveaux députés y resteraient dans le cas contraire;

2) L’opposition laisse notre fameux professeur de se représenter à un nouveau mandat mais il prendrait le même engagement devant son honneur, le peuple de Guinée et la Communauté internationale que la présidentielle serait libre, crédible et inclusive dans laquelle seule la majorité de Guinée choisirait son nouveau président de la république. L’Assemblée Nationale sera dissoute par le nouveau président de la république au cas il ne serait pas du RPG.

Mon objectif dans cet article est de montrer que nos acteurs politiques, dans un dialogue franc et en ayant des bonnes fois, peuvent toujours aider ce pays à respirer le vent de la paix et de laisser le peuple de Guinée choisir librement son nouveau président de la république à condition qu’ils acceptent de se parler au moins.

Maintenant, on peut penser à des pires scénarios pour le futur de ce pays quand ces gens refusent de se parler et continuent à être têtus de part et d’autre. Les jeunes vont encore mourir, les biens publics seraient détruits et on risquerait d’avoir un pays divisé comme lors du référendum et les législatives passés et dans ce cas, ce gouvernement finirait par organiser la présidentielle dans la fraude sans ou avec les grands partis de l’opposition car elle serait distraite encore. Sans oublier qu’elle remettrait en cause de la légitimité d’un éventuel et nouveau mandat de notre fameux professeur et les marches stupides et leurs répressions barbares continueraient encore comme pendant ces dernières années. Le pays ne bougerait donc jamais du moindre pas dans la bonne direction. Surtout qu’il faut en tenir en compte les dimensions ethniques et régionales dans notre débat politique.

Exactement, c’est ce qui nous arriverait quand la mouvance présidentielle pense à unilatéralement organiser une éventuelle présidentielle dans la fraude, sans les grands partis de l’opposition et pour un nouveau mandat de notre fameux professeur; et l’opposition continue à contester les légitimités du référendum et les législatives ou parler de leurs annulations et à demander le départ du président de la république.

Ibrahima Kandja Doukouré, New York

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